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34e Dimanche du Temps de l'Église (C)

24 novembre 2013

 Le Christ-Roi

Daniel Pourchot

Colossiens 1, 12-20

Luc 23, 35-43

Aujourd’hui, nous vivons ce que notre calendrier liturgique appelle le « 34e dimanche du Temps ordinaire ». Il y a une quarantaine d’années, on aurait nommé ce même dimanche « 34e dimanche du Temps de l’Église » ce qui est l’expression que je préfère, ce que mon commentaire des textes que nous venons de lire expliquera peut-être. Ces textes justifient d’ailleurs le titre de « Christ-Roi » que porte aussi ce dimanche.   
En fait, Jésus subit alors tous les outrages et sa mise à mort par le plus cruel des supplices, quand bien même le gouverneur Pilate avait déclaré : « Je n’ai rien trouvé en cet homme qui mérite condamnation ».    
Tout en contraste, la lettre de Paul aux Colossiens, (rédigée une vingtaine d’années avant l’Évangile selon St Luc) fait du Christ « l’image du Dieu invisible… la tête du corps qui est l’Église ». Comment comprendre et surtout vivre ce que ces textes nous enseignent?
Daniel Pourchot Alors que ses disciples l’ont abandonné, que Pierre l’a même renié, et que Jésus souffre une mort lente et cruelle sur la croix, sous les moqueries des juifs, des soldats romains, et d’un malfaiteur crucifié lui aussi pour les crimes qu’il a commis, un autre malfaiteur mis à mort pour la même raison, reconnaît, lui, que Jésus « n’a rien fait de mal », n’a pas mérité cette mort, puis, animé par une extraordinaire vision, s’écrie : « Jésus souviens-toi de moi quand tu viendras comme roi! »  Cette prière de celui qu’on nomme depuis « le bon larron » fait de Jésus, le Christ-Roi, sans doute pour la première fois. Et il exerce cette royauté en affirmant au malfaiteur : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis.  »  
En quoi cela nous concerne-t-il, aujourd’hui, dans ce monde qui est nôtre, dont nous n’avons sans doute pas de quoi être fiers puisque nous subissons tous les défauts, auxquels nous participons d’ailleurs, individuellement et collectivement, ce royaume terrestre, séparé parce qu’on appelle « la Chute » du Royaume que le Créateur avait fondé en parfaite communion avec Lui?
Eh bien, nous avons à reconnaître que nous sommes nous aussi des malfaiteurs, mais que nous avons le choix d’être, ou des mauvais larrons ou de bons larrons!
Dans le premier cas, la Bonne Nouvelle de la Libération ne nous intéresse pas, dans le second cas, permettre à l’Esprit de Dieu, la Saint Esprit, de saisir notre esprit et notre cœur pour y faire naître ou renaître la confiance en ce monde régénéré et éternel dont le Christ, Dieu rendu visible est pour toujours le Roi. Alors, nous appartenons définitivement à ce corps qui est l’Église et dont le Christ est la tête.  
L’Église est cette communion, à travers les temps et pour toujours, de ceux qui ont reconnu et reconnaîtront que le Christ a rétabli le Royaume créé par Dieu pour unir avec Lui tous ceux à qui Il a donné la vie. Et nous pouvons en éprouver l’existence en prenant part à ce repas institué par le Christ la veille de Sa mort. Lorsque nous mangeons le pain qui est Son Corps et buvons le vin qui est Son sang, nous devenons Lui, tous ensemble et même si nous demeurons pour un temps dans un monde qui connaîtra une fin, nous existons déjà et pour l’éternité dans le Royaume inauguré par le Fils. Nous sommes alors l’Église, non seulement lors de cette partie extraordinaire de la liturgie, mais chaque instant de notre vie ici-bas, sur la terre et, bien sûr, dans les cieux.

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal