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6e Dimanche de Pâques (C)

5 mai 2013

La venue de l'Esprit    

Jean 14, 23-29

Benoît Lacroix

Benoît Lacroix

Ici à la Communauté chrétienne Saint-Albert-le-Grand, et ce depuis les commencements (1970), chaque dimanche nous faisons assemblée. Chaque fois nous donnons la préférence à nos textes sacrés. Lus, chantés, médités en assemblée.   

Benoît LacroixIci chaque dimanche, et pour reprendre les mots de l’évangéliste Jean, la Parole se fait chair.         

Depuis quelques temps, certaines paroles de Jésus nous mystifient. C’est à propos de Celui qu’il nomme Père (Père ici entendu dans un contexte de mystère et de filiation divine.)        

Aussi, ce midi, Jésus de Nazareth nous force par certaines de ses affirmations à la méditation du mystère de Dieu, dieu des chrétiens.  

Ces paroles assez particulières, il les a prononcées à la veille de son exécution aux abords de Jérusalem.                 

Ce sont ces paroles que nous allons méditer, penser ensemble: Non pas sermon, non pas homélie, mais plutôt méditation sur l’identité de Jésus telle qu’il en discourt lui-même avec ses proches.

« Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père… Je vous dis ces choses avant qu’elles n’arrivent, aussi lorsqu’elles arriveront, vous croirez »   

Il l’appelle Père… Père qui êtes aux Cieux. Le mot, le nom est traditionnel. Mais il insiste...                

La question qui nous heurte en un sens : Comment un Père dont on dit qu’il est le TOUT PUISSANT Créateur miséricordieux éternel amoureux — car « éternel est son amour », peut-il permettre que son Fils qui de son vivant accomplit tant de miracles puisse mourir sur une croix entre deux « bandits ». Pour nous, c’est la suprême question comme pour d’autres que le même puisse permettre la mort des enfants innocents.    

Pourquoi ?         

La réponse ? Ne peut venir que du témoin en personne : JÉSUS. L’autre réponse sera la nôtre et ne pourra qu’être approximative.              

Comment Jésus explique-t-il sa vie, sa mort ? Il nous confie qu’il existe entre lui et Dieu « le Père » une profonde amitié, une profonde parenté. C’est ainsi que « la Parole que je vous dis n’est pas de moi, elle est celle du Père qui m’a envoyé… Si quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera. Nous demeurerons en lui »… Ainsi de suite…           

Ils sont de même divine souche. Comme il disait : « Le Père aime le Fils, le Fils aime le Père ». Ils auraient les mêmes préoccupations : celle de nous aider au moment où nous éprouvons du mal à faire bon usage de notre pouvoir d’aimer.       

Là où nous comprenons moins, là où nous ne comprenons plus, où nous ne comprendrons jamais assez, c’est que le Père (toujours le même nom selon Jésus) permette cette mort du Fils non coupable par une mort qui les déshonore pareillement tous les deux.       

La réponse ne pouvait venir que de Jésus lui-même. Jésus vivant, Jésus ressuscité, Jésus qui n’a jamais cessé de nous aimer, Jésus et le Père qui nous aiment jusqu’à nous promettre ensemble l’Esprit et le Royaume…   

Il n’y que l’amour qui puisse permettre une situation aussi « contradictoire »: un père laisse aller son enfant à la mort comme pour respecter la décision de son enfant. La décision de Jésus est claire, souvent affirmée, difficile et pour lui et pour nous. Mais c’est qu’Il meurt humainement condamné par nous. Mais c’est qu’Il accepte librement son option.    

C’est difficile pour nous, c’est difficile pour lui aussi : « Que ce calice s’éloigne de moi… Père, m’as-tu abandonné ? »      

Nous savons tous à quel point, un vrai amour est exigeant. Plusieurs d’entre nous, nous en avons connu de ces gens qui sont partis à la guerre au nom d’un amour intense de la liberté menacée…             

De soi parce qu’il est total pour ne pas dire totalitaire, l’amour est exigeant. Ceux et celles qui voient leurs enfants partir de la maison au nom d’un nouvel amour, savent les exigences des vrais amours.             

En résumé, si l’amour peut se résumer, nous célébrons ici en tout premier l’amour du Père pour le Fils, l’amour du Fils pour le Père et les deux ensemble qui nous invitent à vivre ensemble l’Amour qui unifie tout.            

C’est à chacun, à chacune de nous que revient son message bien connu : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous. Vous êtes mes disciples si vous vous aimez les uns les autres…               

Tel est en définitive le Christianisme, telle est la foi de Pâques, la foi qui en ce moment même unit l’Église orthodoxe qui célèbre leur fête de Pâques…                 

Une fois de plus laissons à l’amour le soin d’effacer nos frontières…                 

Que la musique vienne nous y aider.  

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal