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TROISIÈME DIMANCHE DU CARÊME - B

15 mars 2009

Richard Guimond

Richard Guimond

Le vrai Temple du vrai Dieu

 


Jean 2, 13-25

Exode 20, 1-3. 7-8. 12

En ce troisième dimanche de notre Carême, nous est redit que le nouveau
Temple n’est pas fait de pierre, mais qu’il est une personne, celle de Jésus ressuscité. Voilà le nouveau temple, ouvert à toute l’humanité.
Comme l’a écrit Gabriel Ringlet dans Éloge de la fragilité, « en chassant les vendeurs du Temple, Jésus veut libérer Dieu des pierres. Il veut nous signifier qu’on n’assigne pas Dieu à résidence. Même pas à résidence sacrée. Dieu n’est plus dedans mais dehors. Hors les murs. En renversant les tables, Jésus veut libérer Dieu des sacrifices. On ne trafique pas Dieu. On n’oblige pas Dieu à récompenser. Dieu ne se négocie pas, ne se rachète pas. Ni avec des brebis, ni avec des bœufs ».

Le Temple somptueux de Jérusalem était considéré comme la demeure de Dieu sur la terre. C’est là que les Juifs pouvaient rencontrer Dieu et offrir les sacrifices prescrits par la Loi. Une foule nombreuse y venait de partout aux grandes fêtes. Il est facile d’imaginer qu’on y faisait de bonnes affaires. Les pèlerins devaient se procurer les animaux nécessaires aux sacrifices. Pourquoi Jésus se permet-il de chasser les vendeurs d’animaux et les changeurs de monnaie? Ne rendent-ils pas un service utile, indispensable même?

Au temps de Jésus, les Juifs avaient depuis longtemps cessé d’adorer des idoles. Ils étaient monothéistes, ne croyant qu’en un seul Dieu. Mais, ils ne se rendaient même plus compte, du moins les chefs du peuple, qu’ils s’étaient rendus propriétaires, sinon de Dieu, du moins de sa Parole et de son interprétation ainsi que du lieu où Dieu avait établi sa résidence. Ils avaient fini par enfermer Dieu dans le Temple de Jérusalem. Plus encore, pour rencontrer Dieu, il fallait passer par toute une série de sacrifices de purification et d’expiations des péchés. Ils pouvaient alors se reposer sur cette tranquille certitude : Dieu était là, à portée de la main, à leur usage exclusif.

Or, avec Jésus, on fait sauter cette certitude. La colère de Jésus est la manifestation de cet éclatement, de cette « explosion ». Par son geste, Jésus proclame avec force qu’on n’achète pas Dieu, fût-ce par des sacrifices.
Plus encore, « le Temple dont il parlait, c’était son corps ». « Le Temple de Dieu est sacré et ce Temple, c’est nous ». En sommes-nous conscients?

Jésus, homme libre, vient faire du neuf et nous parler de nouveaux chemins empreints de liberté en nous rappelant qu’il agit avec son Père et que le Temple est sa demeure.

Pour que le Temple soit le vrai Dieu, que faire?

Libérons la place. Libérer la place pour des chemins nouveaux. Les paroles et les gestes de Jésus sont comme un souffle toujours nouveau pour nos contemporains de tous âges. Donnons-leur l’espace et le temps de se faire voir et entendre.

Libérons la place pour des pratiques nouvelles. Nous n’avons pas à juger les coutumes d’autrefois. Regardons plutôt avec un œil nouveau ce qui se vit présentement.

Libérons la place pour des communautés nouvelles. Les dix paroles de l’Alliance ne sont pas des chaînes qui entravent la liberté, mais des jalons pour baliser le chemin et nous éviter de retomber dans les anciennes habitudes.

Libérons la vérité du geste. Le christ est devenu pierre angulaire d’un temple nouveau. Soyons une page de la Bonne Nouvelle qui se feuillette avec bonheur et légèreté lorsqu’on ne l’encombre pas du poids des institutions et du passé.
À continuer.


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