Les textes de Paul et de Marc de ce dimanche sont très complémentaires. Ils parlent de la « vie en abondance » (Jn 10, 10), et de l’importance de la partager. Timothy Radcliffe, dans son tout dernier livre, « Choisis la vie! (Alive in God) », élabore longuement sur la nécessité de participer à cette abondance que nous offre la création.
Je me souviens d’une conversation avec Benoît Lacroix qui affirmait que l’énergie vitale était un don qui pouvait demeurer intact à travers toute une vie, à condition de contourner, sinon vaincre, les multiples obstacles, physiques, psychologiques ou spirituels, qui peuvent en dévier le cours, sinon la tarir.
L’abondance appelle le partage tant au niveau individuel que communautaire. Jésus ne sent-il pas qu’une énergie vient d’être transmise à la femme hémoroïsse qui a touché ses vêtements? (Mc 5, 30) Paul dans sa seconde lettre aux Corinthiens (2 Co 8, 7), insiste sur la réciprocité du partage. Un enseignement aux échos très actuels, alors qu’on réalise l’importance de rendre les vaccins contre la COVID-19 accessibles sur tous les continents, afin que « ce que [nous avons] en trop compensera ce qu’ils ont en moins, pour qu’un jour ce qu’ils auront en trop compense ce que [nous aurons] en moins, et cela fera l’égalité » (2 Co 8, 14-15).
Jésus est le maître de cette source de vie. La foi de Jaïre et celle de la femme hémoroïsse y donnent accès, et la résurrection de la fille de Jaïre en illustre la puissance « Talitha koum » (Mc 5, 41-42).
À chacun selon ses besoins.
Jésus ne fait pas de différence, tous sont présents dans son amour.
Il ne se soucie pas du statut social de la personne, chaque personne humaine a une égale importance, le chef de la synagogue comme la femme qui n’arrive pas à guérir, les deux reçoivent la même écoute et un soulagement immédiat.
Mais à la base il y a la foi, la confiance totale, le cœur qui parle qui s’anime à la présence de Jésus, et plus rien n’existe que l’expression de cette foi.
C’est un échange un partage, une communication intérieure invisible mais ressentie.
« Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive »
« Si je parviens à toucher seulement son vêtement je serai sauvée. »
Témoignage de foi, un petit geste, symbole de l’espérance et de la confiance en Jésus.
Nous n’avons pas les mêmes besoins, et il suffit d’un geste: tendre la main, apporter une aide; d’une parole, pour encourager, consoler; d’une écoute pour comprendre.
À « l’égalité » je préfère « le partage » qui insinue le mouvement de l’un vers l’autre.
Juste savoir partager la présence, du Christ vivant en moi, avec mes semblables.
Garder du temps pour observer et regarder ceux qui m’entourent.
Me « partager avec les autres »…
Le Pape François: « l’apostolat de l’oreille, être attentif et à l’écoute des souffrances des plus faibles ».