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Premier dimanche de l'Avent (B)
Un autre regard sur Dieu et sur les autres
30 novembre 2014
Germain Derome
« Nous sommes l’argile, et tu es le potier : nous sommes tous l’ouvrage de tes mains ». C’est ainsi qu’Isaïe voit la singularité de notre relation à Dieu. Nous sommes façonnés par Lui comme un vase par le potier. Chaque vase fait à la main est unique, fragile, irremplaçable. Chacun de nous est unique aux yeux de Dieu, 
notre Père. Et malgré nos failles, nos manquements, nos oublis, Lui ne nous oublie pas. Car chacun de nous a du prix à ses yeux. Nous pensions que le Seigneur nous avait caché sa face, croyant qu’il se détournait de nous à cause de nos souillures. Mais, faisant les premiers pas, il vient à notre rencontre et nous invite à suivre son chemin de justice miséricordieuse. Isaïe, grand prophète visionnaire, entrevoit et anticipe ce que pourra être, ce que sera une authentique relation de confiance et d’amour entre Dieu et les hommes. Pleins de confiance, nous sommes dans l’attente de cette révélation d’un Dieu bienveillant, proche de notre humanité.
Andrée Brosseau
L’utilisation de paraboles nous oblige parfois à faire un détour pour en saisir la signification dans nos vies. Le départ de Jésus nous est connu par le récit de l’Ascension, Jésus qui nous confie le travail à faire : annoncer la Bonne Nouvelle et qui nous promet d’être avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps.
Dans nos célébrations nous prenons sans doute davantage conscience de la présence de Jésus parmi nous. Cependant, comme nous le rappelaient les textes et l’homélie de dimanche dernier, Jésus s’identifie aux plus petits de nos sœurs et frères.
« Veillez car vous ne savez pas quand viendra le moment »
Et s’il se présentait à l’improviste dans nos vies, par le camelot qui nous propose « L’Itinéraire », un sans abri qui nous tend la main, Josée qui, presque tous les dimanches nous accueille à la porte et compte sur nous pour que sa semaine soit meilleure, une connaissance, un ami, ou un parent malade qui espère une visite…
Serons-nous en état de veille? Le reconnaîtrons-nous?
Paul invite les chrétiens de Corinthe à répondre à l’invitation de « tenir solidement jusqu’au bout ». Cette invitation est significative. On sait que ces chrétiens de Corinthe avaient parfois de grosses difficultés à vivre en communauté. Il leur avait dit : « vos réunions, loin de vous faire progresser, vous font du mal ». Et pourtant il leur dit qu’il ne cesse de rendre grâce à Dieu pour la grâce qu’Il leur a donnée. En quoi les chrétiens de Corinthe étaient-ils riches? Pour Paul, les chrétiens sont tournés vers l’avenir et non vers le 
passé. Ce qui est à ses yeux la 1ère caractéristique des chrétiens, l’attente. L’Avent est le temps où nous redécouvrons les dimensions de l’attente chrétienne et un temps favorable pour nous remettre dans la perspective de l’avenir que Dieu nous réserve.
Si l’Avent est un temps de préparation à Noël, l’histoire ne s’arrête pas là, à la crèche de Bethléem. Cette attente nous la vivons encore aujourd’hui. Le royaume est à venir. Nous sommes le peuple qui partage cette espérance, une espérance toute humaine.
Avec l’Avent, tout recommence. Paul parle du motif de notre espérance, de cette faim de Dieu. La force de ce temps, c’est de nous rappeler que tout nous vient de Dieu mais qu’il est nécessaire d’y travailler et de collaborer. Ce temps nous rappelle que Dieu vient à l’improviste, là où on ne l’attend pas. Il est là dans l’autre. Garder le souci de l’autre.
Comment vivre cette attente chaque jour de notre vie. Pour le temps présent, à quoi sommes-nous appelés? Oui, c’est dans la nuit qu’il est bon de croire à la lumière. Quand Paul dit : « Que la grâce et la paix soit avec vous », ce n’est pas une formule de politesse, il redit le projet de Dieu, don gratuit. C’est ce que sommes invités à vivre et ce que nous espérons vivre en ce temps d’Avent.
Guy Lapointe