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26e Dimanche du temps ordinaire (C)

30 septembre 2007

Qui  est riche?

Benoît Lacroix

Benoît Lacroix
Tim 6, 11-16
Luc 16, 19-31

 

IL EST VRAI que la richesse comporte des risques. Le risque le plus évident est d’être insensible aux autres, jusqu’à les oublier. Pourtant les riches ont besoin des autres pour devenir riches. En plus de créer parfois des sécurités illusoires, l’argent a le don de détruire des amitiés. Ne parlons surtout pas de toutes ces guerres meurtrières que nous connaissons trop bien. Faudrait-il, en plus, reprocher à Dieu, et au Christ, d’être sévère pour les mieux nantis? Quelqu’un s’est même demandé si Jésus, petit fils de charpentier, condamnait les riches. Passons! De toute manière si j’accuse le Christ, j’accuse Dieu… C’est Dieu pourtant  qui a fait certaines personnes plus talentueuses, plus aptes à s’enrichir. Le Christ en personne n’a-t-il pas fait éloge de celui qui avait dix talents?

Pour comprendre le sens de cet évangile anti-capitaliste, il convient peut-être d’élargir nos perspectives et de regarder plus haut, plus haut en horizontal comme en vertical. Bref, un regard plus universaliste ne serait pas de trop.

L’univers n’appartient ni aux riches, ni aux pauvres. Qui a inventé l’univers? Nous ne  possédons pas non plus le temps. Qui a inventé le temps? Nous ne possédons pas la vie non plus. Non, Dieu ne peut pas en vouloir à son œuvre, ni à la terre qu’il a façonnée, ni à toutes ses richesses, ni au temps, ni à la vie. Un merveilleux psaume, le psaume 94, me revient à l’esprit. Ces versets, nous les chantons à chaque grande liturgie, chaque dimanche cela va sans dire : « Venez, crions de joie… Le grand Dieu, c’est lui le Seigneur. Il tient dans sa main les profondeurs de la terre et les sommets des montagnes sont à lui; à lui la mer, c’est lui qui l’a faite, et les continents que ses mains ont pétris… » En ce sens, Dieu est riche, il est même multimilliardaire.

Ce n’est pas tellement la richesse qui est en cause, ni le fait que l’on puisse se valoriser selon ses habilités et ses talents. Jésus vise avant tout la manière d’être riche. Si le riche de cet évangile avait mieux valoriser ses biens, il aurait pu davantage aider, aimer, partager. Il est vrai, par exemple, que le fossé entre les pays riches et les pays pauvres est terrible à penser en soi. Mais en même temps se développent des organismes d’entraide. Ici même cette communauté chrétienne St-Albert-le-Grand s’efforce dans la mesure de ses moyens, de créer des services de soutien à différents niveaux sociaux, son souci d’identité ne lui enlève pas le souci d’altérité.

Non il ne s’agit pas d’être meilleur que les autres, ou même d’être pauvre pour être meilleur chrétien ni d’être riche pour être bon. L’évangile qui raconte l’évènement Jésus n’est pas un manuel de morale sociale. Comme dirait Jésus, ce n’est pas la loi qui sauve : « S’ils n’écoutent pas Moïse ni les prophètes, quelqu’un pourrait ressusciter des morts, ils n’en seront pas plus convaincus ».

Dieu souhaite plutôt un changement d’attitude. Sa création est diversifiée. Des multitudes d’êtres existent, petits, grands. De même des pauvres, des riches. Dieu respecte à ce point la liberté qu’il a rendue possible, Il permet que l’homme ait le pouvoir de choisir d’être riche,  tout comme il lui donne en même temps le pouvoir d’aimer, de ne pas aimer : il se jugera lui-même, quitte à se perdre au séjour des morts.
Nous pouvons dans la charité changer l’argent en amour, comme fit le Christ pour l’eau changée en vin. Le don de soi peut devenir le signe sinon l’occasion de la vraie richesse.

Il convient de ne pas oublier qu’il existe un certain pharisaïsme des pauvres. Dénoncer est plus facile qu’annoncer. Il est plus facile de dénoncer la pauvreté que d’annoncer le TOUT À TOUS.

Il est cependant un fait beau à vivre. Ici comme ailleurs, en même temps qu’à Hochelaga-Maisonneuve, la table eucharistique est mise. Tous et toutes sont invités. Riches et pauvres. Sans jalousie ni exhibitionnisme nous communions au même Seigneur des Seigneurs (cf. 1 Tm 1, 15-16). Nous désirons en un sens avec et par le Christ ce midi partager la richesse de Celui qui s’appelle à la fois Créateur tout-puissant Miséricorde et Amour.

Confions à la riche musique de  Boech, (1733) d’opérer la transition entre liturgie de la Parole et liturgie eucharistique.

 


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