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30e Dimanche du temps ordinaire (C)

28 octobre 2007

…Et si tu pries…

Benoît Lacroix

Benoît Lacroix

Tim. 4, 6-8.16-18

Luc 18, 9-24

La parabole du pharisien et du publicain est parfois une belle occasion pour manquer de charité. Tout  comme nos nombreuses  occasions réussies ou manquées de distinguer les gens de droite et les gens de gauche. Fort heureusement, nous sommes invités à parler plutôt de nos prières. À genoux, debout, assis, mains jointes ou mains en pignons : peu importe!  Qui dit prière dit avant tout appel du cœur, mouvement de l’âme, élévation  de l’esprit. Historiquement parlant, la prière se fait tour à tour parole, silence, méditation, oraison, contemplation, imploration, supplication, demande, offrande, culte et rites.

C’est, reconnaissons-le ensemble, d’une grande richesse culturelle. Depuis des temps immémoriaux, la prière est de toutes les langues, peuples et civilisations orales, écrites. Nous ne l’avons pas inventée.

La parabole de ce midi vise avant tout notre prière intérieure. Un avertissement de la part du Seigneur : Quand vous priez, nous dit-il, pensez à vos motivations. Ton vrai royaume est au-dedans de toi.

 Comment être un vrai priant à la manière de Jésus? En tout premier sois toi-même! L’essentiel, dit Jésus n’est pas d’abord dans les mots, ni dans le lieu où nous nous trouvons, oratoire ou Basilique, ni dans ta chambre ou dans la rue… Tout est d’abord au-dedans de toi, dans la confiance  « Prie ton Dieu (le Père) qui voit dans le secret, sait de quoi tu as besoin… Il te le redonnera  en retour… Ne rabâchez pas  comme les païens  qui pensent que par leur verbiage ils seront exaucés ». (cf Mt, 6-8)

Un jour dans un moment de confidence Jésus de Nazareth a dit à ses frères et amis tout près : « Là où deux ou trois sont réunis, je suis là au milieu d’eux… » (Mt 6, 20). Mais demandez et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez (Mt 7,7). En traduction spontanée : " Prie, sors de ta coquille, et il t’arrivera quelque chose ".  Nous rappelons que Jésus avait une affection spéciale pour les gens  qui ne se prennent pas pour d’autres : " Je te loue, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir… révélé cela aux tout-petits " (Mt 11, 25).

Dans un autre moment d’ultime confidence, et ils sont  12 autour, il a dit : « Prenez  du pain, prenez du vin… Mangez, buvez c’est moi ».  C’est justement le point fort de notre prière eucharistique dominicale.

Notre motivation est la sienne. Nous ne pouvons pas faire mieux. Voilà que tout à coup nous accomplissons un rite divin, devenu multiséculaire, international. Prière à souhait. Elle n’en finit  pas de nous dire que Dieu est grand, que son Fils est notre Sauveur, que l’Esprit nous est  acquis.

Prière eucharistique, prière par excellence, incomparable, en ce sens que nous disons et répétons AVEC Jésus des mots créateurs. Par cette prière avec ses quelques gestes ancestraux (… permettez-moi ce mot!) nous actualisons la prière même de Jésus, nous prions en même temps que lui, avec ses mots à lui.

Prière eucharistique, la plus grande qui soit. Prière de louange avant tout. Prière qui reconnaît et loue son Dieu : en même temps elle s’associe au Christ Jésus, proclâme sa mort et sa résurrection, invite l’Esprit à nous inspirer. Sans vouloir pour autant mépriser les autres manières de prier, sans répéter l’erreur du pharisien vantard, rappelons qu’une prière est chrétienne dans la mesure où elle s’adresse au dieu de Jésus « Christ », célèbre et invoque la Trinité Sainte, appelle l’Esprit sur ses dons, qu’elle proclame la mort et la résurrection du Christ et qu’elle inclut les autres dans ses perspectives. Prière chrétienne, prière nécessairement altruiste. À cause de tous ces éléments réunis en une prière, nous proclamons parfaite et missionnaire par excellence la prière eucharistique. Il n’y a pas que les mots qui soient prière. Le silence aussi. La musique d’orgue aussi quand elle s’associe à des compositeurs comme BACH.

Justement  pour faire le lien entre cette liturgie de la Parole et la prière eucharistique, il y a… Choral Notre Père qui es aux Cieux  de Jean-Sébastien Bach.

 


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