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Saints Pierre et Paul (A)

29 juin 2014

  « Pour vous, qui suis-je? »

2 Tim. 4, 6-18

Matt. 16, 13-19

 

Guy Lapointe

Guy Lapointe

Un beau moment d’Évangile, un moment de vérité… Jésus s’adresse à ses disciples. Il leur demande d’abord : « Le Fils de l’Homme qui est-il, d’après ce que disent les hommes? » Pas pour vous, mais pour les autres… Les réponses sont nombreuses. On avance des noms : Élie, Jérémie, Jean-Baptiste et bien d’autres. La deuxième question concerne directement les disciples. « Mais moi, qui suis-je pour vous? » Question abyssale. Simon-Pierre se faisant l’interprète de chacun, affirme pour la première fois : « Tu es la Messie, le Fils du Dieu vivant ». Cette même question : « Pour vous, qui suis-je? » nous est adressé à nous ce midi. Nous devons la porter non seulement dans cette célébration, mais dans notre quotidien.           

Guy LapointeOn le sait, parmi tous les disciples les plus fidèles, se détachent deux visages d’une importance toute particulière. Pierre et Paul que nous célébrons aujourd’hui — je le redis pour les personnes qui seraient arrivées en retard — furent deux piliers de l’Église naissante. Ce sont deux figures historiques des premières communautés chrétiennes qui ont initié cette longue chaîne de transmission de la foi jusqu’à nous. Mais ce sont aussi et d’abord des hommes de foi. Cette foi est née de leur rencontre avec le Christ qui les a profondément marqués.     

Il est difficile de trouver deux hommes aussi différents l’un de l’autre que Pierre et Paul. Et pourtant ils sont deux personnes-clés des premières communautés chrétiennes et de la vie de l’Église. Dans la suite du temps, et on les a toujours célébrés ensemble. Pierre était un pêcheur de Galilée qui devait recevoir l’enseignement dans sa synagogue locale. Paul, tout en étant juif, étais aussi un citoyen romain, né à Tarse. Il avait reçu une formation plus poussée, si on en juge par ses écrits. Paul avait un tempérament fougueux. D’ailleurs, dans la lettre à Timothée, il le dit clairement : « Je me suis bien battu. J’ai tenu jusqu’au bout, je suis resté fidèle ». Pierre avait une grande spontanéité qui n’était pas toujours heureuse. Il avait aussi la simplicité qui en fait un chef que l’on ne craignait pas. Pierre regarde le proche, Paul le lointain. Pas un moment de repos pour ces deux-là, une tension jusqu’au bout. Même si différents, Pierre et Paul restèrent toujours unis dans l’amour de Jésus.      

Une Église naissante qui grandit et vit des moments de grâce, mais souvent de grandes difficultés, de lourdes interrogations. Dans une certaine présentation encore récente de la foi et de la personne de Jésus, on avait souvent l’impression que Jésus était celui qui savait tout. Mais dans ce passage de Matthieu que nous venons d’entendre, on sent bien que Jésus porte toujours en lui des interrogations. Et cela est sain. « Pour vous, qui suis-je? » Question de toute une vie, question qui, au fil des jours, resurgit constamment. En posant cette question à ses disciples, Jésus se questionnait aussi sur lui-même. Jusqu’où suis-je compris? Il se savait appelé. Il sentait un lien une relation privilégiée à Dieu qu’Il appelait son Père. En entendant Pierre répondre si spontanément à la question « Pour vous, qui suis-je? » Jésus a senti, même dans la fragilité de Pierre et des disciples, une solidité de la foi. Il sentait que les fondations étaient solides et que son message et sa personne pourraient se poursuivre après sa mort. 

L’Église, communauté de croyants et de croyantes, doit son origine, dans une très grande mesure à ces deux grands témoins, animés, chacun à sa manière, d’une foi vivante et d’un réel amour de la personne de Jésus.

La question de l’identité est fondamentale dans la vie humaine. Elle était importante pour Jésus comme pour Pierre et Paul, comme elle l’est pour nous aujourd’hui. Quand les Scribes et les Pharisiens disent à Jésus : « Si tu es le Christ, dis-le nous », il ne leur répond pas parce qu’il sait que leur question ne révèle pas une recherche sincère de la vérité.            

Il convient de bien remarquer le choix des mots dans les deux questions que Jésus pose à ses disciples dans l’Évangile d’aujourd’hui. Il s’agit d’une question très directe : « Et vous, que dites-vous? « Pour vous, qui suis-je? » La première question n’est pas « Que croyez-vous? Ou « Croyez-vous en moi? » Non, c’est plutôt, que dites-vous? Il y a là un appel là une profession de foi ouverte.       

À chacun de nous, Jésus pose ces deux questions. Que disons-nous de Jésus? Pour nous, qui est Jésus? c’est-à-dire que représente-t-il dans notre vie de tous les jours? Comme il le fit pour Pierre, Jésus répond en nous donnant un nom et une mission. La bonne réponse est celle qui vient du cœur. Tu es Pierre, tu es Paul, tu es unetelle, untel… Tu es Pierre et sur cette pierre solide, mais si friable aussi, je continue de bâtir mon Église. Quand le Christ reviendra, trouvera-t-il la foi sur la terre, si nous taisons nos doutes et nos questions? Soyons des femmes et des hommes de foi. Le monde en a tant besoin. S’il parle d’abord de Pierre et de Paul, c’est de nous aussi dont parle ce passage d’Évangile! Pensons-y bien…         

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal