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Commentaires pour le 5e Dimanche du Temps Ordinaire


7 février 2021


Christine Mayr

Pendant que ce temps de pandémie dure, et dure, et durera encore, prier a changé pour moi. Il n’est plus quelque chose que je dois faire. C’est devenu quelque chose qui se fait tout seul, car Dieu est toujours là.  
Il est avec moi au fond de ma misère et de ma faiblesse, autant que dans mes joies. Au fond du cœur je peux crier à l’aide, ou chanter ma joie. Il m’entend. Il me comprend, même sans mots.      
Mais il y a aussi une façon plus formelle, plus consciente de prier : Chaque fois que je me lave les mains, je dis le Notre Père, car quelqu’un m’a dit que ça prend exactement les 20 secondes prescrites. Et puisque je veux être vraiment en sécurité, j’ajoute encore 10 secondes additionnelles, pour prier pour tous ceux, à qui j’ai promis ma prière. Amen.


Michel Rigaud

Comment vivons-nous la prière de ce temps-ci ?
      Prier Jésus c'est apprendre à le connaître pour reconnaître un attribut de Dieu : L'AMOUR de Dieu pour sa création pour le cosmos, la nature terrestre, l'humanité, qui se perpétuent depuis le temps zéro.      
      Prier Jésus c'est prier Jésus-Christ afin de trouver ce que cela signifie pour cheminer dans la foi…
      Ce temps de pandémie m'oblige à m'interroger en solitaire et ce type de partage m'intimide. 


Geneviève Vastel

Comme bon nombre d’entre nous, je n’ai pas besoin de me retirer dans le désert pour prier. Je vis tous les jours dans le désert de ma solitude. Et la prière quotidienne est mon soutien. Sentir la présence de Dieu à mes côtés, c’est ce qui me permet de tenir le coup durant cette période de confinement. Cela me donne le courage d’attendre patiemment de pouvoir revoir mes filles et mes petites filles en personne et de pouvoir de nouveau prier en union avec les membres de notre communauté chrétienne. 


Michelle Cardinal

Sur la prière.   
Un jour est annoncée une retraite intitulée : une retraite pour apprendre à ne plus prier. Intriguant autant qu'étonnant, nous décidons de nous y inscrire, mon mari et moi, d'autant plus qu'elle est donnée par un maître spirituel cistercien bien connu.  
Grand bien nous fit : ce fut un tournant dans notre vie concernant la prière. Sans oublier la prière vocale et communautaire si précieuse pour célébrer la foi, nous avons appris la différence entre une vie de prière et une prière de vie : " qu'il veille ou qu'il dorme, Dieu comble son bien-aimé qui dort " dit l'Écriture.  
La prière change alors de visage comme la douceur de l'aube qui lève. Finie la chicane entre les choses à faire et le temps pour prier. Nous avons désormais pris l'habitude quasi quotidienne de réserver un court temps de silence intérieur, de présence à LA PRÉSENCE mystérieuse en nous, dans une attitude d'écoute, d'écoute de la vie qui jaillit des racines de l'âme. Ce qui nous met en apprentissage d'affiner l'oreille intérieure au Mystère de notre vie…     
Cela sans aucun effort de l'intellect : c'est devenu plutôt un lâcher-prise, un abandon à la vie qui monte simple, paisible, reposante comme un coucher de soleil.  


Renaldo Battista

Ce récit de l’évangile du jour souligne l’importance de lier action et prière. Jésus passe ses journées à enseigner et à guérir, mais voilà qu’avant l’aurore il se retire pour prier, pour se reconnecter avec l’énergie divine qui l’alimentera dans sa prédication et dans les multiples guérisons qu’il effectuera. N’est-ce pas là la voie à suivre, celle-là même qui inspira Benoît, Dominique et Ignace de Loyola dans la création de leurs ordres religieux, et qui devrait nous inspirer tous, membres du Peuple de Dieu ?

En cette période de pandémie, la nécessaire proximité entre action et prière m’est apparue encore plus clairement. Dans ce monde virtuel auquel nous participons par les différentes plateformes à notre disposition (zoom, teams, skype, face time etc.), nous pouvons ressentir parfois la fragilité des relations humaines, alors que la frontière entre réalité et rêve s’estompe. La prière, tel un fil d’Ariane, est pour moi un puissant moyen d’ancrage non seulement avec ce que je vis, mais avec mes proches, avec « les humains de l’horizon et les humains sont de ma race » (Vigneault), avec l’Univers et le plan divin.

Les occasions de prière sont multiples. Elle est individuelle, en pleine noirceur ou dès les premières lueurs de l’aube, en pleine lumière en forêt ou à la montagne. Elle est aussi collective, l’action de grâces qui accompagne les repas, mais aussi nos rencontres hebdomadaires à travers ce partage de commentaires, en attendant de nous revoir pour prier ensemble.


