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Deuxième Dimanche du Temps Ordinaire (C)

20 janvier 2013

L'Unité des chrétiens

Phyllis Smyth

Phyllis Smyth

1 Cor. 12, 4-11



Il me fait énormément de plaisir d’être ici avec vous ce matin et je vous remercie pour votre ouverture et votre hospitalité. Vous aurez aujourd’hui une homélie en trois parties, car nous avons décidé que chacun, chacune de nous parlerait d’un aspect de l’Esprit Saint. Moi, j’ai choisi de parler de l’Esprit qui ouvre pour nous des nouveaux chemins.

Phyllis SmythEn 1 Corinthiens 12 on touve les mots suivants : ‘savoir reconnaître ce qui vient vraiment de l’Esprit’. Je pense que c’est une capacité que tout le monde devrait essayer de déveloper, car les actions de l’Esprit ne sont pas toujours évidentes. Il est un peu mystérieux parfois. Comme vous savez peut-ètre, en hébreu, la langue utilisée dans l’Ancien Testament, le même mot est utilisé pour le vent, le souffle et l’esprit – trois réalités invisibles, imprévisibles et puissantes, trois réalités qui nous font bouger, channger, grandir, et avancer dans la foi. Donc, l’Esprit Saint comme celui qui nous ouvre des chemins nouveaux. 

Il y a plusieurs années, quand j’étais jeune étudiante, je travaillais mon doctorat en faisant de la recherche sur les différents concepts de l’Esprit. J’avais quitté Montréal pour étudier en Écosse, mais mon professeur du Nouveau Testament, qui était mon mentor, était ici et je lui écrivais souvent pour lui demander conseil. Un jour il m’a répondu avec une phrase qui je n’ai jamais oubliée : ‘Pendant que tu travailles sur l’Esprit, n’oublie pas que l’Esprit travaille aussi sur toi.’ Le mouvement œcuménique démontre l’action de l’Esprit à travers des années. Le fait que je suis ici ce matin en est un example.     

J’ai decidé de vous raconter une histoire. Elle me vient de plus en plus ces jours-ci; je ne sais pas pourquoi. Pendant l’année 1979 j’étais à Winnipeg : j’ai toujours aimé le travail que je faisais, mais pendant le temps que j’ai passé comme pasteure de quatre paroisses différentes, j’esperais avoir un jour un poste académique dans une université. Et maintenant, j’étais à l’Université de Winnipeg comme assistante professeure. C‘était peut-être après cinq mois que j’ai reçu un appel téléphonique du Dr. Balfour Mount, qui était en train de fonder le service des soins palliatifs à l’Hôpital Royal Victoria à Montréal. Il cherchait des responsables pour chacune des disciplines et il m’a invitée de venir comme directrice de la pastorale. J’aurais été contente de rester cinq ou six ans à Winnipeg mais même après cinq mois je savais que je ne voulais pas passer le reste de ma vie professionelle devant une classe de 50 ou 60 étudiants; je savais que je préferais travailler en relations plus personnelles.   

Mais je venais d’arriver à Winnipeg! Cela faisait juste cinq mois! Si je pensais partir, je me sentais coupable et si je pensais refuser l’invitation de Dr. Mount je me sentais frustrée et déçue. Et il n'y avait personne avec qui je pouvais discuter de ce dilemme. Car les seules personnes que je connaissais étaient celles qui étaient mes employeurs ou mes collègues à l’Université. Éventuellement j’ai pensé à une sœur de la Charité que j’avais connue à Montréal et qui maintenant était à Winnipeg. (Mon association avec des catholiques part de loin!) Je l’ai contactée pour lui demander une rencontre. Je nous vois encore comme si c’était hier, assises dans la caféteria de l’Hôpital St. Boniface. Elle m’a écoutée en silence, sans dire un mot. Je ne veux pas simplifier le processus; j’avais déjà beaucoup réflechi, mais je n’ai jamais oublié sa réponse. Quand j’eu terminé elle m'a dit, ‘mais Phyllis, je ne comprends pas; dans ma communauté quand Dieu appelle quelqu’une à démenager, elle est obligée de dire oui.’ 

Je suis revenue à Montréal.  

J’ai beaucoup aimé le texte que nous avons entendu tout au début de la Messe aujourd’hui : ‘Craignez les frontières : elles endurcissennt les cœurs; elles barricadent les esprits.’       

Et même plus : ‘L’Évangile s’en va sur les ailes des grands souffles impertinents de l’Esprit.’

 

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal