23 avril 2011
En cette nuit — tous ensemble — nous sommes passés de l’obscurité à la lumière, de l’isolement à la fête, de la mort à la vie.
Que puis-je vous dire? — Dieu a déjà tout dit : Il a ressuscité Jésus de la mort;
ce Jésus, qui se dit lui-même « fils de l’homme ».
Au temps de Jésus, les métiers étaient héréditaires. La seule façon de devenir charpentier était d’être fils d’un charpentier. Jésus se dit « fils de l’homme », c’est- à- dire entièrement homme, homme comme nous, avec toutes nos limites et nos fragilités — et entièrement ouvert à Dieu.
Il appelle Dieu son Père, et Dieu l’appelle son fils, « celui que j’aime, écoutez-le! »
Dans le jardin de Gethsémani, cet homme Jésus a si peur de ce qui l’attend, qu’il demande à Dieu de lui épargner la souffrance — et cela dure pendant des heures et des heures… Pourtant il s’abandonne entièrement à Dieu : « que ta volonté soit faite » dit-il, espérant, sachant, que la volonté de Dieu est la meilleure chose qui puisse arriver.
Puis, sur la croix -— voyant l’œuvre de sa vie détruite, un échec total — sa souffrance est si profonde qu’il se sent abandonné par Dieu — et pourtant : Jésus parle encore à ce Dieu absent; dans la plus grande confiance possible il dit : « Entre tes mains je remets mon esprit »…
Et Dieu ne peut que répondre à cette confiance : Il le ressuscite : le fait passer de l’obscurité à la lumière, de l’isolement à la fête, de la mort à la vie.
Avons-nous compris — osons-nous enfin commencer à comprendre — ce que cela veut dire, aujourd’hui, pour chacun de nous? Chacun a sa réponse…
Moi, je crois, non seulement moi-même, mais le monde entier, que l’on n’est jamais laissé seul — ni dans la peur, la violence, la solitude, l’échec, ni dans la joie. — Jésus, le premier né d’entre les morts, est passé par toutes ces situations avant nous et Dieu ne l’a pas laissé seul. Il l’a ressuscité. Il nous ressuscitera avec lui, encore et encore et encore… Tout ce qu’il faut, c’est notre consentement et notre coopération…
…J’ai le goût de vous proposer un geste, ce vieux geste de nos frères orthodoxes, qui se saluent à Pâques en disant l’un à l’autre : « Christ est ressuscité » — et l’autre qui répond : « il est vraiment ressuscité! »
Alléluia, Amen.