22 CCSA

CCSA






Communauté chrétienne St-Albert le Grand




 

Pour imprimer

Commentaires pour le 2e dimanche de Pâques 2022


Michelle Cardinal

Au-delà du doute, la confiance?  
Quand on y pense, la confiance est le moteur de la vie. Sans elle, on n'avancerait pas d'un pouce. Faut-il pour autant qu'elle soit aveugle? 
En amour, comme en amitié, la confiance repose sur un minimum de données ou au moins sur une intuition naturelle qui trompe rarement.
Même la science prend des risques comme dans le cas des vaccins, par exemple. Et le Seigneur lui-même n'a pas jugé bon d'exiger de nous une confiance aveugle puisqu'il a multiplié signes, gestes, et prodiges que Lui seul pouvait accomplir. Bien sûr, nous n'avons rien vu. Nous devons nous appuyer sur la parole des autres, mais, si en amour comme en amitié et dans le reste de la vie, nous devons le faire, pourquoi deux poids deux mesures? "Bienheureux ceux qui ont crû sans avoir vu"…   
Je crois aussi que notre cœur est doté d'une intuition spirituelle pour détecter le vrai, le beau, le bon. Choisir la confiance, c'est choisir la paix, entrer en repos, mettre au monde sa joie. Un bonheur intime nous habite… nous qui cherchons tant le bonheur! 


Maurice Lagueux

Thomas ne pouvait croire à quelque chose qui lui paraissait incroyable. Et nous, qui n’avons même pas eu la chance qu’il a eue de côtoyer Jésus pendant deux ou trois ans, comment nous étonner du fait qu’il nous paraît souvent difficile de croire? Thomas voulait d’abord savoir au juste ce que ses confrères avaient vu. Il voulait savoir si celui qui venait d’être crucifié est bien redevenu vivant, exactement comme il l’était auparavant, sans plus et avec exactement les même traits et les mêmes façons d’agir. Et comment le savoir vraiment sans le voir de ses propres yeux? Thomas avait besoin de cette preuve convaincante. S’il l’obtenait, il saurait, tout comme les autres apôtres, que c’est bien Jésus vivant qui s’est adressé à eux dans ce lieu où ils se terraient. Pourtant, croire ne veut pas dire savoir. Pourquoi faudrait-il savoir ce qu’il en est au juste de l’évolution éventuelle des blessures fatales infligées à Jésus lors de sa crucifixion pour croire qu’il est bien vivant au sens où il est toujours avec nous et que nous pouvons avoir pleinement confiance en lui et en celui qu’il appelait son Père ?  
      
Bref, Thomas avait besoin de savoir avec exactitude comment se présentait ce ressuscité dont ses amis évoquaient la visite récente, sans quoi il ne pouvait les croire.  Mais si ce qui s’est passé exactement au surlendemain de la crucifixion de Jésus relevait de cet ordre de chose (de cet « autre monde », comme disait Jésus) qui échappe totalement à nos capacités de connaître. S’il était pensable que puisse exister un tel ordre de chose, un tel autre monde, totalement et radicalement étranger à ce monde qui nous est familier… C’est, me semble-t-il, uniquement si l’on reconnaît que cela est à tout le moins pensable, qu’il devient possible d’avoir confiance et donc de croire sans prétendre vraiment savoir.