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5e Dimanche du Carême (A)
10 avril 2011
Retour à la vie
Monique Morval
L'évangile de ce jour nous parle de deuil et de retour à la vie… Il nous présente Jésus dans ce qu’il a de plus humain, dans une situation que nous sommes tous appelés à vivre un jour ou l’autre. On vient le prévenir qu’un de ses bons amis est très malade. Mais il reste encore deux jours sur place : devait-il terminer ce qu’il avait commencé, ou hésitait-il à partir vers Béthanie, où il court 
un grave danger? Béthanie n’est pas loin de Jérusalem, où il a été lapidé… Il décide cependant de se rendre en Judée, même si ses disciples essaient de l’en dissuader… L’amitié est plus forte que la crainte et il part… Nous aussi, quand un proche est très malade, nous faisons tout notre possible pour être près de lui, près d’elle.
Quand il arrive à Béthanie, il trouve Marthe et Marie en deuil, entourées de plusieurs personnes venues les soutenir. Il n’y avait pas de salon funéraire en ces temps-là, mais l’intention est la même qu’aujourd’hui : apporter notre sympathie et notre soutien aux personnes en deuil. Jésus se joint à la douleur des sœurs de Lazare et pleure, lui aussi. « Pris d’une émotion profonde », nous dit l’évangéliste, il se rend au tombeau pour « tirer Lazare de son sommeil » et le rendre vivant à l’amour des siens, qui ont mis leur confiance en lui.
Plus que la résurrection de Lazare, ce qui m’interpelle dans ce récit, c’est comment passer à travers un deuil et renaître à la vie… Quelle que soit la raison du deuil (décès, maladie, accident, perte d’un emploi, échec…), c’est le fait d’être entouré qui permet de tenir le coup et de « revivre »… C’est en parlant de l’être cher disparu qu’on le garde vivant dans le souvenir et le cœur de ses proches… Une vie différente certes, mais bien réelle cependant. Pour nous, qui croyons en Jésus, nous savons aussi que là où plusieurs personnes sont réunies en son nom, il est présent… Comme le dit le prophète Ézéchiel : « Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ».
N’est-ce pas aussi une des raisons d’être d’une communauté chrétienne, de notre communauté, que d’accompagner les personnes en grande difficulté pour les aider à surmonter l’épreuve et à retourner à la vie?… Sommes-nous assez attentifs à la douleur des autres? Pensons-nous à prier ensemble pour que l’Esprit garde présente en nous la personne disparue et nous donne le goût de continuer à vivre, non pas malgré tout, mais en faisant confiance en Celui qui est la Résurrection et la vie?