L’évangile du jour me touche profondément. Tout ce qui concerne les enfants me va directement au cœur. Je crois que le signe d’une existence réussie est d’avoir su garder une âme d’enfant. Non que ceux-ci soient exempts de tout défaut ou de tout travers mais leur fraîcheur, leur spontanéité voire leur naïveté souvent lucide constituent une sorte de modèle pour tous ceux et celles d’entre nous qui combattent toute forme de préjugés ou de calculs et privilégient la bonté et le souci des autres, sans toutefois s’oublier eux-mêmes.
J’ai été surpris et en même temps heureux que le Christ se soit fâché contre ceux qui voulaient brutalement éloigner les enfants qui se pressaient autour de lui. Pour moi il a été longtemps inconcevable que Jésus manifeste une quelconque humeur envers ses prochains, ce en quoi Il m’apparaît aujourd’hui encore plus humain et plus présent. Je ne suis plus tout à fait un enfant mais je voudrais pouvoir m’inspirer d’eux dans ma vie quotidienne ce qui m’aiderait sans doute à continuer à mieux découvrir la force de l’Évangile.
Laissez les enfants venir à moi.
La pédophilie était-elle une pratique moins courante ou moins condamnée à cette époque pour que Jésus ose lancer cet appel paradoxal ? En tout cas, trop peu d’enfants sont venus à lui pour que Jésus développe des talents qui le fasse reconnaître comme ancêtre de la pédagogie. Alors comment comprendre cet appel ? Qu’incarne symboliquement l’état d’enfant ? Comment essayer de leur ressembler pour s’approcher de la vie divine ?
Pour moi, c’est essayer de retrouver le réflexe vital d’ouverture à l’autre, à l’environnement inconnu, dans l’attente d’une rencontre mettant suffisamment ensemble, en sens, pour propulser à l’existence. Essayer de retrouver la communion vitalisante du sein maternel d’abord intérieur, puis ensuite extérieur. Retrouver et construire ensuite, avec des éléments de l’environnement, une communion aussi vitale qu’elle fait exister de façon à la fois personnelle, interpersonnelle, sociale et cosmique.
"Laissez venir à moi les petits enfants"…
Le Dieu de mes jeunes années qu'on nous avait présenté, surtout comme un Monsieur très puissant, exigeant, qui voit tout, connaît tout, en plus de sa bonté certaine… (l'œil de Dieu sur le tableau noir!), ce fut assez bouleversant d'apprendre que ce Dieu-là qu'on avait craint si longtemps, avait en Lui-même tous les attributs de l'Enfance (innocence, simplicité, naiveté, liberté, ouverture etc…) et plus encore, qu'Il EST l'Enfance dans son essence.
Alors quand Jésus rencontre les petits enfants et se laisse si attendrir par eux, c'est qu'Il se reconnaît en ce qu'Il EST : Il les a créés à son image et ressemblance, et c'est pourquoi Il nous demande de revenir à cette enfance que nous portons tous dans nos profondeurs, source de toute joie… Il y a là tant de BEAUTÉ!