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Communauté chrétienne St-Albert le Grand




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17e Dimanche du Temps Ordinaire (A)

27 juillet 2014

Qu'est-ce qui a du prix à tes yeux?

1Rois, 3, 5-7 -12

Matt. 13, 44-52

Guy Lapointe

Alors qu’on entend des bruits de guerre et de catastrophes dans plusieurs coins de la planète, ces trois brèves paraboles peuvent nous apparaître bien loin de la réalité présente de notre monde. Pourtant, elles nous invitent à garder le cœur et l’œil vigilants. C’est un Évangile Guy Lapointequi nous vient du fond des âges. Il nous invite à nous interroger sur le sens de nos vies. Qu’au cours de l’été nous soyons au bord du fleuve, dans un champ ou dans la ville, au soleil ou dans la pluie, ce sont des lieux et des moments propices pour relire notre vie et porter des interrogations. Jésus invite la foule qui le suivait à découvrir l’essentiel de leur vie, comme nous sommes invités ce matin à réfléchir et, je l’espère, à découvrir ce qui est essentiel dans nos vies; à nous demander ce qui, au fil des jours et des années, nous fait vivre, ou encombre nos vies. Au fond, ce qui constitue notre véritable trésor.       

Les trois paraboles permettent de voir comment ce cheminement vers la découverte du Royaume de Dieu est absolument unique à chaque personne. Par trois fois, il redit : « Le Royaume des cieux est comparable à… » Jésus ne donne aucune explication sur ce fameux Royaume. Mais ce qu’il dit, c’est qu’il faut tout faire pour le découvrir. Il nous dit, à sa façon, que nous sommes tous différents les uns des autres. Ces paraboles suscitent des questions que nous sommes invités à nous poser : Qu’est ce qui a du prix à nos yeux? Où est notre trésor? Quelles sont nos priorités? Qu’est-ce qui est important pour chacune et chacun?    

C’est un appel à un cœur plein de discernement, un cœur plein de sagesse, comme le demande Salomon dans la première lecture.      

Nous sommes bien différents comme le dit l’Évangile. L’homme de la première parabole, celui qui découvre un trésor dans un champ, ne cherchait pas de trésor. Il tombe tout simplement dessus, comme par hasard. L’auteur de la parabole ne se soucie même pas d’expliquer dans quelles circonstances il a fait cette découverte. Cela importe peu. Ce qui importe, c’est que cet homme ait eu la sagesse de percevoir la valeur de ce trésor.  

Tout différent est l’homme de la deuxième parabole. C’est un chercheur et même quelqu’un qui s’y connaissait bien dans les perles rares. Il vend toutes ses possessions et achète cette perle rare qui comble ses attentes. Elle vaut, à elle seule, plus que ce qu’il possède déjà.        

Enfin, la troisième parabole est différente. C’est un pêcheur qui a lancé son filet dans la mer. Il ramasse des poissons en quantité. Il peut se permettre de garder les bons poissons et renvoie les autres à la mer.          

L’idée fondamentale est toujours la même : ce royaume est déjà ici, mais il n’est pas encore pleinement réalisé. Il ne s’agit pas d’attendre passivement la venue de ce royaume, mais de travailler à sa construction. Ce que Jésus dit à la foule dans les trois paraboles, c’est que découvrir le trésor caché, la perle fine et les poissons en abondance, n’est pas déprécier les autres réalités de la vie, mais apprendre à relativiser dans un processus de discernement. Le disciple de Jésus n’est pas celui qui perd quelque chose, mais celui qui trouve une nouvelle façon de vivre. Et tous portent cette question, comme nous venons de le chanter : « à quoi ressemble le Royaume de Dieu ». Comment, à la suite de Jésus, pouvons-nous construire ce Royaume déjà dans notre monde, sachant qu’Il sera toujours à découvrir.         

Prenons le temps, en cette période d’été, de réfléchir et de travailler à découvrir ce que nous sommes et quel est notre trésor. Nous reviendrons de ce temps avec une conscience plus éclairée de ce que pourrait devenir le Royaume.      

Jésus, dans l’Évangile, nous parle souvent de renoncement. Ces trois paraboles nous invitent à saisir que le renoncement n’a de sens que s’il est la conséquence d’un choix judicieux et serein.           

Un peu de sagesse. La sagesse évangélique et celle de Salomon, nous permettent alors de tirer du neuf et de l’ancien, à partir de notre vécu et de nos choix.        

« Dans sa joie, l'homme qui découvre ce trésor vend tout ce qu'il possède et achète le champ ». L'Évangile dit la grande joie que cette découverte peut provoquer en nous. Sur notre chemin, nous rencontrons le pape François qui parle si admirablement bien et si près de nous, de l'Èvangile de la joie.

« Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et le reste vous sera donné par surcroît ». » Ne vous laissez pas voler votre espérance », répète le pape François. Peu importe comment nous avons découvert le trésor de l'Évangile, ce trésor nous comblera et sera le fondement de notre joie, uniquement si nous avons le courage de nous défaire de tout ce qui encombre notre vie et ce qui n'est pas compatible avec l'Évangile. Les disciples savent-ils le découvrir et risquer pour le suivre? Et nous, où en sommes-nous dans notre découverte du Royaume?