À l'eucharistie, lorsque vient le temps de prier pour nos défunts "disparus", il y a une phrase qui m'a toujours interpellé : "prions pour ceux et celles qui se sont endormi(e)s dans l'espérance de la résurrection"… Pierre n'a-t-il pas déjà déclaré :"À qui irions-nous Seigneur, tu as les paroles de la VIE ÉTERNELLE?" S'il en est ainsi des fondements de notre foi, pourquoi n'oserions-nous pas espérer en toute chose, en tout événement que Dieu dans sa sage Providence nous envoie à chaque instant de notre vie? Où est donc ce risque que nous pose la question? Le risque d'être ridiculisé(e) par ceux et celles qui ne croient pas en la promesse de la résurrection…"foutaise" disent-ils, comme les athéniens à St-Paul : "nous t'entendrons une autre fois à ce sujet!"
Malgré toutes les calamités qui se produisent actuellement dans le monde et plus particulièrement chez nous, au Canada, avec ces terribles et désastreuses inondations, oser espérer que ces signes de destruction ne sont que des appels à reconnaître nos limites humaines face à l'ampleur de ces désolations, remettre notre espérance entre les mains de Celui qui viendra, comme le dit l'Évangile d'aujourd'hui, nous rendre un MONDE NOUVEAU, une TERRE NOUVELLE des CIEUX NOUVEAUX… telle est l'espérance de notre RÉDEMPTION…
Oser risquer l’espérance? Y a-t-il une alternative?
Alors que la nature s’enfonce progressivement dans sa période de dormance, le temps de l’Avent nous tire vers le haut et nous entraîne vers des horizons d’espérance.
Mais l’espérance ne se déploie pas nécessairement en regard d’un monde futur et meilleur, au contraire, elle se décline au présent par l’importance d’agir ici et maintenant. « Observez les lis des champs, comme ils poussent : ils ne peinent ni ne filent… demain s’inquiétera de lui-même. » (Mt 6, 28; 34)
Ce n’est que par l’action éclairée, novatrice et quotidienne que nous pouvons espérer avoir un impact sur des problèmes aussi énormes qu’une pandémie, le réchauffement climatique et la banalisation de la violence. Oui, l’espérance n’est pas attente passive mais plutôt recherche active de solutions nouvelles, car comme le disait Einstein, « On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré ».
Puisse cette période de l’Avent être un moment de créativité et que chacune des chandelles qui sera allumée dans les prochaines semaines soit une source de lumière éclairant notre chemin. La célébration de la naissance de l’Emmanuel n’en sera que plus éclatante.
Oserez-vous risquer l’espérance?
Rien d’autre à risquer que relire le poème de Charles Péguy, « L’espérance, cette petite fille de rien du tout… »
« C’est elle, cette petite, qui entraîne tout.
Car la Foi ne voit que ce qui est.
Et elle, elle voit ce qui sera.
La Charité n’aime que ce qui est.
Et elle, elle aime ce qui sera.
La Foi voit ce qui est.
Dans le Temps et dans l’Éternité.
L’Espérance voit ce qui sera.
Dans le temps et dans l’éternité.
Pour ainsi dire le futur de l’éternité même. (…) »