CCSA






Communauté chrétienne St-Albert le Grand





Imprimer

Voir le déroulement de la célébration de ce dimanche

19e Dimanche du Temps Ordinaire

7 août 2011  


L'amour, l'amitié et la fraternité

Rois 1 19, 9a.11-13a

Matthieu 14, 22-23

 

Jean-Robert Derome et Marlene Lyons

(M.L.) En ce premier dimanche du mois d’août, qui dans la liturgie prend le titre du 19e dimanche du temps ordinaire, nous sommes invités à célébrer l’amour, l’amitié et la fraternité.
Marlene et Jean-RobertNous pouvons voir, dans les textes de ce dimanche, des éléments de réflexion sur ce thème.
Dans le premier texte, lu par mon frère Ken, le prophète Élie veut rencontrer son Dieu. Il ne le trouva ni dans l’ouragan violent, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu, mais plutôt dans le murmure d’une brise légère. Traditionnellement, on nous a souvent présenté Dieu dans sa toute puissance, au milieu des grandes forces de la nature. Or ici, dans cette lecture du livre des Rois, nous sommes invités à chercher Dieu dans le murmure d’une brise légère, expérience beaucoup plus subtile. En effet, le mystère de l’amour, de l’amitié, et de la fraternité est plus souvent associé à un murmure d’une brise légère qu’à un ouragan violent.

(J.-R.D.) Il en est de même dans l’évangile de Matthieu qui nous livre un message tout aussi subtil.
Avant d’aborder ce récit, il est bon de rappeler que Matthieu avait d’abord été un juif du nom de Lévi, qu’il était publicain, percepteur des impôts et employé d’Hérode.
Et un jour, Jésus, passant devant le bureau des douanes de Lévi, lui dit : « Suis-moi ! » et se levant, Lévi le suivit. Cette décision de suivre Jésus relève-t-il de l’amour ? Sans doute ! Toujours est-il que Lévi, devenant Matthieu, passa d’un univers de l’argent à un univers d’ordre spirituel.

On pourrait voir dans le récit de Jésus nourrissant la foule dans le désert un geste de puissance. Je préfère y voir un exemple de fraternité et de compassion envers ses frères humains. Jésus se retire ensuite pour prier pendant qu’il envoie ses disciples sur des eaux tumultueuses. Le vent était contraire. C’est dire que Jésus envoie ses amis dans la vie et que, rapidement, ils rencontrent des difficultés. Matthieu nous dit que Jésus, vers la fin de la nuit, vint vers eux en marchant sur la mer. Évidemment, ses disciples furent bouleversés et crurent que c’était un fantôme. Jésus leur dit de ne pas avoir peur et Pierre lui répond : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l’eau. » Pierre commença à marcher sur l’eau, mais il eut peur et s’enfonça. Jésus lui dit « Pourquoi as-tu douté ? »

Dans ce texte imagé de Matthieu, Jésus, dans le fond, invitait ses disciples à faire face à la vie, malgré les nombreuses difficultés qui devaient se présenter. Il donnait l’exemple en surmontant les obstacles qui se présentaient à lui. Il n’était pas un fantôme, c’est à dire un être hors du monde, mais il avait confiance de surmonter les difficultés de la vie. Par amour pour ses disciples, il les invitait ensuite à faire de même. Pierre, malgré sa bonne volonté, perdit pied à la première difficulté et il cala comme on dit au Québec, c’est à dire qu’il échoua à surmonter les difficultés de la vie à la première occasion. À la demande de Pierre qui dit « Seigneur, sauve-moi », Jésus lui répond « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? ». Jésus, par amitié et même par amour pour Pierre, veut lui montrer comment faire face à la vie. Ce récit de Jésus qui incite ses disciples à marcher sur les eaux, c’est à dire à surmonter les difficultés de la vie, nous invite à ne pas baisser les bras trop vite devant les obstacles. Et dans toute relation d’amour, d’amitié et de fraternité tout ne roule pas toujours dans l’huile.

Personnellement, mon premier souvenir d’un contact avec l’amour remonte à l’année de mes 7 ans. J’ai alors vu ma mère qui pleurait, et après avoir vécu sans doute la plus grande difficulté de sa vie de mère, je l’ai vu nourrir ma petite sœur Marie-Thérèse au compte-gouttes parce que celle-ci ne pouvait ni téter ni même boire au biberon. Plus tard dans un contexte plus joyeux, alors que j’étais adolescent, je parlais avec mon père de la beauté des femmes. À ma surprise, mon père me dit : « La plus belle femme, c’est ta mère vue avec mes yeux ». Ce fut pour moi, une belle leçon de choses. Et encore plus tard, j’avais 22 ans et j’ouvrais la porte à une jeune femme dans un wagon du train allant de Montréal à Stratford. Elle me dit merci et moi j’ai compris : « Viens, suis moi ». Je l’ai suivie et je suis encore avec elle après 50 ans.

Dans l’expérience de l’amour, de l’amitié et de la fraternité quelquefois nous marchons sur les eaux et tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais il arrive aussi que des difficultés risquent de nous enfoncer dans l’eau et il nous faut alors une bonne dose de foi et de courage pour surmonter ces difficultés.

(M.L.) L’expérience du prophète Élie, qui veut rencontrer son Dieu, nous invite aussi à une réflexion sur la vie. Si on cherche un sens à sa vie dans la violence de l’ouragan, dans le tremblement de terre ou dans le feu, on n’y arrive pas. Vaut mieux le chercher dans le murmure d’une brise légère. Dans mon cas, j’ai trouvé un sens à ma vie dans l’union avec l’être aimé. Cinquante ans d’amour qui m’ont donné la joie de mettre au monde deux garçons qui ont maintenant leurs vies propres et qui ensuite m’ont donné cinq petits enfants formidables Jean, Martin, Caroline, Nicolas et Amélie. Ils commencent à peine leur vie. J’ai connu le bonheur et cela explique peut-être pourquoi j’ai le sourire et le rire facile.

En cet anniversaire de notre 50e année  de mariage, nous vous souhaitons d’avoir autant de chance que nous et de connaître l’amour, l’amitié et la fraternité, dans ce murmure d’une brise légère et sans rencontrer trop d’obstacles.