La parole de l’Esprit Saint disant à Jésus, « tu es mon fils bien aimé, en toi je trouve la Vie » m’apparaît saisissante car je réalise que personne dans mon existence ne m'a adressé de telles paroles. Si cela avait été le cas, j’aurais été bouleversé!
Pourquoi une telle parole ne m’impressionne-t-telle pas plus qu’il ne le faut?
Je crois que je n’ai jamais vraiment pris la chance d’approfondir et de laisser s’imprégner en moi cette parole de l’Évangile et je veux pourtant, au soir de mon existence, éprouver le même bonheur d’un petit enfant répondant au sourire de sa maman et profondément tressaillir comme l’a fait un jour Marie.
Je ne sais si j’y arriverai mais je ne désespère nullement d’un grand bonheur avant de conclure ma route, le bonheur d’être littéralement transfiguré, ne serait-ce qu’une seule fois par une parole du Christ. Ma vie aura alors acquis tout le sens que je continue de chercher, entre-autres avec le soutien de notre communauté et de ceux et celles que j’aime.
« Tous les êtres recherchent la divine ressemblance comme leur fin propre » nous dit Thomas d’Aquin (Somme contre les Gentils). Aussi, confirme-t-il que nous sommes enfants de Dieu. Mais comment actualiser cette disposition innée à l’être humain, en adoptant une perspective chrétienne?
Un bon point de départ est le Baptême qui nous initie à ce long chemin à parcourir vers la perfection et la sainteté. « Soyez parfaits comme votre père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Mais l’image de la colombe qui descend sur Jésus lors de son baptême (Lc 3, 22), est très évocatrice de l’accompagnement essentiel de l’Esprit Saint, du supplément de conscience à rechercher, afin de vivre pleinement notre statut d’enfant de Dieu. Jésus ne dit-il pas à Nicodème qu’« à moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer au Royaume de Dieu » (Jn 3, 5)?
Le Baptême est une première étape nécessaire mais non suffisante dans notre itinéraire de chrétien. Ce parcours ponctué d’autres moments forts, dont la première communion, doit être alimenté par un approfondissement progressif et continu de la Parole. C’est l’objectif poursuivi par les Célébrations dominicales et les Chemins de foi à la Communauté chrétienne St-Albert-le-Grand. Tout parcours spirituel doit être soutenu par une gymnastique régulière. On ne devient champion en tennis qu’en le pratiquant!
Cependant, le défi est de comprendre comment faciliter l’engagement sur cette voie dans un monde de télé-réalité, et bientôt de réalité virtuelle, où on valorise le paraître et la recherche de soi dans le regard narcissique de l’autre. La pandémie de COVID-19 nous offrirait-elle cette opportunité? En effet, son choc est ressenti partout sur la planète et entraîne à différents degrés des remises en question individuelles et collectives. Serait-ce la brèche qui permettrait à la Parole de se rajeunir et d’alimenter notre boussole?
« Maranatha- Seigneur, viens » (1 Co 16,22).
Considérer Dieu comme un père ne me parle pas beaucoup… Pour moi, Dieu est un guide, un conseiller, qui m’indique le chemin… Ce qui me parle le plus, c’est l’Esprit Saint, que je sens toujours présent au plus profond de moi-même.
« Toi, tu es mon Enfant bien-aimé; en toi, je trouve ma joie. » Comment cela résonne-t-il en vous ?
Les émotions se bousculent : Noël, Épiphanie, rois mages, baptême. La vie de Jésus défile à grands traits. À peine né, on voit sa croix à l’horizon, sans avoir le temps de s’attarder à Nazareth, ni de méditer sur l’Incarnation. Voici que les amis de Saint-Albert proposent de réfléchir à notre filiation divine à l’ombre de l’Esprit. Je crois que c’est le diagnostic de cancer et l’éventualité d’une mort imminente (il y a 7 ans) qui m’a fait prendre conscience de ma qualité d’enfant du Père, avec la certitude qu’il n’y avait rien à craindre du passage d’une vie à une autre, puisque Papa (Abba) nous attend de l’autre côté… En espérant que je serai dans le même état d’esprit le moment venu.