Deuxième dimanche de l'Avent (C)
9 décembre 2012
« Une voix crie dans le désert… »
Monique Morval
Une voix crie dans le désert… mais l’entendons-nous?
Tant de voix crient dans le désert, par milliers, par millions!!!… Cris des victimes des guerres et des conflits armés un peu partout dans le monde… Cris des affamés par les sécheresses et les catastrophes naturelles… Cris des réfugiés entassés dans des camps de fortune, qui attendent de pouvoir rentrer dans leur pays ou d’être recueillis par un pays ami… Cris de révolte des personnes en proie aux restrictions budgétaires à cause de la crise monétaire… Cris des indignés qui réclament plus de justice et de démocratie… Et plus près de nous, cris des sans-abri, des malades, des enfants maltraités, des femmes en proie à la violence… Cris de désespoir des personnes qui ne voient pas d’issue à leur souffrance, des endeuillés qui pleurent un être cher, des chômeurs qui ont perdu leur emploi, des personnes victimes de la misère ou de l’exclusion… Tant de cris qui finissent trop souvent, et paradoxalement, par nous assourdir…
Et de l’autre côté du désert, cet appel de Dieu dans le livre de Baruc : « Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère.(…) Debout, Jérusalem… » Ce Dieu qui appelle à la réjouissance, est-il donc si éloigné des souffrances de son peuple? Non, il ne les a pas oubliés, et leur tend la main; il promet qu’il les conduira dans la joie vers des lendemains meilleurs… Ce Dieu qui « a ordonné que toute haute montagne soit abaissée; qui a fait combler les vallées… pour qu’Israël chemine en sécurité. » Ce Dieu qui vient vers nous en abattant les obstacles pour qu’on puisse traverser les épreuves.
Et entre les deux, dans le désert lui-même, la voix de Jean-Baptiste qui exhorte à « préparer le chemin du Seigneur »... en répondant comme en écho à l’appel de Dieu : « Rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées aplanies »… Autrement dit, vous aussi, vous devez vous mettre à l’œuvre. Une double démarche donc, de Dieu vers nous et de nous vers Dieu, pour permettre la rencontre.
Voilà donc la tâche qui nous est proposée en cet Avent : prendre la pelle et la pioche pour redresser les chemins. Mais il faut éviter de s’éparpiller dans toutes les directions. Plusieurs routes s’offrent à nous : à nous de choisir celle qui nous convient le mieux. Et pour cela, il faut d’abord faire silence et se mettre vraiment à l’écoute, non seulement de ce Dieu qui nous appelle, mais aussi des personnes qui n’ont plus la force ou le courage de marcher, afin de les aider à avancer. Chacun, chacune selon nos moyens, là où nous sommes, dans notre famille, dans notre quartier, dans nos groupes communautaires, dans la cité… en relayant l’appel de Jean-Baptiste, afin d’arriver tous ensemble de l’autre côté du désert, non pas seuls mais avec ce Dieu qui nous accompagne car il ne nous a pas oubliés.
Une voix crie dans le désert : sommes-nous prêts à préparer le chemin qui mène vers le Seigneur, afin de pouvoir enfin pousser des cris de joie et de délivrance, comme l’enfant qui vient de naître?… Sommes-nous prêts à ouvrir ce chemin de (re)naissance?