Gaston Pineau et Françoise Deroy-Pineau

« Jésus sort à la noirceur pour prier dans un lieu désert. Et nous, comment vivons-nous la prière de ce temps-ci ? »    
En méditant la question de dimanche dernier Comment la Parole de Jésus est-elle nouvelle et libératrice pour vous ? – nous en étions arrivés à la conclusion que l’évangile nous stimulait pour (Gaston dixit) « essayer de transformer les contraintes en ressources de construction d’une réalité mystérieuse ».
Job, lui, selon la lecture de ce dimanche, vit le pire et ne désespère pas. Si ses yeux « ne verront plus le bonheur » son cœur l’attend puisque ses nuits de souffrance s’achèvent par un message confiant : « Souviens-toi, Seigneur ». 
Et nous ? Le confinement oblige, comme Job, à intérioriser au-delà de la situation vécue. La célébration dominicale en présentiel est supprimée. Reste à transformer en prière les moments libres : file d’attente au supermarché ou à l’hôpital, insomnies, transports obligés. Pas si facile. Mettons de l’ordre dans ce bazar, avec le meilleur exemple, l’insomnie :  
1 – Je m’aperçois que je ne dors plus   
2 – J’essaie de pratiquer un exercice de relaxation inspiré du yoga. Travail sur le souffle.
3 – Essai de chapelet. Aller jusqu’au bout d’une dizaine peut conduire au sommeil.  
4 – Le sommeil n’arrive pas et apparaissent une multitude de personnages et de situations mélangées dans le temps et l’espace. C’est la foire. Oraison ou chapelet : les distractions surgissent comme les guêpes sur la confiture.      
5 – Je tente de prendre un par un ces visiteurs ou visiteuses inattendu.e.s et de les présenter à Celui qui est là, tout au fond de l’abîme intérieur.  
6 – Surprise : Il est là ! Grand Mystère. Mystérieuse connexion ressuscitante.   


Anne Wagnière

Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amena tous les malades et il en guérit plusieurs…  
…Puis le lendemain matin, s'étant levé bien avant l'aube, il sortit et s'en alla dans un lieu écarté et il y priait.     
(il y a un passage analogue dans Matthieu 14;12-13, alors que Jésus vient d'apprendre la mort de Jean Baptiste)  .
La nuit est omniprésente dans cette histoire et sa présence donne intensité au récit.
Jésus est épuisé.
Il lui faut retrouver son père dans la prière et la solitude, afin de reprendre des forces.     
Lorsque nous lisons que Jésus est fatigué, qu'il est saisi de compassion, de tristesse, de peur ou d'angoisse, qu'il a faim, qu'il a soif… c'est un réconfort.     
Nous avons le droit de peiner à la montée, d'être las, impatients, de vivre de l'insécurité, des manques, de la frustration…    
Peut-être que de faire place à ces sentiments tellement légitimes en les accueillant peut nous aider à mieux les vivre.   
Leur faire une place, et se présenter en silence avec eux devant Dieu, dans la confiance… 
C'est ma prière.  
Le reste ne nous appartient plus.   


Gisèle Alemany

" La prière. Comment prier, pourquoi prier quand je n'ai plus le goût de prier ? Quand la confiance par moments prend le bord ? Qui d'entre nous, de ce temps-ci, ne traverse pas des marécages où il, elle, a peur de s'enliser ? Comme disait si justement le titre d'un livre de Gérard Bélanger, de notre communauté : " Il y a Quelqu'un ? "      
        
Bien sûr la gratitude pour tous les petits signes de vie de chaque jour, bien sûr l'éclair d'une rencontre, d'un courriel, d'un téléphone donné ou reçu et ce n'est pas RIEN. Mais l'absence, la solitude, ce besoin de présence EN VRAI qui fait souffrir tant de monde de ce temps-ci… Elle est là ma prière : " Où est-Il, Celui que notre cœur espère ? "  
        
Et je tombe ce matin sur ces paroles si apaisantes de Thérèse d'Avila :" Quand le puits est à sec, il n'est pas en notre pouvoir de faire jaillir la source, mais il est de notre devoir pour puiser de l'eau dès qu'il y en aura. "   


Claudine Combeaud

Jésus lumière intérieure, comme un chant.
Jésus, dans la vie de chaque jour, dans mes pensées, mes actions, Il est la présence intérieure qui m’habite, Il intervient au quotidien, fait la pluie ou le beau temps, transforme une épreuve difficile en une épreuve de vie qui ranime…

J’ai vécu pendant une semaine dans un contexte de prise de décisions où  le Christ était en parallèle avec mes interrogations, mes choix, mes raisons, aussi mes émotions.

Impossible d’en décrire plus, mais je sais que le Christ marchait avec moi, comprenait ma fatigue, l’état intérieur où je me trouvais, pour me donner la force de continuer.
C’est cela ma façon de prier, c’est de l’accueillir dans mon quotidien, de me tourner vers Lui, chaque jour qui passe, comme vers un ami bienveillant.   


Annie Laporte

Les mots pour vous dire ma prière dans le désert ne venaient pas. Grand merci vos prières ont réchauffé mon désert et mon désert est devenu un oasis.   


Marie-Gabrielle

J'ai lu les commentaires déjà postés et je reconnais ma prière dans plusieurs d'entre eux. J'ajouterai en toute humilité un exemple qui illustre "comment je vis la prière". Récemment, je me sentais agitée par des événements extérieurs et des pensées qui partaient dans tous les sens. J'ai demandé à Jésus de m'apprendre à prier, et c'est précisément ce passage de l'évangile de Marc qui m'est venu à l'esprit (c'est la raison qui me pousse à vous le partager). Alors, j'en ai fait une contemplation. Comme j'ai déjà eu la chance de faire un pèlerinage en Israël/Palestine, c'était facile de me représenter les lieux : la maison que les archéologues pensent être celle de Pierre et André, à Capharnaüm, se situe non loin du rivage du lac qu'on aperçoit à travers les arbres. Je regarde toute l'agitation de la journée, les personnes qui demandent une guérison, puis le soleil qui se couche et le monde qui se prépare pour la nuit. La plupart dorment déjà quand j'entends Jésus se lever et sortir. Je suis tentée de le suivre pour voir où il va. J'imagine plusieurs scénarios… En revenant à la réalité de ma vie, elle m'a paru moins agitée, j'avais trouvé un peu de paix intérieure.   


Marie-Pierre Paris

Je suis heureuse de vous retrouver aujourd'hui en ce 5ème dimanche ordinaire où nous célébrons en France le dimanche de la santé avec la participation toute particulière du SEM (service évangélique auprès des malades) dont je fais modestement partie.     
Les lectures de ce dimanche nous parlent de guérisons et de toute la bonté que le Christ a envers nous. Dans cette période de pandémie, il nous montre aussi la voie vitale de la prière. "Notre secours c'est Dieu, le maître du Monde" chante le psalmiste. Offrons au Seigneur notre monde en plein désarroi. Lui seul peut nous redonner confiance.      
"Jésus sort à la noirceur pour prier dans un lieu désert. Et nous, comment vivons-nous la prière de ce temps-ci? "    
Si nous sommes disciples du Christ, nous prenons le temps, à son exemple, de nous lever, bien avant l'aube, de nous rendre dans un endroit désert et de prier. 
L'évangéliste Marc précise tout cela pour nous montrer que Jésus a besoin d'une écoute et d'un dialogue avec son Père. Il a besoin de boire à la source pour prendre du repos, du recul et des forces afin de discerner ce qu'il doit faire et où il doit annoncer la Bonne Nouvelle. Tout est clair à présent, il peut agir pleinement au nom de Dieu. Il n'est pas seul pour cela, ses disciples l'accompagnent.     
En ces temps difficiles que nous traversons, sachons prendre le temps de retrouver, par la grâce de l'Esprit qui habite nos cœurs, la présence réelle du Seigneur qui nous fait vivre .Osons aller sur les chemins pour porter l'Espérance d'un Dieu miséricordieux qui nous bénit, qui veille sur nous et qui a pris chair de notre propre chair pour ne faire qu'un avec nous dans une compassion bien vivante que cette prière intérieure nous fait ressentir. En France, nous avons le grand bonheur de participer de nouveaux aux messes dominicales. Nous pouvons partager l'Eucharistie qui nous rend plus forts dans les épreuves et qui nous permet de trouver, d'inventer des moyens originaux pour des rencontres fraternelles malgré les gestes barrières et avec le virus qui rôde. La prière de ce temps-ci est aussi communautaire. Par notre foi en Christ, elle nous rejoint par de-là les frontières. Par elle, nous devenons des vecteurs d'amour et de vérité. Par elle, par la force du Christ qui porte notre croix, nous soulageons l'amertume de bien des souffrants, nos frères et sœurs en humanité. La prière d'aujourd'hui est aussi une nécessité pour se retrouver dans la communion des saints avec tous nos chers disparus qui intercèdent pour nous. Confions au Seigneur cette période de désert, ce néant qui habite parfois nos frères et sœurs malades du Covid et abandonnés sur un lit d'hôpital. Dans ce vide apparent mais bien réel, dans la noirceur de nos tunnels, la lumière brille dans les ténèbres et l'ombre de la mort. Au pied de la croix, alors que tout semble fini, le Centurion romain reconnaît le Christ. Dans la noirceur du tombeau, l'apôtre vit et crut. Donnons à tous, l'Espérance de la Vie. 
Bonne semaine, restons en union de prières fraternelles au-delà de l'océan.      
Marie-Pierre PARIS, qui vous remercie et vous soutient depuis la France et son beau Jura.