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Le deuxième dimanche après Pâques

30 mars 2008

Benoît Lacroix

Benoît Lacroix

Actes  2, 42-47

Jean 20, 19-31

                                                                                    

 

Les commencements de la communauté chrétienne

Nous sommes littéralement saturés de visuel. Le merveilleux nous habite. Souvent trompés ou envahis par la multitude d’informations plus ou moins exactes, nous éprouvons de grandes difficultés à croire au merveilleux et à ce que nous ne voyons pas. Nous serions, paraît-il, plutôt allergiques aux récits de visions d’apparitions. Et ce, même si nous savons que la foi chrétienne ne repose pas sur les apparitions du ressuscité et que la foi qui est la nôtre est avant tout un don de l’Esprit reçue au jour pascal de notre baptême. Allergiques ou pas aux visions et d’apparitions, voici que ce midi nous sommes aux prises avec deux cas d’apparitions. Deux en l’espace de huit jours Le même Jésus mort et re-vivant vient visiter ses amis, deux fois de suite.

Ce qui nous est proposé de croire aujourd’hui est au-delà de nos récits habituels lus ou télévisés. Il s’agit ni plus ni moins de la Nouvelle Alliance du ciel et de la terre, de Dieu et de son humanité. Le Nouvel Agneau. agneau immolé, le voici : c’est lui Jésus de Nazareth immolé, crucifié même, mort… On le revoit, le même, mais visuellement autre. Voilà ce que nous a raconté ce midi à sa manière la jeune communauté apostolique vivant avec et autour de Jean dit l’Évangéliste.

La vie des premiers croyants, on s’en doute, ne fut pas facile. Les premiers disciples de Jésus ont été, dès les commencements, persécutés, jalousés, chassés des synagogues. Ils ont peur. Quand ils se réunissent, ils verrouillent les portes…  Ils prient tout en se partageant avec émotion les derniers souvenirs à propos de Jésus.

Parmi ces souvenirs, selon Jean qui les raconte, il y a ce premier moment où tout à coup Jésus est au milieu d’eux : C’est moi! Pourtant les portes sont fermées. Joie. Stupeur. Thomas qui n’est pas là, éprouve de la difficulté à croire tout ce qu’on raconte à propos de Jésus.

Huit jours après, Jésus encore. Mystérieusement mobile, fluide, transparent. Cette fois, Thomas est là. L’occasion pour Jésus d’une mise au point : « Mieux vaut croire sans voir ». Et nous voilà, nous ici à Saint-Albert, portes ouvertes, après deux mille ans et plus déjà. Nous aussi en assemblée de prières et de souvenirs. Jésus revient à nous. Mystère d’une présence incarnée selon des rites acquis. Et Il reviendra encore, c’est promis, à la fin des temps.

Pour obéir aux lectures entendues ce midi trois réflexions s’imposent à nous, dont voici la première.

  1. Nous sommes en assemblée, nous aussi. En son nom de même Seigneur à nous souvenir. Ce que les premières communautés ont réalisé, nous essayons de le vivre. Non pour imiter ou répéter, mais pour actualiser. Une fois la semaine, ici, nous sommes à communier au même Seigneur, à l’écouter, à nous aimer. Par exemple, nous avons relu le récit chaleureux des Actes des Apôtres : « Dès les premiers jours de l’Église, les frères étaient à écouter l’enseignement des Apôtres et à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières… Ils allaient fidèlement au Temple, rompaient le pain dans leurs maisons, prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité. Ils louaient Dieu…, (Actes… 2, 42, 46). Cette fidélité à l’assemblée dominicale qui est la nôtre depuis 1970, est belle à dire et à vivre.

 

  1. Une seconde réflexion survient quand nous lisons à propos de l’Esprit Saint promis par Jésus aux siens le soir du célèbre repas d’adieu : « …Ayant parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : recevez l’Esprit saint… » Nous aussi en assemblée nous vivons à notre manière cette présence de l’Esprit promis à toute communauté de bonne volonté : esprit de paix, esprit de partage.

Voilà peut-être ce qui explique le dynamisme propre à cette communauté Saint-Albert. Nous estimons, nous croyons que l’Esprit du Seigneur passe encore en église. Même s’il arrive que les portes soient fermées. Les croyants en Jésus Ressuscité et à son Esprit savent depuis longtemps que l’esprit de liberté agit en assemblée à sa manière, une manière parfois imprévue, et même en marge des normes reçues.

  1. Une troisième réflexion. A propos des doutes de Thomas l’apôtre. Quelle bonté et quelle compréhension de la part de Jésus! Voilà qui nous rappelle à nous de la culture contemporaine les divers chemins possibles de la foi dans nos comportements humains; il y aura toujours dans nos échanges de la place au doute, à l’interrogation, à la discussion, à la recherche intérieure sous toutes ses formes. Sans jamais oublier qu’en ces temps de soupçons et de doutes, croire est difficile. Comme Thomas et sans fausse honte, nous avons, nous aussi, besoin d’aide, de vérifier les preuves et d’être encouragé dans notre acte de croire. L’aide du Christ nous est promis. A nous de l’invoquer, de lui faire confiance. Ce que fit Thomas après tant de doutes.

 

Un ultime détail avant de terminer. Encore à propos des origines de nos assemblées dominicales. Qui dit assemblée, se traduit en latin ecclésia (église). Or nous nous souvenons que cette église a bien mal commencé. Ce fut d’abord la mort tragique du fondateur, Jésus de Nazareth; ce fut ensuite la rencontre face à un tombeau vide, un tombeau emprunté; ce furent enfin les premières réunions clandestines, portes verrouillées. Voilà qui n’est pas très épiphanique!

Puis, nous avons fait un bon bout de chemin. Il demeure dans l’information officielle beaucoup de soupçons, beaucoup de portes verrouillées. Mais Lui il est là comme debout au milieu de nous, vivant, nous promettant l’ESPRIT et attentif à toute bonne volonté. Voilà la raison pour laquelle nous lui disons à la manière de Thomas l’homme des doutes : « Mon Seigneur et Mon Dieu. Tu as des paroles de vie éternelle » (Jean 3,6)

Question de nous aider… écoutons paisiblement la musique bienfaisante de : Bien aimé Jésus, nous sommes ici, (choral de Bach).


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