Imprimer

 

 

Commentaires pour le Dimanche de la Sainte Famille


27 décembre
2020



Françoise et Gaston Deroy-Pineau

Qu'est-ce qui vous rejoint dans l'attitude de Marie et Joseph?     
Gaston Pineau    
Ouverture amoureuse infinie et engagement confiant.      
      
Françoise Deroy-Pineau   
L’attitude de Marie et Joseph – ces deux révolutionnaires tranquilles – n’est pas facile à décoder. L’évangile de ce dimanche est celui de la Purification (Luc, 2, 22-40). J’aime la représentation du peintre Simon Françoys (Tours, 1606 – Paris 1671) dans la chapelle de Marie de l’Incarnation, sa contemporaine, à Tours.       

Au-delà des représentations à la mode au XVIIe siècle, je vois le rôle des femmes dans cette aventure : le bras droit d’Anne, la prophétesse, au premier plan, renvoie à une trinité d’anges. Marie est centrale, avec Jésus et Syméon. Joseph contemple le ciel. À y bien regarder, tous les personnages, bien briefés par Syméon, entrevoient le pire. Tandis que ceux du second plan (qui ont tout entendu, surtout le glaive annoncé) sont graves, Marie et Joseph, habités d’une confiance confondante, s’abandonnent à ce qui adviendra. 

Cliquer sur l'image pour visiter le site web.

 

 

 

 

 



Monique Morval

La présentation de Jésus au temple par Marie et Joseph nous indique l’importance des rituels dans la vie… À cette occasion, l’enfant reçoit officiellement son nom et est reconnu comme faisant partie de la communauté. Syméon et Anne en sont d’ailleurs les témoins. Pour les parents aussi, c’est important de marquer leur appartenance à la communauté des croyants ; ils n’ont d’ailleurs pas attendu d’être rentrés chez eux, à Nazareth, pour effectuer le rituel. Et ils reconnaissent ainsi que l’enfant est une personne à part entière, dont ils acceptent la responsabilité… La présentation de Jésus au temple me rappelle mon propre baptême, et ceux de mes enfants… Ils ont suivi par après leur propre chemin, mais je pense qu’il leur reste quelque chose de ce passage.     


Renaldo Battista

Marie et Joseph amène leur nouveau-né au Temple selon la prescription de la Loi Juive (Lc 2, 22-40). Cette scène, d’une grande simplicité, contient tous les ingrédients de notre humanité. 

L’enfant est entouré de sa famille, lieu de sécurité et d’apprentissage. Ainsi, peu importe sa composition, le noyau familial demeure le creuset essentiel du développement de l’enfant, de la transmission des valeurs, de la pérennité de l’espèce et de la suite du monde.

Mais la présentation de Jésus au Temple nous rappelle l’importance d’insérer l’enfant dans une communauté, car comme le proclame un proverbe africain « Il faut tout un village pour élever un enfant ». En cela, notre Communauté chrétienne St-Albert-le-Grand a toujours réservé un accueil chaleureux et inconditionnel aux enfants, on pense aux activités d’éveil à la foi et, plus récemment, aux « Chemins de foi ». Plus largement dans notre société, le mouvement de Pédiatrie sociale témoigne également de notre nécessaire solidarité vis-à-vis des enfants.

Et puis, il y a les rites de passage, ces points de repère qui marquent les moments importants de la vie, et qu’on retrouve de différentes façons dans les diverses cultures, religions et nations. Soulignons la qualité de l’accompagnement et de la préparation fournis par notre Communauté lors de certains de ces rites, le baptême, la première communion, la confirmation, et les funérailles.

Il y a trente ans déjà, Camil Bouchard présida un Groupe de travail qui publia en 1991 un rapport intitulé « Un Québec fou de ses enfants ». Et pourtant, des ratés récents de notre système de protection des jeunes font la une des journaux, et incitent le Gouvernement à envisager une réforme en profondeur de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) et de la loi sur la protection de la jeunesse.

Le modeste atelier de menuiserie de Nazareth, duquel est sortie la Lumière du monde, peut nous servir de guide et nous aider à garder en nos cœurs, comme Marie, les images et les rires de nos enfants. « Quant à Marie, elle conservait avec soin tous ces souvenirs et les méditait en son cœur » (Lc 2, 19).


Gisèle Alemany

Oh oui je me retrouve dans les sentiments de Marie et Joseph, ce mélange d'étonnement, d'émerveillement et de crainte face à leur progéniture…   
Il me semble que c'est en devenant mère, comme Marie, que j'ai appris ce que voulait dire aimer, comme le Père.  
Faire face, comme parents, à tous nos défauts, nos manques, nos blessures, quel chemin d'humilité! Mais aussi toucher à ce que nous avons de plus précieux et d'unique à offrir, quelle découverte et quel cadeau!  
Laisser nos enfants trouver leur propre chemin, s'égarer, risquer même parfois de se perdre… oh oui, comme je me sentais proche de Marie qui ne comprenait pas son fils quand elle allait à sa recherche. Et combien nous devons parfois prier pour garder confiance en Dieu, en son soutien, en nos enfants…     
C'est ainsi qu'Il transforme peu à peu notre cœur de pierre en cœur de chair, selon Sa promesse, un long chemin, un long apprentissage qui durera jusqu'au bout de notre vie.
Oui, comme un vase d'argile, Son amour nous façonne…