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3e Dimanche de l'Avent (A)
15 décembre 2013
Qu'est-ce que vous attendez?
Bruno Demers
À dix jours de Noël, qu’est-ce que vous attendez? De la famille? Des amis? Vous vous préparez à passer de beaux moments avec les vôtres, moments qui contribueront à raffermir vos relations. Certains, autour de nous nous, apparaissent blasés. Ils n’osent pas attendre quelque chose, de crainte d’être déçus.
Et comment attendez-vous? En préparant la maison, en cuisinant, en passant votre temps dans les magasins pour trouver ce qui manque encore? Ou en vous reposant afin d’être en forme et disponible quand la visite arrivera?
À l’époque de Jésus, le peuple juif attendait un Messie libérateur, un Messie triomphant capable de jeter dehors l’occupant romain. Déjà le livre d’Isaïe avait formulé cette attente : le peuple vivait en exil à Babylone. Il était asservi à une puissance étrangère. Le prophète avait rappelé au peuple que Dieu ne pouvait rester insensible à cette situation, qu’il était blessé par cela. Il fallait qu’il intervienne. Il devait les venger du mal, c’est-à-dire changer le cours des événements. La prédication de Jean-Baptiste reprend cette espérance. Il annonce la venue d’un tel libérateur. C’est pourquoi, en entendant parler de ce que Jésus fait, et qui ne correspond pas à cette grande attente, il se demande : es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?
Que répond Jésus à la question de Jean-Baptiste? Comment se situe-t-il par rapport à l’attende de son époque? Il répond en reprenant les signes qu’Isaïe avait annoncés quand le Messie viendrait : les yeux des aveugles s’ouvrent, les boiteux bondissent comme des chevreuils, la bouche des muets se met à parler. Et surtout, dites bien à Jean-Baptiste : que la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres et aux petits. Jésus ne dit pas qui il est. Il ne se met pas à développer son identité. Il renvoie à ce qu’il fait concrètement depuis le début de sa mission : des miracles, des actes de libération, des gestes de bienveillance à l’endroit des petits.
Comment Jean-Baptiste accomplissait-il sa mission? Il demandait de se convertir pour préparer la venue du Royaume. Et il le faisait avec force! Rappelez-vous ce qu’on a entendu la semaine dernière : engeance de vipères! Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion. Dieu a la hache à la main : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu!
Comment Jésus accomplit-il sa mission? Il dit : les temps sont accomplis, le Règne de Dieu s’est approché. Les aveugles voient. Les pauvres sont pris en charge. Puisque des signes du Royaume sont déjà là, laissez-vous atteindre par eux, convertissez-vous et croyez à l’Évangile!
Deux façons très différentes de procéder. Dans un cas, l’invitation à se convertir fait partie d’un ensemble d’efforts à faire pour préparer la venue du Royaume de Dieu. Dans l’autre, l’invitation à se convertir suit l’annonce d’une Bonne Nouvelle : Dieu habite notre histoire, le Royaume est sur le point d’arriver. Accueillez-le et il viendra vous convertir!
La mission de Jésus est tout entière sous le signe de l’accueil et de la reconnaissance. Nous sommes précédés par la visite de Dieu. Dès lors, le Messie n’est plus celui qui prendra les armes. Il est plutôt celui qui nous mettra en contact avec Dieu et qui nous entraînera dans sa mission.
L’attende des chrétiens est une attente marquée par la joie. Dieu habite déjà notre histoire. Il reste encore pas mal de choses à faire pour construire le Royaume mais quelqu’un nous précède dans cette tâche.
La Parole de Dieu nous invite aujourd’hui à nous laisser rejoindre par cette Bonne Nouvelle, à nous rendre disponibles à cette présence cachée. Nous ne sommes pas comme des roseaux agités par le vent. Nous avançons sur la route, sereins et confiants, car l’énergie du ressuscité nous entraîne dans son sillage, un sillage qui nous rend attentifs aux autres.