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Communauté chrétienne St-Albert le Grand




 


Éloges funèbres pour Hubert de Ravinel


Texte proposé par Hubert pour le Baptême de Jésus (9 janvier 2022)

La parole de l’Esprit Saint disant à Jésus, « tu es mon fils bien aimé, en toi je trouve la Vie » m’apparaît saisissante car je réalise que personne dans mon existence ne m'a adressé de telles paroles. Si cela avait été le cas, j’aurais été bouleversé!
Pourquoi une telle parole ne m’impressionne-t-telle pas plus qu’il ne le faut?
Je crois que je n’ai jamais vraiment pris la chance d’approfondir et de laisser s’imprégner en moi cette parole de l’Évangile et je veux pourtant, au soir de mon existence, éprouver le même bonheur d’un petit enfant répondant au sourire de sa maman et profondément tressaillir comme l’a fait un jour Marie.
Je ne sais si j’y arriverai mais je ne désespère nullement d’un grand bonheur avant de conclure ma route, le bonheur d’être littéralement transfiguré, ne serait-ce qu’une seule fois par une parole du Christ. Ma vie aura alors acquis tout le sens que je continue de chercher, entre-autres avec le soutien de notre communauté et de ceux et celles que j’aime.


Françoise Deroy

Aimer ses ennemis?    
Première question : comment identifier nos vrais ennemis qui souvent se cachent derrière d’autres ?  
Seconde question : ne serait-ce pas leur faire bien de l’honneur de charger sa réflexion avec cette recherche alors que, au fond, nos vrais ennemis sont en nous-mêmes, ces fantômes qui hantent notre intériorité et incitent à nous embourber dans de vaines considérations. Seul remède : la prière. Et, en elle, aimer assez pour pardonner. C’est alors que notre ami Hubert survient dans son homélie, conjointe avec Claire, du 31 mars 2019
VOIR
« Arrivons-nous toujours à pardonner vraiment, profondément à ces personnes qui, un jour ou l’autre, tout au long de notre vie, nous ont fait du mal, ont répandu des faussetés à notre endroit, ou ont blessé quelqu’un de notre entourage…? Voilà autant de défis bien réels et qui nous demandent de transcender notre propre douleur afin de reconnaitre que l’autre est un être souffrant, qui s’est égaré et qu’il a sans doute besoin de notre pardon pour sortir de ses ténèbres. »    


Andrée Trépanier

À toute sa famille mes plus sincères condoléances.
Les souvenirs de ma rencontre avec Hubert sont encore de chaleureux moments, je suis triste de son départ et à Claire j’offre mes pensées les plus
chaleureuses.


Jean Ouellet

Hubert de Ravinel a cofondé Les petits frères des pauvres, en 1962, à Montréal. Il sera demeuré un petit frère jusqu’à la toute fin de sa vie.      
Sur la devise des Petits frères, « des fleurs avant le pain » Hubert a écrit : « L’expression des fleurs avant le pain » a été révolutionnaire au moment de la création du mouvement, parce que ceux auprès de qui Les petits frères se sont engagés à cette époque, les « vieillards » étaient les grands oubliés.  
C’est donc armé de ses fleurs et de son indéfectible détermination qu’Hubert s’est joint au mouvement de révolution, de révolution tranquille. Son engagement envers les aînés vulnérables ne s’est jamais démenti. Tout au long de son existence, il aura, à l’instar des premiers petits frères, fait le vœu de consacrer sa vie aux plus pauvres de notre société.    
« L’essentiel est que le grain d’amour que nous avons semé germe, lève, devienne blé et nourrisse d’amour ceux à qui il était destiné. » Les paroles d’Armand Marquiset, fondateur des Petits frères en France, sont gravées dans le parcours d’Hubert de Ravinel. Il a été l’un de ces semeurs d’amour. Il aura été le premier au Québec à cultiver ce jardin de fleurs qui, depuis, prolifère dans toutes les régions de notre pays.   
Quelque soixante ans plus tard, nous pouvons affirmer que la récolte est grande, voire gigantesque.
Hubert, nous sommes plusieurs générations de petits frères permanents et bénévoles qui te disent merci, un immense merci, de nous avoir permis de vivre les valeurs et les principes de la mission des Petits frères, de les vivre encore aujourd’hui et d’actualiser cette devise « révolutionnaire » « des fleurs avant le pain ».
Combien d’aînés, d’hommes et de femmes, ceux et celles que nous appelons affectueusement nos grands amis, te sont reconnaissants d’avoir eu le bonheur de vivre des liens d’affection privilégiés en faisant partie de la grande famille des Petits frères ?     
Nul doute qu’ils étaient nombreux en cette nuit de la Saint-Valentin à former une haie d’honneur, une fleur au cœur, pour t’accueillir à leurs côtés, dans l’éternité.
Repose en paix Hubert.
Jean Ouellet, petit frère bénévole à Québec et directeur général des Petits frères des pauvres (1988-1995).
Québec, le 23 février 2022  
      


Article du journal de Montréal par Caroline Sauriol et Martin Goyette