Conte de Christine Mayr

 

« Marie, cependant, retenait tous ces évènements et les méditait dans son cœur. » Cette phrase m’a frappé et c’est de cette attitude de Marie, que j’ai voulu vous parler — et comment nous pouvons l’acquérir, nous aussi. Puis, j’ai trouvé un conte juif-hassidique qui dit mieux que moi je pourrais le faire, ce que je voulais vous dire.

Un roi se fait construire un palais : avec beaucoup de portes et de salles, et d’autres portes et, en plein milieu, la salle du trône où il veut recevoir ceux qui viennent le voir. Le palais fini, le roi invite tout le monde de venir vers lui; et tout le monde se met en route, mais pas tout de suite. Ah non!
Ils se préparent d’abord : ils mettent leur plus beaux vêtements; ils se regardent dans le miroir : « Suis-je assez beau, assez belle, pour aller à la cour? Que vais-je dire? Quel cadeau apporter au roi? Leurs yeux s’illuminent soudainement : « Est-ce qu’il me permettra de faire un vœux? Que devrais-je lui demander? C’est la chance de ma vie! »

Enfin ils partent. Ils arrivent au palais, ils ouvrent la porte qui les mène au hall d’entrée; le roi n’y est pas. C’est normal. Ils y ouvrent une autre porte et se trouvent dans une belle salle, mais le roi n’y est pas. Ils sortent par une autre porte, voila un corridor et d’autres portes. Ils passent d’une pièce à l’autre; le roi n’est nulle part. Ils commencent à s’inquiéter. Ils perdent confiance; ils tournent en rond. « Ce n’est qu’un labyrinthe» disent-ils. « Aucune de ces portes ne mène au roi! »

Marie, cependant…

Marie n’est pas partie avec les autres. Elle est restée auprès de son enfant pour le veiller. Elle chante et le petit s’endort. Il sourit dans son rêve et Marie rêve, les yeux ouverts : « Le roi m’a appelé, il veut que je vienne. Je veux y aller. — Mon petit dort; puis-je le laisser seul pour un moment? Le roi ne m’aurait pas invité s’il y avait danger. Je peux lui faire confiance; j’y vais. »
Elle se lève et part comme elle est. Elle court vers le palais, elle ouvre la porte et se trouve — face à face au roi. « La première porte que j’ouvre mène à toi?! » dit-elle. « Oui, » répond le roi, « n’importe quelle porte mène à moi pour celui qui vient avec un cœur ouvert et plein de confiance.

…le cœur ouvert et plein de confiance,
comme Marie, allons-y; le roi nous a invités…

Bonne célébration, bonne année et beaucoup de portes ouvertes pendant toute l’année qui vient!
Allons-y le cœur ouvert et plein de confiance.


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