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Communauté chrétienne St-Albert le Grand



 

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Commentaires pour le 4e Dimanche du Temps Ordinaire


31 janvier 2021


Danuta et Édouard Potworowski

Après avoir lu le Deutéronome (18, 15-20) sur les vrais et les faux prophètes et St Marc (1, 21-28) sur l’autorité avec laquelle parlait Jésus, nous pouvons entendre les voix outrées des faux prophètes qui défendent une orthodoxie déconnectée, nous pouvons aussi entendre le silence assourdissant de ceux qui devraient dénoncer l’hypocrisie dans l’Église et ne le font pas. Et à travers cette cacophonie malodorante, nous percevons la voix assurée du pape François, ce vrai prophète, qui parle avec autorité de l’amour de Dieu et du prochain.        


Genevièvre Lefèvre-Dufour

Je trouve cet éditorial de La Croix Croire qui est hebdomadaire très parlant aujourd’hui. Cliquer ici pour voir cet article
Profitez de la lumière sinon du froid et je nous souhaite à tous et toutes courage et persévérance.   


Martine Lalinec

La parole de Jésus est libératrice.

« Qu'avons-nous à faire avec toi ? Tu es venu pour nous perdre. » Marc 1:24. Ce commentaire rejoint bien des observations de notre siècle. Point n'est besoin de nommer les nouveaux développements de notre société actuelle : les technologies de pointe, la conquête du pouvoir économique, la conquête de l'espace et bien d'autres. Sommes-nous meilleurs pour cela ? La souffrance est toujours là, la pauvreté aussi, plus évidente que jamais devant les inégalités sociales et culturelles. Qui se soucie maintenant de croire en Dieu, en Jésus ? La pratique d'une religion est souvent considérée comme dépassée. Sommes-nous donc des « has been » ?

Pourtant, qui n'a jamais éprouvé lors d'un conflit personnel, la joie du pardon, du retour en grâce avec l'autre. Qui n'a jamais éprouvé la joie de partager, de donner quelque chose de soi à un enfant, à un des déshérités de la vie, à un organisme communautaire ? C'est la présence en soi de la parole de Jésus qui nous aide à combattre l'autosatisfaction, la recherche du confort, de la facilité, le refus de voir la souffrance et le malheur des autres.

Ainsi sommes-nous libérés du poids de la rechesse ou tout simplement de l'abondance, libérés de la solitude, car l'amour inconditionnel ouvre la porte des cœurs, libérés de l'angoisse existentielle, car nous savons que Dieu est bon et qu'il nous attend.


Michelle Cardinal

La parole de Jésus est révolutionnaire, le réalise-t-on encre? Elle a bousculé les religions de la Loi et du Salut par l'effort et le mérite personnels, je pense aux religions orientales, hébraïque, islamique, bouddhique etc…   
Sa Parole nous révèle que seul l'amour du Père totalement gratuit sauve l'humanité, la Loi ne tient plus comme nous l'enseigne Saint-Paul. L'angoisse, la peur, la spiritualité inquiète n'ont plus leur raison d'être…   
Tous sont égaux devant Lui, les bons comme les mécréants : pensons à la parabole de l'enfant prodigue, à la prostituée de l'Évangile, aux ouvriers de la dernière heure etc…    
Oui ! Sa parole nous libère et annonce un Monde Nouveau. Avec Lui, nous sommes au Royaume de l'Amour, de la Liberté et du Don total !  
Je dis que Sa parole est unique et suave… du nectar !  


Monique Morval

Je ne pense pas que la parole de Jésus soit nouvelle, mais elle est toujours d’actualité !… Elle a traversé les siècles et a résisté aux attaques et déformations de toute sorte… Elle a certes une grande force libératrice, à condition qu’on ne l’enferme pas, mais qu’on lui permette de circuler et de s’adapter à l’évolution des mentalités. Car ce qui importe, c’est l’esprit du message plus que la lettre, à l’exemple de Jésus en son temps d’ailleurs. 


Christine Mayr

Quand j’avais commencé à lire la Bible, dès le début, je suis arrivé un jour au passage décisif pour moi. C’est en Exodus, le moment où Dieu se révèle à Moïse. Il ne lui dit pas, comme tout autre dieu de l’époque l’aurait fait : « rends-moi un culte, fais des sacrifices, observe mes commandements, sinon je te punis! » Non, ce Dieu qui se révèle, le « Dieu Tout Autre » dit à Moïse : « J’ai vu la misère de mon peuple en Égypte, et je l’ai entendu crier sous les coups de ses chefs de corvée. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer… (EX 3/7, 8a).  
Jésus ne parle que de ce Dieu Tout Autre : un Dieu qui a créée l’humain libre, qui veut qu’il soit libre, et qui le libère chaque fois qu’il tombe en esclavage. Jésus parle de ce Dieu qui a conclu une Alliance avec les êtres qu’il a créés. Nous pouvons refuser cette Alliance, mais nous ne pouvons jamais l’annuler.
Ce « Dieu Tout Autre », Jésus ne l’appelle ni juge ni roi, mais Père… Nous sommes des enfants bien aimés… 


Renaldo Battista

« Au milieu du chemin de notre vie, je me retrouvai dans une forêt obscure, car la voie droite était perdue. » Ainsi commence « La divine comédie », voyage initiatique de Dante Alighieri.

