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Nuit de Pâques

22 mars 2008

Guy Lapointe

Guy Lapointe

Matt. 28, 1-10


                                                                                    

« Il vous précède en Galilée : là vous le verrez… »

 

 Un récit de résurrection pour le moins bruyant : « Il y eut un grand tremblement de terre…». Au fond, tous ces récits de résurrection, sont là pour dire l’étonnement des premiers disciples. Étonnement devant l’éclair de vie qui les aveugle, étonnement lié aussi à la crainte et même à la peur. Cet étonnement nous rejoint toujours, en pleine nuit comme en plein jour. Nous sommes de cette nuit de la résurrection. C’est à nous maintenant, dans un travail de foi, travail au quotidien, de dire cette résurrection, de  la vivre, de la repérer dans les moindres coins de vie où elle se manifeste, de renouer avec le feu qui nous habite à certains moments de  notre vie.

Vous aurez, je l’espère, remarqué la finale du récit de Matthieu: « Allez annoncer aux autres qu’ils doivent se rendre en Galilée, c’est là qu’ils me verront ». Au fond, Jésus dit aux femmes : «  Mobilisez-vous pour la vie, cessez de me chercher ici, retournez à votre vie, à vos préoccupations, c’est là que vous me rencontrerez, c’est là que ma vie de ressuscité pourra vous rejoindre. En vous souvenant  de ce que j’ai fait, situez-vous dans la société pour en faire un lieu où les gens ressuscitent, se réveillent, aient le goût de se mettre debout pour construire la vie. Cette parole, de quelle nuit se lève-t-elle? Son éclair allume les regards, son regard ouvre les oreilles…La résurrection est une vraie nouvelle. Les vraies nouvelles annoncent ouverture, vie, invention.

Et nous, où sommes-nous dans la suite du récit? Dans ce village global qu’est la terre, les prises de conscience deviennent inévitables, nos façon d’agir ont des répercussions au près comme au loin; elle sont interdépendantes. Posons-nous la question: est-ce que, trop souvent nous n’aimerions pas mieux rester dans nos tombeaux?  Dans le tombeau, ne nous sentirions-nous pas à l’abri? Nous pouvons reposer en paix? Oserons-nous en sortir de nos tombeaux, relever les défis  de cette résurrection, qui est, en fait, un réveil de la vie…

À entendre ce récit, n’a-t-on pas le goût de partir à neuf?  Lorsque l’équipe de liturgie s’est réunie pour préparer cette célébration, quelqu’un a dit : la résurrection, je peux la voir, l’observer chez les autres, mais j’ai du mal à la voir en moi... Une autre personne a dit : Le Christ ressuscité me délivre de mes peurs, parce que je fais confiance et je me fais davantage confiance. N’est-ce pas cela la résurrection?  Faire confiance à cet homme Jésus pour  se faire confiance à soi-même et faire confiance aux autres. C’est tout cela la foi… Tout au long de notre carême, nous avons été soutenus par cette  image : Raviver la flamme sous les cendres. La banderole est là pour en garder mémoire. Cette nuit, le feu est réveillé. Oui, malgré toutes nos difficultés parfois de vivre, nous sommes de la lignée des ressuscités, des résistants à l’espérance têtue. Nous sommes interpellés à voir dans nos vies personnelles et dans la vie sociale des expressions de la résurgence de la vie.

Ce Jésus, qui est allé au bout de lui-même, au bout de ses convictions, révèle, par le parcours de sa vie, un Dieu à proximité de notre humanité, un Dieu passionné de la vie, un Dieu qui nous fait confiance, Retournez en Galilée : « c’est là que vous le rencontrez ». Retournons à notre vie, le ressuscité n’est pas ailleurs. Ce récit de résurrection n’est pas terminé, il devient en quelque sorte notre propre récit. Tout comme les femmes et les premiers disciples, la foi en la résurrection n’empêche pas les doutes, au contraire suscite les questionnements jamais terminés. Qu’est-ce que tout cela veut dire, comment la foi en la résurrection de Jésus peut nous atteindre jusqu’à interroger nos façons de vivre et de nous comporter. Je pense qu’on peut dire que  l’aventure de la foi  commence toujours  ou re-commence. Le récit était mémoire, il se fait attente. Le récit reste ouvert, l’histoire va se prolonger  Il n’en tien qu’à nous. Acharnons-nous à ne jamais laisser mourir la vie.

Si on nous  interrogeait sur la résurrection que saurions-nous dire?  La parole de Jésus ressuscitée, donnée comme fondatrice ne se suffit pas à elle-même : il n’y a pour moi, comme pour vous, je l’espère, de résurrection du Christ que dans l’invention permanente de la vie, d’une vie en constant éveil et en interrogations. Nous marchons « De souvenir en avenir… »  Rejoindre toute l’humanité qui est  présente à travers  ses luttes de toutes sortes, mais luttes qui sont soutenus par ses désirs, ses goûts de vie et de résurrection. Cela ressemble à l’espérance têtue…

Cette nuit, nous avons la chance et la joie d’accueillir Marrika Menouche qui poursuit une démarche de foi et qui demande à être initiée dans le baptême, la confimation et une première eucharistie. Sa démarche de foi est très liée à sa vie personnelle, pleine d’interrogations en même temps que marquée par le fait qu’elle ait retrouvé la confiance en elle, dans les autres, grâce à  la découverte de cet homme Jésus. La vie, la mort et la résurrection de Jésus sont comme en travail en elle. Ensemble et avec elle, nous chanterons notre confession de foi…

Accueillons Marrika; elle est déjà, discrètement, de notre assemblée depuis un certain temps. Nous la marquerons du signe de la croix. Et ce sera notre façon de lui souhaiter Joyeuses Pâques! Joyeux passage! Et à nous redire à nous-mêmes : Il est ressuscité!


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