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Communauté chrétienne St-Albert le Grand



 

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Commentaires pour le 2e Dimanche du Carême


28 février 2021


Gaston Pineau et Françoise Deroy

Nous sommes allés deux fois au Mont Thabor. La première fois, en 1968, pour y dormir, mais les moines n’ont pas voulu de nous à l’auberge. On a dormi dehors, réchauffés et illuminés par un feu de bois. La seconde fois, en 2008, l’accès était interdit par la multiplication des autos et autobus.      
Le lieu de contemplation est là où on est. Aujourd’hui, le paysage ensoleillé est blanc… comme neige en ce matin du jeudi 25 février. De là à être éblouis et se voir à la place de Pierre, il n’y a qu’un souffle. On y est. « C’est fait. Le Feu encore une fois a pénétré la terre, […] sans secousse, sans tonnerre, la flamme a tout illuminé par le dedans. »
(Teilhard, 1961, L’Hymne de l’Univers, p.33) p. 24 : VOIR     
Parfois un rayon de lumière illumine notre intérieur l’espace d’un instant. C’est à la fois peu et beaucoup, car l’impression peut demeurer et donner un sens au reste de la journée, voire, parfois, de la vie.     

 

 


Édouard Potworowski

Dans le récit de la transfiguration, Jésus invite trois amis à jeter un coup d’œil dans cette dimension qu’Il visite et où il n’y a ni temps ni espace. On peut se demander pourquoi. La première raison qui me vient à l’esprit est que Jésus veut montrer à ses amis sa double nature humaine et divine, pour qu’ils,puissent en témoigner après sa résurrection. Mais je soupçonne qu’Il voulait aussi les inviter à accéder à cette dimension mystérieuse, eux qui étaient, comme
nous tous, faits à l'image de Dieu.  

 


Martine Lalinec

La Transfiguration (Marc 9, 1-8)
C’est un Évangile de lumière. Jésus brille d’une lumière éblouissante dans le ciel, encadré par deux figures majeures de l’Ancien Testament, Moïse et Élie qui semblent partager son intimité. Ce passage nous rappelle la nature divine du Jésus de l’Évangile et fait écho à celui de la Genèse « Que la lumière soit ! Et la lumière fût » (Genèse 1, 3),
Cet extrait de l’Évangile m’impressionne toujours. Il nous révèle que Jésus n’est pas seulement le compagnon de nos jours, les plus noirs comme les plus joyeux, il est aussi, de par sa nature divine, à la source de la vie elle-même. C’est l’incarnation d’une puissance réelle, mais qui est bonne et aimante.
L’autre pensée qui me vient à l’esprit est le symbole de la montagne. Pour communiquer avec son Père, Jésus a besoin de se retirer, d'être à l’écart du monde, Mais également de gravir une haute montagne en compagnie de ses deux disciples, leur suggérant ainsi la nécessité d’une préparation de l’âme. L’effort demandé est symbolique. Pour communiquer soi-même avec Jésus avec notre moi profond, nous avons besoin de faire un effort, de gravir notre montagne personnelle, de balayer successivement tout ce qui nous empêche de voir l’essentiel. Peut-être alors pourrons-nous avoir un meilleur accès à cette lumière intérieure que Jésus représente. 


Michel Rigaud

La Transfiguration de Jésus c'est aussi la transfiguration des trois apôtres devant Jésus. Ils furent illuminés par sa présence en le voyant prier… Peut-être à voix haute ! Cela fut sans doute un souvenir fulgurant pour les trois après la Résurrection…
Pour nous, cela peut nous aider à cheminer dans notre foi… Cela dit, il nous faut AGIR pour que nous nous appliquions à devenir, à notre tour, transfigurés à un moment donné… possiblement après notre passage dans l'au-delà.    
Encore une fois ce n'est pas tout de chercher à comprendre il faut agir en union avec tous. Là est le vrai défi. Et tant mieux si croire au merveilleux peut en aider quelques-uns parmi nous. 


Monique Morval

La tentation est grande de vouloir rester sur la montagne, un lieu où l’on se sent bien, surtout après une expérience spirituelle d’une telle intensité… Mais il faut redescendre et continuer à vivre dans le réel, à avancer plein d’une énergie nouvelle… Et si l’on se décourage, le souvenir de ce moment privilégié peut nous aider à reprendre le dessus.

 

 


Renaldo Battista

L’épisode de la Transfiguration est à la fois intimiste et fantastique. Il baigne dans une aura de mystère. 

La scène se déroule sur une montagne, et les protagonistes, Pierre, Jacques et Jean, sont intimidés de voir Jésus transformé et s’entretenant avec Élie et Moïse. Puis survient la nuée, le voile de brume, qui les entraîne dans un état second de rêve éveillé pour accueillir la révélation. Par ailleurs, la familiarité de la rencontre est soulignée par le fait que Pierre propose de dresser trois tentes sur le site. Avait-il en tête un déjeuner sur l’herbe?

Cette vignette me rappelle que la rencontre du divin se fait, souvent mais pas exclusivement, dans le silence, dans un endroit de contemplation et de beauté, mais aussi dans la simplicité. La dernière année nous a offert de multiples occasions propices à cette proximité du divin, en nous-mêmes, mais aussi parfois avec d’autres. 

Ainsi, l’été dernier, en pleine pandémie, je me souviens de rencontres plus restreintes, dans un coin de jardin ou de terrasse, où les chaises avaient été disposées à la distance prescrite. Certains de ces entretiens me reviennent à l’esprit. Bien qu’intimistes, ils touchaient au fantastique par les sujets abordés, car les distractions étaient minimes. Deux ou trois chaises avaient suffi!