La redécouverte de la Parole évangélique, au mitan de ma vie, a été une révélation fulgurante, et depuis, un guide fidèle. Ses paraboles, le semeur, le grain de sénevé, le bon Samaritain, l’enfant prodigue, sont autant de clés permettant d’accéder aux lieux secrets de notre être, au « Château intérieur » de Thérèse d’Avila. La puissance de ces métaphores vient de la familiarité et de la simplicité des images utilisées, et de leur capacité de croissance et de raccordement à notre subconscient, où Dieu nous attend. 

La Parole ainsi comprise et intégrée, est nouvelle et libératrice, à cent lieues de certaines interprétations étroites et moralisatrices véhiculées en un autre temps.
      


Gisèle Alemany

Qui d'entre nous appelle le Père "Abba", Papa ? 
Quelle incroyable familiarité qui contraste avec l'image du Dieu de l'Ancien Testament ! ( Même si à travers certains psaumes, certains prophètes, on pressentait la tendresse de Dieu.) Et puis : " Je ne vous appelle pas mes serviteurs, mais mes amis, " dit Jésus au soir de sa vie. Comment ne pas être saisi, parfois même incrédule, devant la révélation d'un Père attendant le fils prodigue, d'un berger qui quitte tout pour chercher sa brebis perdue, pour dire l'amour dont nous sommes aimé(e)s ?
C'est parce que le rêve de Dieu rejoint notre profonde soif d'aimer, d'être aimé(e)s, de pardon, d'un monde plus juste, que même si parfois le doute me saisit, les paroles de Pierre me rejoignent : " À qui irions-nous ? Tu as les paroles de la Vie. "    


Antoine Paris

Ce qui je trouve quand même étrange, dans ce passage de Marc, c’est qu’on n’entend pas l’enseignement de Jésus, celui qui est censé être « nouveau, donné avec autorité ».
Il ne nous est pas donné d’être sur les bancs de la synagogue de Capharnaüm et d’entendre les mots de Jésus. 
À la place, nous nous retrouvons à une place encore plus intime : dans le cœur, les nerfs de ceux qui les ont entendus. De là, les mots de Jésus sont trop lointains, trop étouffés pour nous parvenir. C’est comme si la peau, la chair autour de ce cœur et de ces nerfs avaient l’épaisseur des deux mille ans et des milliers de kilomètres qui nous séparent de cette synagogue de Capharnaüm.   
En revanche, nous recevons quelque chose de plus intime : l’effet de cette parole. Et cet effet, c’est un coup : les gens sont « frappés par son enseignement » ; « frappés de stupeur ». Un coup puissant comme un coup entre deux plaques sismiques, qui entraîne, directement ou indirectement, des cris (« qui se mit à crier »), des tremblements (« L’esprit impur le fit entrer en convulsion. ») et des questions sans réponse (« Qu’est-ce que cela veut dire ? »)
Les mots se perdent, une rumeur reste, sans mots précis elle aussi : « Sa renommée se répandit aussitôt partout ». Les mots s’emmêlent, se recoupent, se recouvrent, de sorte qu’il n’est plus possible d’en distinguer un seul. Qu’importe : cette rumeur trouvera toujours d’autres mots pour se dire, puis d’autres mots encore, ou autre chose si les mots ne suffisent pas, comme quand on secoue quelqu’un pour lui faire comprendre ce qu’on n’arrive pas à lui dire.     
Je crois que c’est comme ça que la Parole de Jésus est nouvelle et libératrice pour moi. 
Libératrice parce qu’elle n’a rien d’obligatoire : depuis le début on ne sait pas les mots exacts de l’enseignement de Jésus. Donc il n’y a pas de risque d’erreur comme si on s’était trompé dans une poésie à apprendre par cœur. Et personne n’aura jamais le droit de dire qu’on s’est trompé.
Nouvelle, toujours nouvelle parce que, ce qu’on en reçoit, ce sont ses effets, l’émotion qu’elle entraîne chez des gens, et l’émotion que ça suscite chez nous. La Parole de Jésus c’est d’abord un tremblement qui nous saisit. Juste ça, rien de plus. Tout fragile, à fleur de notre peau. Et à nous de voir si nous voulons en faire quelque chose : un silence, des mots, une musique, des gestes, un regard, autre chose encore.