L'Épiphanie du Seigneur (C)
6 janvier 2013
Le Christ, roi de l'Univers
Voici que des mages venus d’Orient arrivèrent.
En entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère…
À Noël, ce sont des bergers juifs qui viennent voir l’enfant.
À l’Épiphanie, ce sont des mages venus d’Orient.
La Bonne Nouvelle de la venue de Dieu dans notre histoire n’est pas un privilège réservé aux juifs et aux chrétiens.
Elle est destinée à toutes les nations, à tout le monde entier.
En effet, depuis les débuts de l’aventure de l’Évangile, des gens de l’«extérieur» s’intéressent, sont intrigués par ce qui se passe à l’« intérieur ».
Qu’est-ce que ces mages venus d’ailleurs nous font découvrir de l’Évangile?
Par quoi sont-ils intéressés?
Quand on regarde un peu du côté de l’histoire de l’Église, on est toujours étonné de constater que, dans les premiers siècles, malgré un contexte de persécutions, l’Évangile a connu une grande expansion.
Qu’est-ce qui pouvait bien attirer ainsi des gens venus d’ailleurs?
Tout d’abord, la manière de vivre des chrétiens, leurs mœurs pour l’époque : c’est-à-dire leur refus de la violence : ils n’allaient pas aux combats de gladiateurs, leur refus de la débauche sous toutes ses formes, leur refus de l’exploitation humaine.
Deuxièmement, le courage dont faisaient preuve les martyres qui confessaient leur foi jusqu’au bout. Cela a impressionné beaucoup de païens.
Finalement, la dimension communautaire de leur vie : Ils se réunissaient souvent autour de repas. Ils se préoccupaient de leurs veuves, de leurs enfants, des plus pauvres parmi eux.
Ils partageaient entre eux de façon à ce que personne ne manque de l’essentiel.
C’est par leur style de vie qui contrastait avec celui de l’époque, que les chrétiens rayonnaient autour d’eux, que la lumière de l’Évangile atteignait ceux et celles de l’« extérieur ». Ces derniers percevaient une qualité d’humanité chez les chrétiens qui les attirait et les incitait à se mettre à l’écoute de la Parole?
Aujourd’hui encore, des mages venus non seulement de l’Orient mais de partout, y compris de chez-nous, s’intéressent à l’Évangile, au christianisme.
À chaque année des centaines de catéchumènes se préparent pendant plusieurs mois à recevoir le baptême lors de la vigile pascale.
Qu’est-ce qui les attire, qu’est-ce qui les intéresse?
Quand je collaborais à la formation des catéchumènes au Centre Benoit-Lacroix un jeune musulman me disait qu’il avait été impressionné, dans son pays africain, par des sœurs missionnaires catholiques qui ouvraient des hôpitaux, qui soignaient tout le monde, des chrétiens comme des musulmans, et qui faisaient cela pour rien, autrement qui ne faisaient pas payer les gens.
Dans un autre groupe, une catéchumène, africaine elle aussi, s’est dite impressionnée parce qu’elle avait découvert un «Dieu qui a des jambes», autrement dit, un Dieu incarné, proche des humains, prêt à s’engager avec eux pour améliorer le monde.
D’autres disaient avoir découvert, à l’occasion d’un décès, d’un deuil, le message d’espérance de l’Évangile, et que c’est ça qui les avaient mis en route.
D’autres enfin trouvaient, dans le christianisme, des réponses à leurs questions, un ensemble de raisons de vivre qui constituent une vision du monde.
Ils sont nombreux et différents les chemins empruntés par les mages d’aujourd’hui.
Mais tous les chercheurs de Dieu, ceux et celles qui sont en quête de sens, sont attirés par la même chose même si ça se présente sous diverses formes : la qualité d’humanité qui vient de l’Évangile.
Peu importe l’époque, le lieu, la culture, quand l’Évangile est incarné dans un style de vie,
dans des pratiques de charité, dans une recherche intellectuelle sincère dans des relations interpersonnelles authentiques, il reflète la lumière de l’Épiphanie.
La lumière n’est pas destinée à être mise sous un boisseau ni sous une table.
Elle est faite pour éclairer tout le monde!
Demandons à Dieu de nous illuminer davantage pour qu’à notre tour nous puissions transmettre la lumière autour de nous.