Semaine de l’Unité chrétienne
Nous avons, au début du temps de la Parole, psalmodié un
extrait de la lettre aux Éphésiens : Chapitre 2, versets 14
et suivants. Cet extrait du chapitre 2 de la lettre aux Éphésiens
comporte de grandes affirmations aux conséquences que nous n’avons
pas fini de cueillir comme le disait le Père Alexandre Men de l’Église
orthodoxe russe : " Le Christianisme ne fait que commencer ".
La lettre aux Éphésiens nous rappelle que nous sommes le poème
inachevé de Dieu : " Rappelez-vous qu’hier, vous étiez
sans le Christ, étrangers aux alliances de la promesse. Mais du
Christ-Jésus, vous si loin hier, vous êtes maintenant proches par
la vie du Seigneur qui circule en vous… Dans sa chair, il a fait des
deux un seul… il a détruit le mur de séparation… Par
lui, nous accédons les uns et les autres en un seul Souffle près
du Père. Vous n’êtes donc plus des étrangers
ni des immigrés. Vous êtes concitoyens de Dieu, vous êtes
de la maison. Des deux peuples, le Christ n’en a fait qu’un. " Je
est maintenant l’autre " et l’autre est maintenant
Je (Maurice Zundel). Les deux " poumons ", en l’icône
des saints Athanase et Hilaire de Poitiers nous rappellent que l’unité qui
a existé jadis comme prototype entre l’Occident et l’Orient
chrétiens est à la fois un donné et un but vers lequel
nous tendons de tout notre cœur et de toute l’ardeur de nos prières.
Hilaire, un évêque du quatrième siècle, était, à ce
qu’il semble, plus moderne que les oecuménistes d’aujourd’hui. " Pour
lui, je cite un texte de Michel Saint-Onge (le Bulletin
Centre Emmaüs)
la foi comptait plus que les mots par lesquels elle s’exprime. Elle
(la foi) peut être identique alors même que les mots qui l’expriment
sont différents. Mais puisque l’autre cherche plus à reconnaître ses
mots que sa foi, Hilaire demandait au Christ dans sa prière : " Ce
que nous croyons, fais que nous soyons capables de le formuler ".
Sans le savoir, la foi d’Hilaire de Poitiers allait
l’associer à un
autre Père de l’église : Athanase d’Alexandrie.
Deux évêques
d’Églises fort éloignées, qui allaient être
réunis dans la défense de la même foi. Engagés
pleinement, ils allaient tous deux être exilés et plongés
dans la culture de l’autre. D’abord pasteurs, ils allaient
faire partager à leur Église locale la foi exprimée dans
le Credo de Nicée. Témoignage à retenir. Témoignage
encourageant.
Nous avons aussi entendu une
lecture évangélique tirée
des derniers entretiens de Jésus
(Jean 17 : 20–24) Une prière
d’unité,
une prière pour une unité vécue dans une pratique, dans
un engagement, dans le monde, avec le monde, pour le monde. Une invitation à oser
le séculier.
Pensant aux disciples qui pendraient la suite,
Jésus
priait ainsi : " Imprègne-les
de ta parole qui est vérité. Comme tu m’as envoyé dans
le monde, je les y envoie aussi "
Je me suis imprégné de vérité, pour
qu’ils
soient aussi imprégnés de vérité.
L’imprégnation, c’est la
manière de devenir disciples
et d’être unis dans la richesse de la différence. Cela non
dans la crispation, mais dans la joie d’une Bonne Nouvelle ancrée
dans le réel.