En lisant la question de ce dimanche, une autre question s’est imposée à moi : Pourquoi attendre la résurrection? Ne s’est-elle déjà passée il y a 2000 ans pour Jésus? Et pour nous, ne se passe-t-elle pas tous les jours? Ne faut-il pas simplement se convertir, changer notre regard, et ouvrir notre cœur?
Chaque fois que je suis seule dans ma solitude et le téléphone sonne, ne ressuscite-je pas? N’est-ce pas un signe de résurrection (un arc en ciel après le confinement dans l’arche) chaque fois que quelqu’un est en détresse et je peux aider. Chaque jour le soleil monte un peu plus haut. Chaque jour des gens guérissent du Covid…
Oui, chaque jour a son désert et sa résurrection. Accueillions donc les deux plein d’émerveillement!
Le passage dans le désert permet de mieux comprendre ce que peut être revenir à la vie… Ce peut aussi être l’occasion de faire une expérience spirituelle, comme le relate Éric-Emmanuel Schmidt, dans « La nuit de feu »… Nous vivons actuellement dans une sorte de désert, social, affectif, matériel… Une bonne occasion pour chercher les traces de vie en soi et autour de soi.
La première lecture de ce premier dimanche de Carême (Gn 9,8-15), qui poursuit le récit de l’Arche de Noé et de l’alliance que Dieu lui propose, et l’évangile de Marc, qui raconte le séjour de Jésus dans le désert pendant 40 jours, avant d’amorcer son itinéraire de prédication (Mc 1, 12-15), nous ramènent à ce que nous vivons présentement depuis le début de la pandémie de la COVID-19.
Depuis bientôt un an, nous sommes confinés dans nos « Arches de Noé », naviguant à vue sur l’immensité océanique, dirions-nous désertique, de la distanciation sociale. Mais à l’horizon, nous apercevons la vaccination, cet arc-en-ciel annonciateur du printemps et de notre sortie progressive du désert.
En ce temps liturgique de Carême, l’attente de la Résurrection prend un sens tout particulier cette année, d’abord pour nos récents disparus, victimes de la pandémie, plus de deux millions sur la planète, ayant vécu des souffrances physiques et morales immenses, puis pour tous ceux qui vivent des situations difficiles. Par ailleurs, cette période de réclusion aura aussi été un moment d’intimité renouvelée avec la création. D’aucuns, tel Noé, ayant bénéficié de la proximité des leurs, et pour certains, de leurs animaux domestiques, et d’autres, des joies de la lenteur et des opportunités d’intériorité retrouvée.
" En ces temps plus difficiles qui durent, j'entends la parole : " Veillez et prier pour ne pas entrer en tentation " qui fait sens et m'invite à m'asseoir chaque jour de ce Carême en silence, et à porter tous ceux et toutes celles qui sont dans ma vie, ma communauté, mais aussi, plus largement ceux et celles qui sont au front, qui souffrent, qui perdent courage, et je demande que nos cœurs soient fortifiés, capables de durer dans ce difficile, de voir dans les petits signes de vie du jour la résurrection à l'œuvre. "
Une bien belle lumière ce matin, je m'en vais mettre mes draps sur la corde, ma façon d'honorer et de célébrer ce jour.
Le versant terre-à-terre de mon être n’attend pas la résurrection, il espère le printemps, une douce chaleur… et la fin du carême, ces épouvantables quarante jours et quarante nuits où l’on a l’impression d’être indigne de tout et bon à rien. Vivement Pâques, pour libérer des ténèbres et revivre enfin.
Pâques… C’est la Résurrection, donc je l’attends. Alors, que souhaiter ? Accepter ce qui advient au fil des jours. Aujourd’hui, c’est la terrible maladie d’un « neveu », père de famille qui n’a pas 45 ans. Je préfère ne pas savoir ce que sera demain et vivre d’espérance.
Néanmoins, bienheureux confinement qui oblige à s’enfoncer dans le silence, soutenu par un horaire bien réglé entre les activités physiques et autres, spécialement internet qui entretient la vie familiale et avec les amis, sans oublier notre belle nature et l’approfondissement spirituel.