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23e Dimanche du Temps Ordinaire (C)

8 septembre 2013

 Faire communauté

Act. 2, 42-47

Guy Lapointe

Guy Lapointe

 

« Les disciples étaient fidèles à écouter l’enseignement des Apôtres, et à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières ». C’est tout un programme de vie… En préparant ce dimanche de la rentrée, l’équipe de liturgie a choisi ce passage des Actes des apôtres qui dresse un portrait de la toute première communauté chrétienne, comme saint Luc aime en donner. Il dessine, en quelques lignes, un portrait qui nous paraît presque idyllique. On a envie de se dire : quelle est belle cette Église primitive! On s’est souvent demandé si la description, que donne Luc, de la communauté correspond vraiment à la réalité vécue ou si elle exprime un idéal. À vrai dire, la question est fausse.                

Quel message Luc veut-il transmettre en dressant ainsi ce portrait? Luc transmet sa compréhension de ce que devrait être la communauté chrétienne.             

On dirait une photo de famille, un instantané pris sur le vif, photo que l’on retrouve sur nos murs ou dans des albums. Évidemment, on a sélectionné les meilleurs moments. En les regardant, nous prenons conscience de la beauté de nos familles et de la joie de certains moments privilégiés et de ses possibilités. Guy LapointeEn donnant cette description, cela n’empêche pas Luc de raconter par ailleurs quelques difficultés concrètes de ces mêmes communautés, de parler des difficultés de coexistence entre les Chrétiens d’origine juive et les Chrétiens d’origine païenne… Les différences de culture et de religion sont toujours difficiles à gérer. Nous en savons quelque chose par les temps qui courent dans notre milieu.             

Nous sommes dans la mouvance de la Pentecôte. Pour Luc, le temps de l’Évangile est arrivé. Les premiers chrétiens sont capables d’une vie profonde, d’une fraternité, grâce à l’Esprit. Voilà ce que l’Esprit nous rend capables de faire et de vivre. La fraternité, la paix, la justice sont des valeurs de l’Évangile. Et les premiers chrétiens ont donné l’exemple à plusieurs reprises. Luc nous dit : voyez les premières communautés, voilà ce que l’Esprit nous appelle à vivre dans nos familles, dans nos communautés lorsque nous nous laissons guider par Lui. C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on vous reconnaîtra comme mes disciples.                 

Quatre dimensions : rester fidèles à écouter l’enseignement des apôtres, à vivre la communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières. Voilà ce que nous tentons de faire dans notre communauté. Chacune et chacun fait son bout de chemin entrainé par ces gestes de la communauté.       

 Le premier élément : l’enseignement des apôtres pour que nous ne perdions pas la mémoire de Jésus. Faire mémoire de l’Évangile, c’est-à-dire « de tout ce que Jésus a vécu et enseigné ». Toute communauté est fondée sur cette mémoire, sur ce témoignage des disciples de Jésus. On essaie, dans notre communauté, une parole intelligente et le plus près de l’Évangile; on essaie de garder une mémoire vive de Jésus.             

L’autre élément fondamental est la communion. Ce terme si riche désigne une manière d’être, une qualité de vie. Partager, c’est faire attention à l’autre qui a peut-être besoin de nous.         

C’est dans ce contexte que prend tout son sens la fraction du pain. Y a-t-il geste plus simple, plus concret, à chaque dimanche, de prendre un peu de pain, un peu de vin que nous partageons entre nous dans la mémoire de Jésus. Geste si simple, qu’il faut toujours veiller à ce qu’il ne devienne insignifiant. Tenter un véritable partage. Nous partageons ensemble le pain lié à la symbolique du corps du Christ que nous devenons. « Les disciples étaient fidèles à rompre le pain ». Cela veut dire au moins trois choses : l’eucharistie du dimanche est beaucoup plus qu’une obligation, c’est là que, pour une large part, la communauté se construit et reste vivante. Parce que la pratique eucharistique est si importante, la communauté a besoin que nous y participions. Troisième chose : la communauté ne devrait jamais être privée de la célébration dominicale. Un bref message à notre Église.                 

Puis les disciples étaient assidus à la prière soit au Temple, soit dans la communauté. La prière est une attitude toujours à développer.  En ce dimanche de la rentrée, il est bon de nous le rappeler : participer à la vie de la communauté, c’est la construire avec nos forces et nos faiblesses. Participer à la célébration, mais aussi aux diverses activités qui ont pour but d’approfondir le sens de la foi qui peut donner une plus grande profondeur à notre vie de foi. Participer aux comités qui voient à la bonne marche et à l’approfondissement de la communauté, aller toujours vers les autres, s’entraider…                  

C’est une sorte de programme de vie de foi que nous venons d’entendre, que nous voulons relancer en ce dimanche de la rentrée.           

Il me semble que la très bonne nouvelle de ce passage, c’est que ce nouveau comportement inspiré par l’Esprit est possible! Tout comme ces photos d’un jour de fête qui nous rappellent les possibilités d’amour de nos familles. Les disciples étaient fidèles à rompre le pain et nous aussi…             
Alors bonne rentrée! D’où que vous veniez, cette communauté St-Albert est ouverte à tous les cheminements. Dans les moments heureux comme dans les moments difficiles, rappelons-nous ce passage des Actes des Apôtres, et partageons encore et encore le pain et la coupe en mémoire du Ressuscité.  

 

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal