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Hommage au don de soi

29e dimanche du Temps ordinaire B

 

18 octobre 2009

Benoît Lacroix
Benoît Lacroix

Marc 10, 35-45

Hébreux 4, 14-16



Nous l’avons entendu cette ultime confidence de Jésus à ses disciples qui veulent tout de suite se situer socialement face à leur mission possible : « Le Fils de l’homme (lui, Jésus) n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».

-La multitude? Ça s’appelle aujourd’hui le monde, la majorité, les autres, l’humanité, la foule.

-Une question s’impose ce midi : comment chacun, chacune de nous, nous sentons-nous devant cet univers des pays, des nations? Devant la multitude?

L’évangile d’aujourd’hui nous propose une certaine perspective. En tout premier, notons que cette foule, que cette humanité, Jésus l’a aimée, il l’aime souvent malgré elle. De toute façon, il a quitté Nazareth pour elle. La proximité favorise l’interaction. La foule, le peuple, ça s’appelle encore maintenant les autres, l’univers des pays et des nations. N’en doutons pas : Jésus envoyé de Celui qu’il appelle affectueusement son Père, est venu pour la multitude. On l’a dit et redit : Dieu veut que tout le monde soit sauvé en toute liberté. Le reste appartient au mystère de chaque existence.

Jésus aime l’humanité. Il l’a dit et répété au moment où son peuple est sous la botte de l’empire romain et en situation d’infériorité. Et malgré tout. « Je suis le Bon Pasteur, le Bon Pasteur donne sa vie… Je donne ma vie pour mes brebis (Jn 10, 14-15)». Mondialisation dans le don de soi : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos (Jn 10, 16) ». Offrande élargie, volontaire, anticipée, préméditée : « Ma vie, on ne me l’ôte pas. Je la donne moi-même. J’ai le pouvoir de la donner et de la reprendre (Jn 10, 15) »… Même, « Je serai avec vous jusqu’à la fin des temps. (Mt 28, 20) ».

En second lieu, et parce qu’il l’aime, Jésus nous dira qu’il offre sa vie à l’humanité. « Je suis venu pour qu’ils aient la vie, la vie en abondance (Jn 10,11) ». Vie. Don de soi. Amour.

Tout ici se tient : Ce n’est pas un pouvoir qu’il vise ni un salaire à gagner, ni une retraite anticipée, ni un calcul de survie, ni encore moins une improvisation. C’est un SERVICE. Service dans l’amitié. Mon père vous aime, je l’aime, il vous aime, nous vous aimerons ensemble tel est l’ordre, dira-t-il, que j’ai reçu de mon père. (cf Jn 10, 10-18)

Pour la même raison, Jésus prend à ses risques la route de Jérusalem. Peur et lucidité se croisent. Le voilà le service divin que tous les évangélistes notent et commentent à leur manière quand ils se souviennent des paroles de Jésus : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, pour donner sa vie en rançon…  » (cf Mc 10, 45)

Poursuivons avec l’évangile de ce jour. Hélas et malgré toute la bonne volonté de Jésus, toute cette histoire de service se terminera par un échec. Ses proches ont rêvé d’un royaume, d’un succès public. « Accorde-nous de siéger l’un à ta droite, l’autre à ta gauche dans le royaume, dans la gloire. » Mais non, leur maître meurt dépouillé, flagellé, cloué entre deux autres condamnés à mort… Imaginons un peu la déception des apôtres. Déçus, découragés, ils se cachent. Nous connaissons la suite : coup de foudre du retour de Jésus, ils ont du mal à le reconnaître avec ce corps glorifié, comme l’appelle Paul de Tarse. Mais ici débutent les premières communautés chrétiennes. Peur et audace. Mort et résurrection. Après quelques semaines d’émotions, les apôtres partent en mission. À leur tour, de servir plutôt que d’être servis. Il les a voulus, choisis non à cause de leur notoriété, ni à cause de leur conduite durant les derniers jours de sa passion. Il les a choisis imparfaits, craintifs, leur offrant une fois de plus son amour et ses pardons. Allez, enseignez toutes les nations, toute la multitude. À leur tour, de servir plutôt qu’être servis.

Ce que la liturgie de la Parole veut nous signifier ce midi au nom de Jésus est peut-être tout simplement : Soyons bons, soyons trop bons, comme disait le Bon Jean XXIII, soyons bons, pardonnons, au besoin allons dire à nos proches que l’amour est meilleur quand il fait service, bénévolat, vie domestique, acceptation de l’autre, humilité, don de soi. Mort et résurrection du cœur : Eh oui, il y a plus de joie à servir, à donner qu’à recevoir…

Le voilà l’évangile à son meilleur. Non. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie à celui, à celle, à ceux qu’on aime. » Qu’il en soit ainsi entre nous!

À la musique de combler nos désirs d’être ensemble, en multitude, et de pratiquer l’entraide et le service d’amour partagé.


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