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S. Dominique

 

Faire la vérité

 

8 août 2010

Guy Lapointe



« Toi, qui es-tu? » C’est la question que les juifs et les disciples poseront à Jésus tout au long de sa vie. Une énorme question... Et l’évangéliste Luc termine ce passage par cette affirmation : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre… ». Tout un projet et un projet de vie… C’était là aussi la grande passion de Dominique : chercher la vérité qui libère. Tout le contraire d’un enfermement. Une recherche de la vérité liée à la vie, à la connaissance de l‘autre au hasard des rencontres, des conversations de nuit comme de jour. Au long de l’Évangile, Jésus risque la conversation avec les juifs. Ce que Dominique a fait bien des fois, nous disent les historiens. Cette recherche de la vérité est liée à cette question, cette interrogation constante :Toi qui es-tu? La vérité est un appel à aller plus loin, à parcourir différents chemins, portant cette question posée à Jésus : « Mais toi, qui es-tu? » C’est de tenter de répondre à cette question que depuis toujours et pour nous surtout dans le souvenir de Jésus on est invité à retourner à cette interrogation.

Dominique est de ceux-là. Et depuis le 13e siècle, nous sommes là, femmes et hommes, nous souvenant de lui et nous inspirant de son esprit, de sa mémoire, pour notre vie et notre travail d’Évangile. Différents les uns des autres, tout le contaire d’une armée rangée en bataille (vous connaissez un peu les O.P.) nous nous demandons plus que jamais ce qui fait qu’au fond de nous-mêmes nous gardions quelques traits de famille à même nos différences.

À la suite de Dominique, dont on sait, somme toute, peu de choses sur sa vie, se lèvent toujours des hommes et des femmes qui, au milieu des enjeux sociaux et religieux, des enjeux d’intelligence de la foi, ont à nouveau posé franchement la question évangélique : Qui es-tu? De cette question reprise, se tracent souvent des chemins nouveaux, inédits de liberté et de vérité. Ce sont des risques que bien des hommes et des femmes qui se réclamaient et qui se réclament encore de Dominique ont souvent osé prendre.

C’est en prenant l’Évangile au sérieux que Dominique, à son époque, est confronté à une Église officielle ayant perdu la confiance de plusieurs croyants et croyantes, qui se retrouvent dans des Églises parallèles. Décidément les époques se ressemblent. Il se rend compte qu’il y a une passion pour l’aventure évangélique qui semble avoir émigré hors de lieux officiels de l’Église. Un des grands défis de Dominique fut de retrouver à la fois la radicalité — et pourquoi pas? — la légèreté de l’Évangile.

En 1217, un an après la reconnaissance de l’Ordre, il y avait 16 dominicains au couvent de Toulouse. Et les historiens précisent « que ce n’était pas tous des hommes remarquables; ils sont simples en général et faiblement instruits »… Le dimanche de la Pentecôte ou peut-être à la fête de l’Assomption de cette même année, Dominique rassemble les 16 frères et il leur demande de partir 2 par 2 dans les régions. La fondation se vit dans un mouvement de risque et de dispersion. Allez sur les routes, dit Dominique à ses frères, c’est là que vous rencontrerez le monde… Et si on en juge par quelques extraits de l’histoire de Dominique, il était un homme de conversation; il passait des nuits avec des « hérétiques »- comme on les appelait- pour tenter de faire la vérité avec eux. Il vivait un Évangile rejoignant les grands et les petits enjeux de la foi et de la vie. On gagnerait à y revenir pour que l’Évangile retrouve les chemins du quotidien. Un Évangile qui s’enracine dans notre réalité bien ancrée dans la vie.

À faire mémoire de cet homme, il nous est donné à nous de cet Ordre et à vous femmes et hommes de désir, de redécouvrir peut-être encore mieux que l’Évangile est riche des questions qu’il pose et que toute parole n’aura de portée réelle que dans les gestes de courage et d’itinérance. Oui, cette mémoire de Dominique doit nous aider à retrouver le courage de la route, seuls espaces capables de tenir l’espérance évangélque en haleine.

Cette fête est significative, pusiqu’elle parle du dynamisme des origines. Elle tente de parler de cet homme Dominique, si peu connu, et de l’Ordre qu’il a fondé, pourtant si connu de par le monde. Cette fête parle de notre présence aujourd’hui pour trouver de nouveaux chemins et avancer. C’est le sort de l’Évangile, c’est le sort de la vie… Souhaitons-nous : Bonne S.Dominique!


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