Imprimer

 


Commentaires pour le 3e Dimanche de Pâques


18 Avril 2021


Renaldo Battista

« It was the best of times, it was the worst of times. » (Charles Dickens)

Ainsi pourrions-nous dire de notre époque, car s’il est vrai que la pandémie de la COVID nous apporte son lot d’inquiétudes et de nouvelles tragiques, elle est aussi l’occasion d’une pause salutaire et d’un resserrement de nos liens communautaires, ainsi que de l’affirmation de notre solidarité planétaire. 

Tels les Apôtres, comme nous le rapporte le récit proposé par notre comité de liturgie (Ac 2, 42-46), qui devant une menace commune, deviennent des relais efficaces d’un message nouveau et enthousiasmant, voici pour notre Communauté une occasion de réflexion sur ce que nous sommes, sur comment nous nous relions à la tradition évangélique, peut-être même spirituelle dominicaine, et où nous souhaitons aller dans les prochaines années. 

L’espace-temps retrouvé ne doit pas nécessairement être assombri de tristesse. Ne peut-il pas nous fournir de nouvelles voies insoupçonnées? Ainsi, la chute de l’empire romain et les vicissitudes des invasions barbares, n'ont-elles pas donné naissance aux cathédrales? Et les pandémies du Moyen-Âge n’ont-elles pas été suivies de la Renaissance Italienne? 

Oui, oui, je sais, ces rapprochements sont peut-être un peu courts, sinon oiseux! Mais ne minimisons pas notre capacité à nous renouveler, à la lumière d’une Parole qui a bien traversé le temps et l’espace.


Martine Lalinec

J’essaie d’imaginer les premiers chrétiens dans le contexte d’une pandémie comme celle que nous vivons depuis plus d’un an. Chercheraient-ils à se réunir en secret ? Qu’inventeraient-ils donc pour vivre le message du Christ et le partager avec ceux qui ne le connaissent pas ?
Ce qui me semble important, c’est qu’ils ont réagi à un trauma unique (la mort du Christ) en se cherchant les uns les autres pour partager leur chagrin et essayer de survivre à ce qu’ils vivent comme un abandon, même s’ils savent au fond d’eux-mêmes que le Christ ne les a pas abandonnés, puisque certains d’entre eux l’ont revu à quelques reprises après sa mort. Ainsi donc, nous pouvons admirer leur résilience. Dans les circonstances difficiles qui entourent les premiers chrétiens, ils savent que leur grand ami Jésus n’est pas loin et qu’il leur a donné l’Esprit Saint qui les guidera à présent dans la vie.
D’une certaine manière, on peut aussi évoquer nos deuils intimes qui entrainent parfois un bouleversement de la vie, non seulement de l’organisation de la vie, mais aussi une remise en question de soi qui peut être extrêmement positive. Ainsi, la pandémie, dans son déploiement actuel qui n’épargne aucun pays, aucune classe sociale, aucun groupe d’âge, nous force à réinventer notre relation à notre communauté spirituelle (et c’est ce que nous essayons de faire); mais aussi, elle nous apprend ou nous force à nous remettre en question pour mieux vivre, accepter l’incertitude et garder l’espoir.       


Monique Morval

 « La paix soit avec vous ! » C’est ainsi que Jésus salue les disciples dans les évangiles des deux derniers dimanches… Quelle belle façon d’entrer en contact !… Souhaiter la paix aux personnes que l’on croise : la paix intérieure, empreinte de sérénité ; la paix dans les relations, dénuée de tensions ; la paix dans le monde, exempte de conflits… Je pense que ce n’est pas pour rien que, dans nos célébrations, nous sommes invités à nous souhaiter la paix les uns aux autres. Je le fais trop souvent machinalement, comme faisant partie du rituel, sans trop penser à sa signification profonde… Et je décide de saluer ceux et celles que je rencontre de la même façon. Alors, que la paix soit avec vous !


Françoise Deroy-Pineau

 Face à l’exemple radical de la première communauté chrétienne, on pourrait se sentir accablé par un égoïsme piteux de jeune homme riche. Qui est prêt à vendre tous ses biens pour les offrir à la communauté ?
Mais depuis plus d’un an la pandémie et sa « pause salutaire » nous offrent la stimulation de la première communauté chrétienne incarnée, notamment, par les commentaires des amis de St-Albert. Alors donc, partons en paix dans « l’espace-temps » libéré à la découverte de « nouvelles voies insoupçonnées » éclairées par l'Esprit qui « nous force à réinventer notre relation » à nos communautés spirituelles, des plus proches aux plus éloignées, des chrétiens aux autres groupes d’appartenance, des traditions éprouvées aux innovations obligées.


Marie-Gabrielle


Je m'engage sur un terrain glissant, mais je ne peux faire abstraction de l'actualité en écoutant ce passage des Actes des apôtres. D'une part, j'entends la nouvelle des pressions faites sur et par l'organisme Développement et Paix dans le sens d'un soutien conditionnel à la promotion de valeurs morales, d'autre part je vois l'élan de ceux qui avaient accueilli la parole dans les premiers temps de l'Église. Ils réorganisent toute leur vie pour accueillir et annoncer la bonne nouvelle "avec allégresse et simplicité du cœur". Je nous souhaite la grâce de (re)trouver cet élan.


Claudine Combeaud

Le passage des Actes des Apôtres qui est proposé dégage beaucoup de douceur, de calme, tout paraît simple, évident, il règne un esprit de partage, d’amour, de paix. J’ignore combien de temps a duré cette période où les premiers chrétiens ont pris conscience de l’ampleur de ce qui leur a été transmis par Jésus à travers la présence et l’action des apôtres. 
Marcher à la suite du Christ dans un même élan, d’un seul cœur, j’imagine que toutes ces personnes vivaient dans un même esprit, le cœur enflammé de joie, dans la paix et l’amour du Seigneur.
La dernière phrase de ce passage me ramène au présent, où effectivement même si nous ne pouvons nous retrouver à l’église, il est tout à fait possible de vivre chaque jour avec l’état d’esprit des premiers chrétiens, dans la joie, la paix et l’amour.
J’ajouterais aussi, presque en toute simplicité, même si notre quotidien apparaît un peu plus complexe.
En continuant et en participant à cet élan donné par les premières communautés, nous incarnons ceux qui ont vu et entendu le Christ.
« Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leur repas avec allégresse et simplicité de cœur »


Annie Laporte

Je me réjouis que la 1ère communauté chrétienne n'ait pas été envahie par la covie-19 pour vivre tout ce qui est décrit de partage, de rassemblement, d'assiduité au temple et aux prières, du partage du pain, de leur mise en commun de tout leur avoir mais il y avait les Romains, les Juifs, les Pharisiens qui les menaçaient. C'est ainsi que pour se protéger et vivre leur foi les premiers chrétiens-nes se sont rassembléEs en communauté.

Comment s'inspirer de leur vie de partage quand la covid-19 impose le confinement qui s'ouvre qu'à des bulles très restreintes.

La communauté est appelée à un nouveau mode de rassemblement à distance. Heureusement que le mode de communication ouvre à des possibles comme l'internet, la radio, la télévision, le Zoom, la téléphonie le courrier… mais l'intensité du contact direct est absent.

Le rassemblement à la célébration de Pâques nous en faisait vivre l'expérience même à distance physique imposée.

Entendre l'autre, se faire entendre, voir l'autre et se faire voir pour partager notre foi c'est là notre espérance appuyée sur notre vécu liturgique en attente de s'ouvrir pour vivre de plus près "Aimez-vous les uns les autres."