Michelle Cardinal

Si Jésus a soulevé le voile de son Mystère dans la Transfiguration, est-il alors permis de penser que cela nous concerne aussi en nous révélant la face cachée de notre être profond : "à son image et ressemblance ?"  
Ne nous arrive-t-il pas de rencontrer des personnes qui semblent vivre en état d'illumination intérieure, parce qu'elles ont laissé toute liberté à Dieu d'agir en elle dans une totale et profonde passivité intérieure.   
Qui sait la beauté cachée dans les profondeurs de l'être que Dieu seul est à même de contempler?
La Transfiguration de Jésus ne préfigure-t-elle pas Sa Résurrection et la nôtre? C'est notre espérance!


Geneviève Lefèvre-Dufour

L’épisode de la transfiguration est un passage d’évangile qui a toujours fortement résonné en moi au long de ma vie.
      
Pour Pierre, Jacques et Jean il s’agit fort probablement d’une annonce (et expérimentation?) de la Résurrection de Jésus d’entre les morts à laquelle ils ne comprennent pas grand-chose sinon « qu’il est bon d’être ici ».     
J’aime la présence de Moïse et Elie qui s’entretiennent avec Jésus. C’est un lien avec l’Ancien Testament et pour moi aujourd’hui avec mes frères et sœurs juifs. 
        
Ce qui se nomme transfiguration m’apparait toujours comme une préfiguration de la vie après la mort, la béatitude éternelle auprès de Dieu. Cela apparaît bien bon, mais il ne s’agit pas de planter là sa tente… Tant que nous sommes en vie nous ne devons pas rester « dans les nuages » en haut de la montagne mais plutôt redescendre dans la vallée et nous activer au service des autres et de la Vie en gardant au cœur cette plénitude entrevue qui peut nous aider à tenir.    
      
Comme l’a écrit le père carme Wilfrid Stinissen : « Un peu de la lumière du Christ glorifié demeure en toi. Ne la quitte pas des yeux : la nuit deviendra plus claire que le jour et tu seras envahi de la gloire du Seigneur. »


Anne Wagnière

J'ai une fois dit à un très intelligent "vieux routier de la foi" :     
"Plus j'avance sur le chemin de la foi, moins je comprends, mais je ne lâche pas…" 
Il m'a répondu : "Je suis d'accord avec toi et pire, je ne veux pas comprendre !" 
J'ai apprécié l'humilité de sa réponse.   
Donc je mets le très bel épisode de la transfiguration de côté pour le moment, parce que, en ce qui concerne un soutien dans mon quotidien, je ne le comprends pas.      
Jésus me parle lorsqu'il pardonne à ses ennemis, quand il est exaspéré par l'hypocrisie des pharisiens ou qu'il crache dans ses mains avant de les poser sur les yeux d'un aveugle.
Parce qu'alors je ne suis plus seule, à l'écart. Il est assis à mes côtés. 
Pour moi, la transfiguration, c'est savoir qu'il est là.   


Claudine Combeaud

Transfiguration de Jésus : magnifique évangile !
Jésus dévoile et révèle aux trois disciples sa double nature, et sa filiation au Père. 
Un événement extraordinaire suivi d’un message très clair.
« Celui-ci est mon fils bien aimé : écoutez-le! »
Écoutez-le, tendez l’oreille et le cœur à ses paroles, et gestes, Jésus nous montre le chemin qui nous mènera au Père.

À chaque parcours en montagne, cet évangile jaillit dans mes pensées.
Je n’ai pas rencontré Jésus comme les disciples, sinon dans l’observation et la contemplation de la nature environnante, et du silence quand le temps se fige.
La montagne lieu de rencontre par excellence, rencontre à soi bien sûr, et avec Dieu face à la beauté et à tous ses mystères.
Moments de réflexions, d’élévation, où Dieu qui ne se montre pas nous parle.
Lien entre le ciel et la terre, lieu de prière, où Dieu se manifeste, se révèle, où l’Homme et Dieu se rencontrent.

La rencontre : il y a peu, j’ai assisté à la messe du mercredi des cendres, (en France), à la sortie une personne m’a proposé d’apporter un peu de cendres à deux personnes âgées qui ne se déplacent plus.
Ainsi, j’ai débuté le carême en allant à la rencontre des autres.
J’ai tracé sur leur front la Croix et prononcé les paroles rituelles.
J’ai vu leur visage recueilli se détendre, s’éclairer et être transformé par une joie pleine, profonde, transfiguré par une paix soudaine.


Annie Laporte

La transfiguration pour moi. 
C’est la découverte de ce qui est voilé. Pour vivre cette situation, il me faut prendre de la distance physique (la montagne) pour m’ouvrir et entrer dans une intériorité. L’intensité de la lumière donne sens à ce qui était voilé. C’est entrer dans la lumière du plus que moi pour vivre ce nouvel éclairage sur ma vie. « Il est le Fils de Dieu le bien-aimé, écoutez-le. »     
La transfiguration est une recherche d’intériorisation dans ma vie.   
En relisant la place du récit de la transfiguration en Marc, j'observe qu’il vient après le récit de l’affirmation spontanée de Pierre que Jésus est le Messie, après l’annonce de la passion et de la résurrection, après les conseils pour suivre Jésus. Ces récits font entrer dans l’intériorité de la venue de Jésus Christ.