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« Que ton règne vienne. »
Je médite ce passage du Notre Père, tout en écoutant distraitement le radio-journal, où on me parle des affrontements violents à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, de la guerre civile qui fait rage au Soudan, et bien entendu, de la crise climatique et de ses conséquences désastreuses en Colombie Britannique.
« Que ton règne vienne. »
Il y a de ces matins de novembre où ce règne nous semble bien lointain, certainement insaisissable. Et pourtant, la solution de l’énigme, à l’instar de l’opéra Turandot de Puccini, apparaît bien simple. « Son nom est Amour! », proclame la princesse. Ce thème n'a-t-il pas inspiré beaucoup de créateurs, en littérature, en théâtre, en peinture et en musique? Près de nous on entend « Quand les hommes vivront d’amour » (Lévesque); « Aimons-nous » (Deschamps); « Pourquoi le monde est sans amour » (Mathieu/Schmitt).
« Que ton règne vienne. »
Tout est dans le mystère trinitaire. L’Amour de Dieu, impulsion déterminante de la Création, incarné dans le Fils et véhiculé à long terme par l’Esprit Saint.
« Que ton règne vienne. »
Qu’il vienne en chacun de nous, et telle la pierre qu’on lance dans un lac immobile, puisse-t-il produire des cercles excentriques à l’infini. Ainsi l’étincelle individuelle a-t-elle le potentiel d’embraser toute la planète.
Oui « Que ton règne vienne »!
Le règne de Dieu, ou le royaume des cieux, est au cœur de toute la prédication de Jésus. Sa propre mission et celle qu'il confie aux apôtres ont deux volets : guérir, et annoncer la bonne nouvelle du royaume. Il nous reste pourtant en grande partie une notion vague ou obscure. De quel règne s'agit-il pour Jésus? Les paraboles qu'il multiplie pour nous faire comprendre ce qui lui tient à cœur regorgent d'images : « Le Royaume est semblable à… ». Rien que dans l'évangile de Matthieu, on trouve onze paraboles sur le royaume. Si on regarde de plus près, le royaume est à la fois un espace dans lequel on entre, ou dont on s'approche, et un idéal, une richesse, à rechercher activement. Mais nulle part dans les évangiles, on ne retrouve l'idée qu'il est pour plus tard, ni qu'il nous appartiendrait de le bâtir ou de le faire advenir. Car le royaume nous est donné, il est là, il est proche. Ce qui nous revient, c'est de le désirer, d'être sensible à sa proximité, de l'accueillir comme un don inestimable, et de l'annoncer, le proclamer, même. C'est l'essentiel du message de Jésus, la bonne nouvelle qu'il brûle de nous annoncer.
Que ton règne vienne, de quel règne s’agit-il?
« De quel règne s’agit-il? » c’est bien là la question que Pilate posait à Jésus à propos de sa présumée royauté. Or il semble bien que Pilate soit demeuré nettement insatisfait de la réponse obtenue. Qu’est-ce qu’un royaume qui ne serait pas de ce monde? Alors de quel monde serait-il donc? Jésus avait pourtant choisi de s’adresser à Pilate dans un langage qu’il allait sûrement comprendre : des gardes prêts à se battre pour préserver la liberté de la personne dont ils sont les gardiens; ça Pilate connaît bien. Mais Jésus précisait qu’il n’était pas protégé par de tels gardes, car ce royaume n’est pas de ce monde.
Pilate est un homme curieux, mais un homme qui aime les choses claires. On est roi ou on ne l’est pas. Un royaume existe ou il n’existe pas. Il veut donc savoir quel est et où serait situé le royaume dont il est question. Là-dessus, Jésus aurait pu, sur la même lancée, lui répondre que si son royaume était de ce monde, toute une équipe de géographes, d’astronomes, de sociologues, de politologues et d’historiens aidés d’autant de linguistes, aurait pu lui apporter la réponse claire, précise et exacte qu’il recherche, mais son royaume n’est pas de ce monde. Alors il ne peut que recourir à des métaphores comme celle de la royauté. Jésus, en effet, n’a rien d’un roi à la recherche d’une couronne; il est un homme qui a pris sur lui de « rendre témoignage à la vérité », à une vérité qui est avant tout un message d’amour universel qui ne s’exprime guère qu’à l’aide de métaphores ou, si l’on préfère, à l’aide de paraboles. Mais un tel message heurtait de front toutes les façons de voir de la société où il vivait, ce qui ne pouvait que le mener à une mort qu’il est prêt à accepter par amour de l’Humanité.
Certains aimeraient peut-être ajouter ici que ce sacrifice prenait une telle dimension parce que c’est le Fils de Dieu, lui-même, qui se sacrifiait ainsi sur une croix. Toutefois, dans la mesure où elle se voudrait une réponse à un questionnement légitime, une telle considération ne me satisferait guère plus qu’elle aurait satisfait Pilate. En effet, elle supposerait possible de cerner à l’aide de catégories présumées exactes la véritable nature de ce que vise à exprimer la métaphore de la royauté de Jésus. Ce serait oublier que ce dont il est question n’est pas de ce monde.
Mieux vaut retenir plutôt toute l’ampleur de ce message d’amour qui peut transformer nos vies à la lumière du sens que leur confère la perspective de cet autre monde auquel nous croyons sans prétendre le bien connaître pour autant.
Pendant des années, je me suis interrogée sur la nature du « règne » de Dieu. Excluant l’hypothèse d’un Dieu tyrannique, je tombais sur un mur. Jusqu’au jour où est montée de mes profondeurs la possibilité de remplacer « règne » par un autre mot ou une expression peut-être, quelque chose qui ressemblerait en moi-même, dans la société, dans le monde, dans l’univers, à une mer étale, sereine et génératrice de paix ? Comment le faire advenir ? Il s’impose quand on ne l’attend plus. À condition d’accepter de passer par la « porte étroite », autrement dit, la croix, les petites ou grandes croix quotidiennes.
Françoise
Pour moi, c’est la foi en la toute puissance créatrice d’une connexion spirituelle avec l’Amour générateur et régénérateur du Charpentier de Nazareth.
"Ma royauté n'est pas de ce monde"
Alors si sa royauté n'est pas de ce monde comment la reconnaître? Aux vêtements, aux chapeaux, aux révérences?
Non, Jésus répond "je suis venu pour rendre témoignage à la vérité" Quelle est cette vérité
En écoutant sa voix si gloire devient plénitude, règne devient présence, puissance devient reconnaissance ma prière en ce dimanche du Christ Roi est
Toi Dieu de l'infini que ta plénitude nous envahisse, que ta présence soit sur nos chemins pour te reconnaître.
A tantôt pour que plénitude nous envahisse.
Comment faire advenir le royaume?
Apocalypse Saint Jean(1, 5-8)
Jésus, « a fait de nous un royaume », quand je l’appelle, quand je me tourne vers Lui, quand je Le prie, quand je suis vivante en Lui, et Lui en moi, qu’Il vienne « le Prince des rois de la terre »!
Que son règne vienne vers moi, vers chacun de nous, à chacune de nos respirations, qu’il soit en nous et se communique à toute la terre, nous sommes le règne qui marche avec « le Souverain de l’univers ». Le règne de Dieu c’est le Christ.
Le Père a envoyé Jésus, un don d’amour, de vérité pour tous les hommes, un règne qui a commencé il y a plus de 2000 ans et qui se poursuit.
Que ton règne conquière et envahisse nos âmes de ton amour divin.