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L'Épiphanie (B)

4 janvier 2015

  Chercheurs de lumière

Matt. 2, 1-12

 

Guy Lapointe

Guy Lapointe

C’est la fête de l’Épiphanie… le terme épiphanie ne veut pas dire fête des rois mages, mais manifestation, ouverture. Dans le passage d’Évangile que nous venons d’entendre, il y a un roi, Hérode, qui se sent menacé par la naissance de cet enfant et qui aimerait le supprimer. Et des mages, pas des rois mages.        

L’Évangile parle d’un long chemin pour trouver la vérité, pour trouver la lumière. Pendant des siècles, et ce, à partir du IXe siècle, et encore aujourd’hui, on l’a appelé la fête des Rois. Le récit de l’Évangile est plus sobre : c’étaient, sans précision de nombre, — combien étaient-ils? ni de provenance, un blanc un noir et un jaune?— mais des hommes des lointains qui avaient franchi bien des horizons avant d’arriver à Bethléem.Des scientifiques, pourquoi pas? En somme, ce sont des êtres qui scrutaient le ciel — l’image est belle — et qui cherchaient à franchir les horizons d’en-haut.    

Guy LapointeQue nous dit encore le passage de l’Évangile de Matthieu? Dieu descend vers nous dans la naissance de cet enfant. Dieu se fait homme — ce n’est pas rien quand on y pense vraiment. Il se fait l’un de nous, pour que nous puissions lever les yeux. Il se donne à regarder. L’Épiphanie est une manifestation discrète, une petite lumière de nuit que les mages reconnaissent dans les yeux d’un enfant. Mais Matthieu, en conduisant ces mages, qui ne sont pas juifs, jusqu’à la crèche, annonce que Jésus vient au monde pour tous les humains. Ce qui était attendu, espéré, rêvé, est devenuréalité. Les mages étaient des chercheurs, c’est-à-dire des hommes qui guettent les signes. En même temps qu’ils se dirigeaient vers Jérusalem, c’est leur cœur tout entier qui s’est mis en route vers Dieu. Les mages représentent tous les gens en quête de lumière et de vérité.       

Dans ce récit symbolique, le chemin des sages d’Orient est parfois éclairé et parfois obscur. Ces chercheurs de Dieu ne se découragent pas pour autant et continuent leur exploration.    

L’aventure des mages peut devenir la nôtre à chaque fois que nous acceptons de nous mettre en route, d’aller de l’avant, d’avancer comme un veilleur, de chercher la lumière, malgré les difficultés que nous rencontrons sur notre route.      

Se mettre en route. Persévérer et toujours recommencer. Aller de l’avant sans se décourager.          

Dieu naît dans notre humanité. Il nous appelle à le suivre. « Celui qui me suit, dit Jésus, ne marche pas dans les ténèbres ».     

Après avoir trouvé l’Enfant, ils lui rendent hommage. Ils retournent ensuite par un autre chemin. Ils peuvent poursuivre leur chemin, allégés, le cœur libre et le visage plein de lumière. « Choisir de prendre un autre chemin » c’est certainement un risque qui qualifie le mieux ce qu’est la conversion, au sens biblique du terme. En effet, la rencontre des mages avec Jésus a transformé leur existence. Désormais leur regard sur la vie, sur le monde et sur les événements est devenu tout autre.    

Je termine en reprenant quelques expressions du prophète Isaïe :  « Debout!  » Regarde : l’obscurité recouvre la terre… Lève les yeux, alors tu verras… ton cœur frémira et se dilatera de joie… »       

Que les mages viennent d’Orient ou d’ailleurs, la véritable question n’est pas tant d’où nous venons mais, bien plus, vers qui voulons-nous aller? En cette fête de l’Épiphanie et non plus des rois mages, profitons de ces signes, pour devenir, nous aussi, des chercheur/es de Dieu.       

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal