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2e Dimanche de l'Avent (A)

8 décembre 2013

 

Raviver notre foi au Christ

Isaïe 11, 1-10

Matthieu 3, 1-12

Jacques Sylvestre

Vêtu de poil de chameau, Ceinture de cuir autour des reins. Des sauterelles et du miel sauvage pour toute nourriture.
Étrange mentor cette voix qui crie dans le désert : «  Convertissez-vous », criait Jean-Baptiste.
Quelle austérité ! Quelle sévérité ! Et pourtant, on accourt de partout. Même les Pharisiens sont là en grand nombre. Ils les traitent d’«  Engeance de vipère !  ». La paille sera brulée dans un feu qui ne s’éteint pas.
 
Évangile dur à entendre ! pour un temps supposément d’espérance. Étrange vision de l’univers… marqué au coin de la haine, la violence et la peur. Aujourd’hui encore, qui ne peut être déçus de ce monde, plus encore de cette jungle au sein de nous-mêmes. Jean-Baptiste venait d’un monde semblable, pauvre monde affligé de ces trois maux. Violence, la haine, la peur…
 
Jacques SylvestrePourtant Jean le baptiste «  voix qui crie dans le désert », lieu par excellence d’écoute, Jean baptiste demeure LE témoin de l’espérance.
 
Loin de laisser son peuple à l’abandon, Jean témoigne au contraire que la conversion se fait, la conversion est en marche : la haine, la peur, la violence, ces trois maux des origines vont disparaître. Déjà, huit siècles a.c., Isaïe le proclamait et  Jean le sentait bien devoir se réaliser.
 
Isaïe, l’un des plus beaux textes de l’A.T., Isaie, l’immense prophète de la joie, LE poète de l’espérance. Cette prophétie en ce 8e s. devient poésie, exprime l’espérance par des images contrastantes, conjugaisons impossibles : le loup habitera avec l’agneau, le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra, dans l’avenir, il ne se fera plus rien de  mauvais. Et pourtant Jésus n’est pas encore là, et c’est le désert. Mais le Baptiste sait que seul «  Celui qui vient » peut la réaliser.
 
Jésus va incarner cette espérance des siècles lointains, Jésus, dont Jean se croit indigne de dénouer la sandale. Le Seigneur vient, il ne cesse de venir, il vient toujours
 
Avons-nous encore des raisons d’inquiétude pour l’avenir ? Là où nous ne pouvons rien, qui peut douter de l’Impuissance  de Dieu ! «  Non » dit Dieu.
 
Noël, fête du salut en Jésus, non d’un surhomme, mais le descendant d’une vieille souche pourrie, la racine de Jessé, David, l’arrière parent de Jésus, le Sauveur, celui qui vécu notre histoire humaine en tout sauf le péché. En Jésus, et avec Jésus, tous, chacun peut faire des merveilles, la vie en ce monde devenir enthousiasmante. En Jésus, nos  bouches parleront pour faire vivre, nos mains pour cajoler, pour aider, pour bénir, les réalités les moins conciliables pourront désormais se réconcilier.
 
Notre génération n’en est-elle pas témoin : la chute du mur de Berlin, l’éclipse du communisme et la transfiguration de l’Église avec l’arrivé du pape François…
 
Et n’oublions pas le miracle de Mendela, l’homme de lumière, qui confessait, (je cite l’un des vôtres) : « Je ne suis pas un saint mais un pécheur, et un pécheur qui essaie de s’améliorer. » «  Qu’attendons-nous pour nous appliquer nous-mêmes, chacun de nous, à suivre ses traces et à devenir chaque jour davantage un « petit Mandela »? N’est-ce pas le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre? Et la seule façon de contribuer à réaliser le rêve que le prophète Isaïe avait pour son peuple et pour l’humanité?
 
L’Avent n’est-il pas un temps pour raviver notre foi au Christ, ouverture de  notre temps à la présence de Dieu dans notre histoire ? Dieu a toujours tenu ses promesses, il les tiendra encore. Mettons toujours notre confiance dans le Seigneur, car «  le Seigneur est le Rocher qui nous sauve », écrivait Paul aux Romains.
 
Encore faut-il Le seconder, collaborer. Dieu nous y appelle. C’est devant un certain immobilisme, que Jean fulmine, l’indifférence face à un mal qui nous habite : le manque de souci de l’autre, des autres une tiédeur impardonnable, un manque de ferveur.
 
La question suicide : mais que puis-je faire, moi. L’essentiel : accueillir l’autre comme le Christ nous a accueillis avec toutes nos misères, nos pauvretés.
 
Appel, attente, désir, élan… c’est bien là tout le sens de A.T. tellement plus que le souci de célébrations extérieures.
 
Espérer mais non moins persévérer. Cette paix, nous devons la vivre, ensemble, tous les jours, l’annoncer pour qu’elle pacifie toute l’humanité
et la faire. « Plus jamais la guerre » s’écriait Paul VI à l’ONU.
 
La mission du chrétien : Allez ! Allez  dans la paix, la paix du Christ.

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal