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Communauté chrétienne
Saint-Albert-Le-Grand de Montréal |
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Je te salue ma sœur, Marie. Dieu est avec
toi.
L'Assomption de Marie
16 août 2009
Christine Mayr
Ap. 11, 19a; 12, 1-6a.10ab
Luc 1, 39-56
Quel texte grandiose : Un signe dans le ciel; une femme enceinte,
vêtue du soleil, la lune à ses pieds et une couronne de douze étoiles
sur sa tête. Oui, il y a des moments comme ça dans nos vies,
des moments d’exaltation.
Mais le dragon n’est jamais loin; - le secours de Dieu non plus.
Je pense à une jeune femme de mon entourage; la face rayonnante
au dessus de son ventre tout rond. Il y a six mois, elle a dit à son
mari : « J’ai manqué ma période de
dix jours déjà ». Et lui de répondre : « Je
ne suis pas prêt. Je suis trop jeune, je veux vivre encore. » Il
l’a quitté le jour même, pour le bien.
De nos jours, ce n’est pas si grave. Il y a tant de familles
monoparentales.
Mais pensez à Marie (c’est sa fête aujourd’hui).
Elle se trouve enceinte, sans même être capable de nommer le
père de son enfant, dans un pays et un temps où les femmes
ne comptent pas pour grand-chose. Elles ne sont que la propriété de
leur père ou de leur mari. Les filles mères et les femmes
adultères, selon la loi doivent être lapidées. C’est
ce qui attend Marie.
Le dragon de l’opinion publique va-t-il la dévorer?
Non, Dieu merci, Joseph (on ne devrait jamais parler de Marie, sans le
nommer, lui aussi) Joseph la prend chez lui.
Et Marie rayonne. Elle court vers sa cousine Élisabeth pour partager
avec elle son bonheur. Elle déborde de joie; elle glorifie Dieu.
Pourquoi?
« Il s’est penché sur son humble servante » dit-elle.
Il aurait pu choisir une reine pour mère, ou au moins une femme bien
marié. Non, Il a choisi la personne la plus méprisé dans
tout le pays : une fille, enceinte hors mariage. On ne peut pas tomber
plus bas : un lépreux ou un publicain, ne sont qu’exclu de
la société. Mais une fille enceinte hors mariage est une telle
abomination qu’il faut la tuer de façon lente et cruelle.
Mais Dieu, le Dieu Tout-Autre, veut que son fils naisse tout autrement.
Dès sa conception Jésus est du côté des méprisés,
des humbles, des petits, des exclus. - Et Marie l’accepte.
Elle a donnée naissance dans une pauvre étable, elle était
réfugiée en Égypte; comme nous autres elle n’a
pas compris son adolescent. Mais plus tard, aux noces de Cana, elle a encouragé son
fils à commencer sa mission; elle l’a laissé partir,
comme nous. Elle en a porté les conséquences. Debout sous
la croix, elle l’a vu mourir en échec apparent - et elle l’a
vu ressusciter.
Elle a vécu une vie de femme.
Je te salue ma sœur, Marie. Dieu est avec toi.
Il s’est penché sur toi, la plus humble, la plus méprisée
de tous ses enfants.
Il a béni tes joies et tes souffrances, comme il bénit les
nôtres.
Il a béni l’enfant que tu as porté, Jésus, notre
frère.
Sainte Marie, Mère de Dieu, accompagne-nous, tous les jours de nos
vies jusqu’au dernier, le jour de notre mort.
Apprends-nous, jour après jour, cette confiance profonde :
Dieu est avec nous. - Amen
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