Ce 5e dimanche de Pâques coïncide avec l’assemblée générale de notre Communauté, la première depuis juin 2019. Nous émergeons de la pandémie, quelque peu abasourdis, désorientés même, avec l’impression parfois de sortir d’un mauvais rêve. Nous pleurons nos disparus et nos malades alors que notre Communauté retrouve peu à peu ses repères. Heureusement, les communications assidues de notre Président, nos échanges de réflexions sur les lectures dominicales, et l’infolettre ont été autant de fils d’Ariane nous permettant de retrouver notre chemin hors du labyrinthe dans lequel nous nous sommes enfoncés depuis deux ans.
Mais voilà, nous avons l’opportunité de transformer cette épreuve et en faire un moteur de renouveau, « alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle » (Ap 21, 1). Après plus de 50 ans d’existence, le moment est propice pour la Communauté chrétienne St-Albert-le-Grand de faire une pause, de mesurer la distance parcourue et surtout de réfléchir aux prochaines étapes de son développement. Tout en célébrant les acquis et le passé lumineux de notre Communauté, je nous souhaite d’accueillir le changement et de demeurer un phare d’innovation dans l’interprétation et la diffusion de la Parole Évangélique. A cet effet, évitons le repli sur soi timoré et adoptons, au contraire, une attitude d’ouverture synodale.
Ce qui caractérise notre Communauté, depuis sa création, dans la foulée de Vatican II, c’est cette recherche constante et intelligente de nouvelles façons d’appuyer notre vie de foi. L’intelligence de la foi, n’est-ce pas là l’essence même de la mission dominicaine, partagée par la Communauté des frères dominicains, le Centre Benoît-Lacroix, et l’Institut de pastorale du Collège universitaire dominicain? Au-delà de nos différences, perçues plutôt comme une richesse, le moment me semble propice pour rechercher ce que nous partageons et consolider les ponts qui nous relient, car nous sommes tous confrontés à des questionnements et des défis similaires, face au milieu déchristianisé dans lequel nous vivons.
Que souhaitez-vous pour la Communauté pour les années à venir?
Piqués au vif entre la pulsion d’égrener des souhaits plus ou moins utopiques et le sentiment qu’on ne peut rien prévoir tant l’avenir est incertain, essayons de formuler l’essentiel. Nous souhaitons et apprécions déjà :
— Un port d’attache spirituel et communautaire — le lieu pourrait changer — régulier, fiable et relié à l’Église institutionnelle.
— Une stimulation dans la réflexion spirituelle. La question de la semaine est très importante pour nous. Même si nous n’envoyons pas toujours notre réponse.
— Un réseau chaleureux de croyants. Ce qui réconforte au milieu de l’indifférence, voire l’hostilité ambiante.
Bien sûr, nous souhaitons que tout cela demeure à travers les aléas qui nous attendent.
Je retiendrai du passage de l’Apocalypse, qui résume pour moi la situation actuelle du monde, et engage son avenir:
« Voici que je fais toutes choses nouvelles »
« Écris, car ces paroles sont dignes de foi et vraies »
Bonne assemblée générale!