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1er Dimanche de l'Avent (C)

29 novembre 2015

Guy Lapointe

Jér. 33, 14-16

Luc 21, 25-28; 34-36

Guy Lapointe

Un nouveau monde de justice

En écoutant ce passage de l’évangéliste Luc, ma première réaction — et c’est peut-être aussi la vôtre — a été de me dire : pas encore la fin du monde… Nous trouvons toujours un peu dures ces paroles d’Évangile évoquant la fin du monde parce que, dans un certain sens, c’est toujours la fin du monde? On peut se demander : en quoi est-ce une Bonne Nouvelle? Heureusement, on a entendu le passage du prophète Jérémie qui parle de bonheur, de justice. Pourtant, malgré toutes ces années qui nous séparent de leur rédaction, il est fascinant de constater que tant le prophète Jérémie que l’évangéliste Luc parlent de nous. Guy LapointeLes deux passages entendus nous disent de nous tenir sur nos gardes, de veiller.  

Quand on regarde les événements récents dans le monde, on est devant un spectacle terrifiant, un cheminement triste. N’a-t-on pas là le signe que la fin d’un monde n’est pas loin, et que, selon les paroles de Jésus, notre rédemption est proche? N’a-t-on pas là les signes d’un monde profondément blessé que nous sommes invités à changer? Il faut être particulièrement attentif.          

Oui, des siècles avant l’évangéliste Luc, il y a eu des prophètes, comme Jérémie, qui nous annoncent : « Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda : en ces jours-là, en ce temps-là, je ferai naître chez David un germe de justice ». Le secret de l’espérance invincible des croyantes et des croyants tient en ces quelques mots : notre attente n’est pas du domaine du rêve, mais de la promesse de Dieu. Lui, fidèle, saura faire naître un nouveau germe de justice.         

A vrai dire, il nous arrive, à nous aussi, de connaître le découragement. Depuis des siècles et des siècles, c’est toujours la même question : pourquoi la paix, l’harmonie, la fraternité dont nous rêvons, semblent-elles trop souvent inaccessibles? En un mot, pourquoi le Royaume de Dieu tarde-t-il à venir? Il est bien vrai que le retard dans la venue du Royaume de Dieu est un défi pour notre foi et pour la foi de tout le monde. Rassurons-nous : notre foi s’appuie sur deux raisons absolument invincibles : la première c’est que Dieu ne peut manquer à sa promesse… Mais surtout — et c’est le dernier mot de ce passage de Jérémie — « Le Seigneur est notre Justice ». Cela, c’est la dernière raison de ne jamais perdre l'espoir. Dieu nous ouvre un avenir. Aujourd’hui, nous l’avons entendu, Jésus nous invite tout particulièrement à la vigilance. Soyons en éveil! Par quels chemins arriver à vivre comme des veilleurs?

Je le répète : Dieu nous ouvre un avenir. Voilà le message que nous voulons accueillir ensemble durant ces jours qui nous préparent à Noël. Notre avenir, l’avenir que Dieu nous ouvre, c’est celui-ci : le Seigneur ne cesse de venir à notre rencontre, il le fait parce que, pour nous, sa venue, elle ne se passe pas il y a deux mille ans seulement. Il vient chaque jour comme nous l’a rappelé la lecture de Jérémie. Il vient à la rencontre des personnes qui pratiquent la justice avec joie et qui se souviennent de lui en suivant son chemin. Oui, c’est l’Avent. L’Avent non pour attendre le Seigneur; il est déjà là. Mais le reconnaître aujourd’hui dans notre monde.       

Mais en définitive, il n’y a qu’une voie de salut, c’est d’aimer, d’espérer. Je crains presque d’utiliser ce mot, tant il risque de paraître simpliste. Et pourtant, il n’y a que l’amour qui puisse apporter un commencement de réponse aux attentes de tant d’êtres humains. Aimer, non d’abord pour apporter réponse à mes attentes, mais pour apporter réponse aux attentes des autres dans la confiance que d’autres s’occuperont de mes attentes à moi. Nous avons tous besoin d’être aimés pour devenir nous-mêmes, pour ressentir que la voie est ouverte et que nous pouvons continuer notre marche. Dieu nous ouvre un avenir. Oui, soyons en éveil! Les chemins qui nous amènent à vivre comme des veilleurs sont des chemins que Dieu nous ouvre. Dieu ne cesse de venir à notre rencontre.     

C’est l’Avent. Non pour attendre le Seigneur; il est déjà là. Mais il est urgent de le reconnaître aujourd’hui dans notre monde. Vivement la naissance de Dieu dans notre monde!      

 En terminant, je cite le pape François dans son exhortation sur la joie de l’Évangile. « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieure, de l’isolement. Avec Jésus Christ, la joie naît et renaît toujours » (n.1). C’est ce que je nous souhaite tout particulièrement en ce temps d’Avent.        

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal