Signe glorieux de la Victoire du Christ
Tracée sur soi, la Croix
Verticale — Horizontale
Dépose sur nous les Noms très saints
Du Père — Du Fils — Du Saint-Esprit
À la gloire des divines Personnes
Point de prière plus intense
Foi dans l'invocation du Mystère
Affirmation identitaire des disciples
Souveraine évocation
Le Père envoie son Fils chez les humains
Le Très-Haut qui se fait Très-Bas
L' Esprit—Amour qui embrasse l'Humanité entière.
J’avoue que la Trinité ne m’inspire guère dans mes relations… J’ai l’impression que c’est une relation très fusionnelle… de l’ordre du mystère. Je ne peux donc pas en dire grand-chose… Je me souviens cependant de la comparaison faite par Anne-Marie Vinay pour expliquer la Trinité aux enfants. Elle a montré un trèfle, avec ses trois pétales, formant une seule feuille. Trois entités distinctes mais nécessaires pour former la feuille… Mais cela ne m’inspire pas plus pour mes relations !
« Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde »
Tous les jours? Donc chaque jour au présent, pas hier ni demain, maintenant.
À partir du moment présent, dès que je pense à Jésus, je le rencontre, Il est avec moi, en moi, incorporé dans mon âme, et moi en lui.
M’accueillir telle que je suis, entrer en relation avec mon intériorité, pour être disponible au Christ, et lui laisser un espace assez grand pour qu’Il y reste.
C’est une naissance, le Christ s’incarne chaque fois que mon cœur l’évoque dans le mystère de mon âme. Il est là tous les jours et je ne le lâche pas.
Si j'enlève l'amour de ma vie, je ne suis rien, ma vie n'a pas de sens sans relation avec l'autre et avec le cœur de moi-même.
Jésus est pour moi celui qui est venu répondre à cet appel en moi, en nous, d'aimer et d'être aimé. À travers ses paroles et ses actions, il nous a dit cet amour dont nous sommes aimés et que nous sommes appelés à vivre à notre tour. Vivre, pour lui, c'est être en relation avec un "papa" aimant. Et quand je suis bien située en moi et ouverte, je me laisse guider par cet Esprit de confiance qui veut me transformer peu à peu. Mon expérience d'un Dieu—Trinité, c'est ça, il faut que j'en vive, que ce soit ancré au cœur de moi. Les doutes des apôtres me sont si familiers, mais en même temps, "À qui irions-nous?"…
Père Fils Esprit.
"Faites des disciples en les baptisant au nom du Père, du Fils, de l'Esprit-Saint leur apprenant ce que je vous ai (appris non il est dit) prescrit"
Je m'arrête à ces mots : être baptisé c'est pour moi être imprégné de qui de quoi? imprégné du Père qui est Dieu Père-Mère qui est la VIe, l'Amour en plénitude, imprégné du Fils qui est l'action dans la vie pour vivre la plénitude du "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés" imprégné de l'Esprit qui est la force, la direction à prendre pour vivre "Aimez-vous les uns les autres comme Dieu Père-Mère nous aime".
"Allez les baptisant au nom du Père, du Fils, du Saint-Esprit".
C'est une appartenance d'amour avec plus que soi qui guide l'action.
Et si le Dieu trinitaire était un immense réseau de relations tourbillonnantes entre tous les vivants ? Réseau actualisé lors des rencontres, et intensifié si elles sont fraternelles, « communiantes », remplies de bienveillance et d’amour ?
Pour moi, l’incitation est à la communion avec le monde entier, dans ses tensions et ses contradictions de création et de destruction, de proximité et d’immensité. Rien que ça, mais tout ça quand même, ouvrant à une grande aventure.
Ce qui veut dire d’abord, apprendre à accueillir ce monde à chaque instant et dans la durée, comme présent de l’incarnation continuée d’un Charpentier désireux de faire partager sa Force de création ressuscitante. Pas si facile, car cette Force se secrète de chaque personne, de chaque chose, de chaque instant, de façon si singulière et si discrète qu’il faut prendre le temps d’y porter attention, de la laisser résonner, pour l’accueillir, sans trop savoir d’où elle vient, ni où elle va.
Prendre le temps de laisser travailler cette Force, de la laisser me travailler pour m’initier à me transformer comme partenaire d’incarnation dans une union co-créative, n’est jamais fini. C’est l’apprentissage d’une temporalité d’entre-deux subtile, et même d’entre trois : soi, le monde et cette Force tierce inconnue, inédite, inouïe, de création ressuscitante.
Cette Force trine allie à la fois puissance et liberté. Elle nous donne le choix de l’exclure ou de l’inclure. Sortir du duel et du binaire pour apprendre le ternaire. L’apprendre, prend du temps, beaucoup de temps. C’est peut-être pour ça que le temps messianique me semble si long.