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Communauté chrétienne St-Albert le Grand



 

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Commentaires pour le Dimanche du Baptême de Jésus


10 janvier 2021


Christine Mayr

Quel texte riche et merveilleux. On en pourrait faire plusieurs extraits distincts, et chacun d’eux aurait encore de quoi nous émerveiller.     
Ce texte réconfortant et plein de promesses fut écrit pas Isaïe pendant que son peuple était en exil à Babylone. Ils étaient loin de leur pays, un peuple vaincu. Eux, qui avaient cru avoir conclu une alliance avec leur Dieu, qui, comme un roi, aurai dû lutter pour eux. 
Mais les Babyloniens avaient eu le dessus. Alors les Juifs s’imaginaient que ces dieux Babyloniens avaient été plus forts. Leur Dieu à eux avait été battu. Il les avait abandonnés ou punis, croyaient-ils – de quoi être désespérés!      
Et voilà que Dieu, par la bouche d’Isaïe leur dit : Je n’ai pas conclu avec vous une alliance pour les beaux jours, mais une alliance éternelle. Osez – cherchez-moi, je me laisse trouver. Avez-vous oublié que je suis le Dieu Tout Autre! Mes pensées ne sont pas prisonnières de moment, comme les vôtres. Je ne punis pas, je vous aime, d’un amour qui surpasse tout ce que vous pouvez imaginer. Oui, vous allez sortir de la captivité, dans la joie et la paix. Vous pourriez manger et boire sans payer – car je vous aime!    
Ainsi parle Dieu par la bouche d’Isaïe, pour les juifs à Babylone, et pour nous dans le confinement.


Gaston Pineau et Françoise Deroy-Pineau

1 - La confiance absolue en l’Esprit qui nous habite, notamment en ces jours de deuil d’Annie Tard, notre amie d’un demi-siècle, dont l’Esprit était le grand ami. 

Voir et Voir  
 

2 - L'expérience d’une vie partagée au fil du quotidien, comme celle de Jésus à Nazareth, avec sa famille et ses voisins.      
      
Au seuil de la nouvelle année, cette méditation commune sur un passage de la Parole est un cadeau de l’équipe de liturgie-internet. Merci à elle.      
Depuis fin mars 2020, notre réflexion personnelle est stimulée par la question hebdomadaire et enrichie par les réponses des autres membres de la communauté, si différents les un.e.s des autres. Un regret : que ce soit toujours les mêmes. On aimerait lire des clins d’œil de tous (toutes) les ami.e.s.   
Il y a les classiques et les innovateurs, les théologien.ne.s et les méditatifs, les conceptuels et les intuitifs, les pratiques et les contemplatifs, les poètes et les prosaïques, les prudents et ceux (ou celles) qui se livrent à cœur ouvert, en somme, toute une mosaïque de sensibilités spirituelles différentes. Notons que certain.e.s se trouvent tour à tour ou simultanément dans plusieurs de ces postures. 
Est-ce un creuset pour l’Église de demain, sans local et sans prêtres ?
Quoi qu’il en soit, il semblerait, au seuil de 2021, que tout est différent depuis les premiers commentaires. On croyait que la fin de la pandémie serait proche. Maintenant, on ne sait plus rien. Quel autre choix que de s’en remettre aux paroles de l’Éternel à Isaïe ?  
      

« Montagnes et collines […] éclateront en cris de joie, et tous les arbres de la campagne applaudiront »   


Martine Lalinec

"Mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins". Ce message d’Isaïe retentit encore dans nos cœurs. Il est toujours aussi actuel. Comment l’interpréter ?
J’aimerais vous faire part de mon expérience personnelle au sujet de la fête de Noël. Lorsque j’étais enfant, cette fête avait surtout une signification religieuse. On sentait une ferveur renouvelée dans la communauté chrétienne où je vivais, à l’occasion de la naissance de Jésus. Il n’y avait pas de Père Noël. Les enfants recevaient des cadeaux au Jour de l’An, chez les grands-parents et autres membres de la famille. Notre société a changé terriblement depuis. Le Père Noël a envahi les boutiques et la représentation de Noël dans la tête des enfants. On réveillonne, on fait des "party¨, on s’amuse. La dimension spirituelle s’est effacée peu à peu en regard du contexte commercial et frivole de notre société.
Dans le texte magnifique proposé à notre méditation, Isaïe oppose la réalité spirituelle de Yahvé à l’image matérielle des dieux païens. Isaïe avait déjà intérieurement réagi devant cette situation et sans doute évalué les conséquences néfastes de cette désertion du spirituel. Aujourd’hui, nous ne pouvons que nous joindre à ses observations devant l’exploitation effrénée de la nature pour le bien matériel de quelques-uns, la multiplication des tensions entre les états, le danger toujours présent d’une crise atomique, la négligence de tant d’êtres humains défavorisés.
Comment retrouver le chemin qui mène à une paix et un équilibre retrouvés dans notre société? « Prêtez l’oreille et venez à moi. Écoutez et vous vivrez » (Isaïe 55, 3). Jean dit la même chose : "Celui qui écoute ma parole est passé de la mort à la vie" (Jean, 5, 24). Devant l’évolution inquiétante de notre planète, devant l’évolution parfois inquiétante de nos proches, influencés par le contexte social agnostique et matérialiste, ré-évaluons urgemment l’importance du retour du spirituel dans notre vie et notre société. Ainsi le message divin pourra trouver un terrain plus propice pour germer et donner de bons grains.  


Michel Rigaud

Oui nos pensées ne sont pas les pensées de DIEU. Ça c'est sûr.    
Nos pensées ne sont que le reflet de ce que nous sommes. Les mots de vocabulaires que nous avons retenus ne sont que ce que notre cerveau a mémorisé ou accumulé. Pour se synchroniser il faut ajuster notre conscience, notre esprit à son esprit, L'ESPRIT SAINT. Il faut apprendre à distinguer entre pensée et esprit . Il faut, pour juger de nos actions, être bien synchronisé avec JÉSUS.
Autrement dit ne pas juger sans le bon Discernement. Agissons-nous toujours avec l'esprit de Jésus? Pour Isaïe l'esprit de DIEU. 


Monique Morval

« Venez », dit le Seigneur, en faisant miroiter plein de bonnes choses… Est-ce donc si simple ? Suffit-il d’aller vers Lui pour être rassasié et désaltéré sans rien dépenser ?… On aurait envie d’en rester là dans la lecture. Mais plus loin, Isaïe ajoute : « Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver » : il y a donc une démarche à effectuer… Mais comment le trouver, car « vos chemins ne sont pas mes chemins », et bien plus : « Mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins »… Alors, quel chemin prendre ? En ce qui me concerne, je ne peux suivre que mon chemin sur terre, le seul que je connaisse, en espérant qu’un jour il rejoindra le sien !


Suzanne Lavigueur

« Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau! »

Tout le message est déjà dans cette phrase!
Le seul élément essentiel pour recevoir ce don offert à tous, c’est la SOIF!
Alors, ayez confiance, VENEZ!, parce que l’eau est là pour vous.

Il me semble que tout l’extrait d’Isaïe, et surtout toute la vie de Jésus, ne font que traduire le mystère de cette eau offerte à notre soif : une alliance éternelle avec un Dieu qui se laisse trouver, un Dieu riche en pardon, le Tout Autre qui voit tellement plus loin que nous.

Un frère de Taizé résumait ainsi le message de Jésus à la Samaritaine rencontrée au puits :
« J’ai soif de ta soif! ». Une soif réciproque, voilà l’Amour de Dieu tel qu’il se révèle à Isaïe, à la Samaritaine, à chacun et chacune de nous… 


Renaldo Battista

Le merveilleux texte d’Isaïe (Is 55, 1-11), qui nous est offert comme première lecture, a des airs de banquet et m’entraîne dans une rêverie, qui me permet d’échapper à notre réalité hivernale, doublée de confinement. 

J’imagine une longue table dans un jardin bordé de cyprès, surplombant la Méditerranée par un dimanche après-midi d’été. Il y a plusieurs convives autour de la table, membres de la famille et amis, ils sont engagés dans une discussion animée qu’alimentent des plats savoureux et du bon vin. Les enfants courent partout et résistent aux appels répétés de venir s’asseoir pour manger. Ce rêve éveillé me parle d’abondance, ainsi le texte d’Isaïe.

La Parole du Seigneur, seconde création, possède le même potentiel de fécondation que « la semence du semeur » qu’arrose la pluie pour donner un foisonnement digne du paradis terrestre. Ainsi, installés à la table du Seigneur, partageons son enseignement et semons dans des terres fertiles afin que la moisson soit abondante et sa « mission accomplie ».


Maurice Lagueux

« Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins… Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées »       
        
Il est remarquable de lire cela dans un texte qui remonte à quelques siècles avant que Jésus fasse savoir à Pilate que son royaume n’est pas de ce monde. Pourquoi faudrait-il en effet que les pensées et les chemins d’un Dieu, que nous ne pouvons connaître vraiment car il n’est pas de ce monde, soient calqués sur ce qui guide le comportement des humains ? C’est pourtant ce que la plupart des Juifs exigeaient alors en assurant que Dieu devait avant tout être engagé dans la mise au pas des ennemis d’Israël et dans la glorification de ce peuple. C’est aussi ce que, pendant des siècles, tant de détenteurs de l’autorité ecclésiale exigeaient aussi de Dieu en assurant qu’il allait châtier ceux qui acceptaient mal de leur obéir. Mais peut-être sommes-nous tous enclins à prêter à Dieu les pensées que nous souhaitons le voir entretenir. C’est pourquoi il faut relire ce texte d’Isaïe qui, même s’il nous présente un Seigneur qui refuse de mettre ses pensées au service des ambitions de chacun, nous invite à le rechercher quand même et à faire confiance à sa bonté et à sa miséricorde.     


Claudine Combeaud

Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas?
Oui, pourquoi? À méditer en silence et à partager…