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5e Dimanche du Temps Ordinaire (A)

18 mai 2014

  Le chemin vers le père

Jean 14, 1-12

Bruno Demers

Bruno Demers

Où irez-vous en voyage cette année? Certains iront au Lac Saint-Jean ou en Gaspésie. D’autres iront en Provence ou en Angleterre. D’aucuns, amateurs d’un autre type de voyage, iront visiter New-York ou Washington, des vacances en ville, pleines d’action! D’autres, enfin, vont partir à l’aventure, avec un sac à dos ou un bagage léger, explorer une route, un chemin, la route de Compostelle par exemple, assoiffés qu’ils sont de découvertes et de nouveautés. Type de voyage qui n’apparaît pas spontanément reposant mais qui apportera sans doute beaucoup à ceux et celles qui s’y risqueront!     

 Bruno Demers« Seigneur, montre-nous le Père, cela nous suffit! »
Thomas et Philippe, très terre à terre selon leur habitude, veulent voir le Père, la destination du voyage de la foi. Ils veulent quelque chose d’immédiat, qui s’impose avec évidence. Or Jésus va quasiment leur reprocher leur précipitation : « Il y a si longtemps que je suis avec vous et vous ne me connaissez pas! Philippe et Thomas, ouvrez-les yeux : Je suis le chemin, la vérité et la vie. Celui qui m’a vu a vu le Père. Personne ne va vers le Père sans passer par moi! » L’aventure de la foi, le voyage du croire chrétien, c’est une question de chemin, de route.   

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père…
Jésus prépare son départ. Il laisse des recommandations à ses disciples. Personne n’a jamais pu voir Dieu directement. Pour nous rapprocher de lui, Jésus se présente comme le chemin, c’est-à-dire son style de vie, ses actes, ses paroles, et surtout ses choix. Inutile de chercher Dieu dans les nuages, dans les spéculations philosophiques. On en reste alors à des constructions de l’esprit humain. L’aboutissement de ces recherches reste imprécis et vague. Jésus est le chemin du Père, il en est déjà la visibilité.

Dans l’art chrétien, pendant tout le premier millénaire, on ne représentait jamais la figure du Dieu invisible. Dans les scènes de la création, ou dans celles de la rencontre de Dieu avec Moïse, ce n’est pas un vieillard barbu qu’on voit, c’est la figure de Jésus. Derrière ce choix artistique, il y a une profondeur spirituelle et théologique qui exprime à la fois le mystère de Dieu et son incarnation. Jésus le Vivant est vraiment l’icône de Dieu.    
Qui m’a vu a vu le Père, disait-il! Pour arriver à la destination, le chemin d’aventure et de découverte est incontournable.   

Mais les textes d’aujourd’hui parlent aussi de la destination du voyage de la foi. « Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure. » Ici, encore, Jésus joue un rôle déterminant : celui de la pierre d’angle pour la construction de l’édifice. Cette pierre d’angle qui, pour certains, devient une occasion de chute. En effet, la majorité des juifs de son époque n’ont vu en lui qu’une pierre sur laquelle on bute. Aujourd’hui encore, il n’est pas facile de voir dans certaines paroles ou dans certains gestes de Jésus des signes qui nous renvoient vraiment à Dieu.        

Mais cette pierre peut aussi être le fondement et le support de toute une construction qui s’édifie sur elle. Non seulement nous sommes invités à être des pierres mais des pierres vivantes animées par l’accueil de sa Parole. La communauté des croyants, l’Église, est composée de tous ces chrétiens qui reçoivent l’Évangile avec une grande variété de réponses.      

Quand on fait un voyage, on ne s’intéresse pas seulement à la destination. C’est le chemin qu’on prend qui va lui donner toute sa couleur.  
Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne va vers le Père sans passer par moi!   
  
      

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal