J’ai réfléchi au sens du mot veiller. Avant tout demeurer vigilant mais vigilant à quoi?
Avant tout, je voudrais demeurer disponible, ce qui est loin d’être toujours facile. Disponible à qui, à quoi?
Je dirais bien au Christ mais je ne puis donner cette réponse sans me demander qui Il est réellement.
Je le cherche tous les jours et souvent la nuit pour calmer des insomnies. La nuit me semble toujours propice à la vigilance, à une disponibilité nouvelle.
Souvent le Christ demeure aux abonnés absents mais il m’arrive parfois de ressentir quelque chose de doux et de fort, une sorte de réconfort, particulièrement lorsque je me sens uni à tous ceux et celles qui cherchent une paix intérieure et demeurent disponibles en continuant à veiller. Nous sommes alors plusieurs à « chercher son visage » en étant confiants de peu à peu le découvrir.
Je pense que la période que nous traversons actuellement est propice à une sorte de veille communautaire qui nous mènera à Noël et même au-delà dans un esprit de disponibilité.
Quoi qu’il en soit, je continue à vivre dans un état d’espérance et à croire qu’en veillant, la lumière m’enveloppera, nous enveloppera.
Être en éveil :
C'est vivre en méditant les ''paroles de l'évangile en les gardant présentes dans sa mémoire, en agissant en conséquence.
Il faut admettre que, trop souvent, nous vivons enfermés dans notre bulle… par crainte de la différence.
Oui, il faut chercher la Lumière, ensemble, pour se donner un peu de courage. Il y a tant d'actions à oser.
Nous entrons dans la période de l’Avent. Alors que la grisaille de la fin de novembre nous enveloppe, une attente indicible pointe au fond de nous, et cette année, peut-être, plus que jamais. A travers le brouillard de la pandémie, la lumière de Noël nous appelle, promesse de renouveau, de la vie qui reprend ses droits, du sommeil réparateur de la nature qui refait ses forces pour renaître au printemps.
Je veille, à la lueur d’une chandelle, celle du 1er dimanche de l’Avent.
Je veille, à « l’aurore aux doigts de rose » (Homère) et au crépuscule, précoce en ce temps de l’année.
Je veille, en chantant l’Hymne de l’Univers du prophète Daniel :
« Et vous, le givre et la rosée, bénissez le Seigneur,
Et vous, le gel et le froid, bénissez le Seigneur,
Et vous, la glace et la neige, bénissez le Seigneur! » (Dn 3, 68-70).
Je veille, dans cette brèche du présent, entre le passé et l’avenir.
Je veille, sur ma famille, mes amis d’ici et d’ailleurs, ma Communauté de foi, mon pays et le monde.
Je veille, sur l’héritage de la spiritualité dominicaine, en compagnie d’Albert le Grand et Thomas d’Aquin.
Je veille, comme ces roches qui enregistrent l’histoire de la planète et nous parlent de transformation et de notre place dans l’Univers.
Je veille, en attendant le retour des oiseaux.
Je veille, et j’attends la naissance de l’enfant. J'entends déjà l’Hymne des anges qui informent les bergers de cette naissance mystérieuse, et je vois l’étoile qui guidera les mages dans leur périple de foi.
Que veut dire veiller ?
Françoise :
De prime abord, veiller, c’est rester éveillé la nuit. Ne pas dormir, de gré ou de force. À partir d’un certain âge, c’est plutôt de force. Donc on ne devrait avoir aucun mal à suivre le conseil de Jésus. « Je n’arrive pas à dormir. Donc, je veille et serai prête quand Il va arriver. »
Mais ça ne marche pas ainsi. À quoi je pense quand je veille ? À de belles pensées de lumière ? Nenni ! Les monstres de la nuit se précipitent : peur, panique, fantasmes subversifs. Prières et rosaire n’y font rien. Exercices de souffle à la rescousse, « le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin » mine de rien, il arrive parfois qu’une paix profonde s’installe et conduise au sommeil.
Mais n’est-ce pas pareil aussi le jour ? Veiller serait alors savoir reprendre son souffle, quelle que soit l’heure, passer par la porte étroite, pas toujours évidente, de la toute petite attitude à laquelle on rechigne – elle fait sortir d’une certaine zone de confort immédiat – et qui pourtant ouvre à un autre espace.
Gaston : La veille, un temps hyperconscient de formation.
Veillez : Que nous propose le Seigneur avec cette recommandation ? Le terme de « veille » évoque une attention soutenue ; dans le nuit ? dans la lumière du jour ? Veiller pour quoi ? écarter les dangers, non seulement les dangers physiques, mais aussi ceux, plus subtils, danger de s’éloigner de la tradition chrétienne, danger de se laisser corrompre par les courants de société, danger d’ignorer l’être qui souffre à nos côtés…
Ce passage de l’Évangile de Marc nous laisse perplexe : Faut-il encore lire ce passage comme une demande de se préparer à l’au-delà ? Tant de réponses possibles qui nous laissent face à notre sentiment d’incapacité à définir le sens de ce passage. À quoi bon chercher davantage !
En essayant de donner sens à cette recommandation, je me dis que le plus simple est de se concentrer sur soi-même. Ma vie a-t-elle un sens ? C’est alors qu’intervient l’examen de conscience régulier, qui nous amène à nous questionner, pratique hautement recommandée par un père jésuite que j’ai bien connu lors de mes études universitaires. Nous naissons tous avec des talents divers et chaque être est unique. C’est avec nos talents personnels que nous pouvons répondre à la demande de Jésus. Que puis-je apporter, moi, au monde qui m’entoure ? Lequel de mes talents personnels (à supposer que j’en aie plusieurs) devrais-je privilégier ? Le contexte, certes, aidera à faire ce choix. Mais l’hésitation est permise, et c’est alors qu’intervient le "discernement". Cette faculté, un peu trop négligée, nous aidera à faire le choix nécessaire. Dieu nous y aidera. "Veillez et priez".
Veiller… N’est-ce pas le point de départ de notre fil conducteur pour l’Avent : Ensemble, à la recherche de la lumière ? Rester éveillés, à l’affût des signes avant-coureurs de l’aube qui va poindre… Que ce soit pour la fin de cette pandémie, avec l’annonce d’un vaccin pour l’an prochain… Ou d’une certaine lueur à Noël, plus intime, plus intériorisée… Ou de l’arrivée sous une forme inattendue de Dieu dans notre vie… Surtout ne pas se laisser décourager par l’obscurité actuelle !
Depuis longtemps, j'ai été touché par ces deux paragraphes extraits du "Jour de l'Homme" de Jacques Leclercq (p.51).
Et j'ai le goût aujourd'hui de simplement les partager, pour répondre avec lui à cette belle question "Qu'est-ce que veiller"?
Je le cite donc ici :
La vocation de tout prophète est une vocation de "veilleur". C'est la mission que Jésus donne à ceux qui le suivent quand il dit : "Je vous le dis à vous et je le dis à tous, veillez!" Dans sa pensée, veiller c'est vivre à l'affût pour reconnaître un Dieu qui vient.
Dans la Bible, le thème de la vigilance est l'un des plus familiers. Dieu est présent. Avec une inlassable patience, "il veille". Il veille affectueusement, jalousement, sur l'homme, son enfant, joyau de sa création, et l'Homme doit à son tour veiller pour accueillir la présence d'un Dieu qui vient vers lui à travers chaque événement de l'Histoire.
Veiller, se réveiller, se « re-éveiller », pour mettre tout son être en éveil, dans une attente, comme un état de veille permanent, observer tout ce qui se passe, et regarder ceux qui m’entourent, ceux qui me croisent.
C’est le corps en entier qui guette, les sens au complet, les regards se croisent, les mots s’échangent, les sons, les bruits plus légers, on ne peut pas tout connaître mais en observant bien, on peut reconnaître la joie, même sous le ciel gris de la pandémie, et ressentir le bonheur de l’attente… Nous devenons plus attentifs.
Être en éveil pour sentir l’invisible, aller au-delà de la réalité, sortir du monde matériel, lourd qui me colle au sol, m’élever à d’autres possibles, au-delà du brouhaha ambiant, du tumulte incessant incompréhensible, m’échapper vers des lieux invisibles.
Mon corps en mouvement et mon être dans l’avent s’éveillent au mystère de Noël.
VEILLER
Comme un veilleur attend l' aurore
Telles les vierges sages et leur lampe allumée
Veiller pour creuser, élargir l'espace d'accueil
Ouvert à l'Avènement
Tendre l'oreille aux paroles de l'annonce
Devenir présence, attention, écoute
Veiller assuré devant le doute
Comme l'enfant dans la confiance
Vienne le jour, l'heure de la Naissance
L'avènement - lumière , l'étoile au milieu de la nuit
Veiller avec tous les veilleur.es dans l'attente
La première lueur d'un Jour de Joie.
Je dois avouer que l’idée de veiller m’interpelle peu. Par contre la venue de
Jésus est pour moi un changement de paradigme dans les relations entre les humains
et Dieu. Il était un Dieu autoritaire qui avait tous les attributs que les
humains lui avaient donné. La personne et les enseignements de Jésus ont changé
tout ça et l’on rendu plus accessible, car maintenant ça se passe “par Lui, avec
Lui et en Lui”
Veillez !
J'ai cherché à situer le contexte du récit pour en comprendre l'impératif. J'ai lu ce qui venait avant et puis je me suis demandé pourquoi en changeant d'évangile de Matthieu à Marc on privilégie un texte qui prépare à la mort de Jésus alors que l'Église se situe à l'Avent.
Peut-être qu'en contexte de covid il faut veiller? être vigilant et super vigilant?
En participant à l'émission Chemin protestant à RVM de 9hà 10h à la liturgie de la parole je suis entrée dans la compréhension de mes questions.
À chaque dimanche je suis présente à cette célébration animée par Richard Bonetto en me représentant la vivre en assemblée à St-Albert.
Alors est-ce que veillez c'est chercher? Veillez, c'est s'ouvrir à la vie.
"Veiller pour moi…
c'est vivre à déborder sans s'éparpiller en futilités…
et m'endormir le soir comme une enfant abandonnée à son Amour inconditionnel…
et savoir qu'Il m'attend."