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Premier Dimanche de l'avent (A)

1er décembre 2013

  Reconnaître les signes d’espérance

Rom. 13, 11-14

Matt. 24, 37-44

Guy Lapointe

Guy Lapointe

 

Un bref rappel historique pour bien situer les passages que nous venons d’entendre. Durant les premiers siècles qui suivirent la mort de Jésus, les chrétiens étaient convaincus que le Seigneur reviendrait d’un jour à l’autre et mettrait fin à l’histoire. Je ne suis pas certain que, de nos jours, nous sommes conscients d’une telle attente. Le premier siècle surtout fut vécu comme une longue attente. Les passages de Paul et de Matthieu en sont marqués. Et lorsque nous les entendons, ils ne nous laissent jamais indifférents. Loin de là.      

Guy Lapointe Paul nous dit tout simplement : « C’est le moment, l’heure est venue de sortir de notre sommeil… « Matthieu nous place devant un choix entre deux attitudes de vie: ou bien on s’occupe de soi, de son bien-être et la vie va, comme au temps de Noé; ou bien on s’arrête pour réfléchir sur le sens de notre vie, sur son avenir. Les passages entendus nous disent : un monde nouveau naîtra. Tenez-vous prêts! Veillez! Et que de fois, à certains moments, ne souhaitons-nous pas un monde nouveau!

Oui, il y a un avenir. L’Avent, qui d’entre nous, ces derniers jours, a entendu ce mot soit au travail soit dans les centres d’achat, sauf lorsque nous nous rencontrons ici? Quel sens peut prendre l’Avent dans nos vies de croyantes et de croyants? L’Avent, c’est plus qu’un temps qui dure quatre semaines pour préparer la célébration de Noël. L‘Avent, c’est une attitude qui consiste à interpréter tout ce qui se produit dans notre vie quotidienne, regardant au-delà, et essayant de voir ce qui nous arrive dans la perspective de l’histoire.            

Oui, l’Avent est une attitude. Permettez cette image. Lorsque, au quatrième siècle, les persécutions cessèrent et qu’il devint populaire d’être chrétien, l’Église cessa de vivre sous la tente et se donna des temples de pierre. Les chrétiens se sont habitués, au long des siècles, à vivre le temps présent comme ultime et définitif, comme un projet déjà réalisé. Comme on dirait aujourd’hui, ils se sont installés. Le temps cesse d’être un Avent. Oui, l’Avent est une attitude. Ouvrir les yeux sur le monde, sur nous-mêmes, prêts pour la naissance de Dieu. Avoir un regard à l’affût de la naissance. C’est la foi et l’espérance qui se rejoignent. Un regard qui plonge dans le présent et habite l’avenir.    

La liturgie de l’Avent est alors importante pour nous empêcher, nous aussi, de nous installer dans le moment présent. Le temps d’Avent vient nous rappeler que nous sommes en situation de cheminement, comme nous le chanterons à la communion : « Peuples qui marchez dans la grande nuit… » Et la beauté de ce cheminement, c’est que Jésus marche avec nous sur la route, comme avec les disciples d’Emmaüs, tout en étant en même temps celui-là même que nous rencontrerons au bout du chemin.     

Je suis tombé sur un texte, trouvé dans un camp de concentration et qui me paraît bien exprimer le sens de cette attente ou de cette veille :          

Veiller, c’est croire au soleil même quand il pleut.            

Veiller, c’est croire à l’amour même quand on ne le voit plus.  

Veiller, c’est croire en Dieu même quand il se tait,           

Voilà redit, de façon profonde et poétique, de quelle attente il s’agit, et quelle vigilance doit marquer notre vie. 

Alors je nous souhaite un bon temps d’Avent. Que nos paroles et nos gestes parlent de naissance, de renaissance et d’attente active. Soyons attentifs et reconnaissons les signes d’espérance.

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal