Ce qui me freine ces jours-ci, ce n’est pas la peur. Ce qui me sauve ces jours-ci, c’est la créativité.
Ce qui me freine ces jours-ci c’est la solitude et l’épuisement, le manque de l’huile dans ma lampe. Ce qui me sauve ces jours-ci c’est le contact humain si rare et si précieux ces jours-ci.
Tenir debout ensemble dans le noir, seul éclairé par la soif! (Taizé)
La parabole des talents traverse les âges, toujours aussi actuelle, car elle nous interpelle individuellement et collectivement.
La connaissance de soi est la première étape nous permettant de mieux comprendre comment faire fructifier nos talents. Mais nos contributions ne sont pas statiques dans le temps, elles se transforment et évoluent au gré de nos expériences et aussi des personnes que nous côtoyons. D’où l’importance de garder nos lampes allumées et de veiller.
De la même façon, notre Communauté chrétienne contribue de différentes manières au renouveau de l’Église. Il faut demeurer attentif et garder le cap sur la lumière évangélique qui nous guide, évitant ainsi les écueils institutionnels.
En ce temps de pandémie, où la tendance au repliement sur soi nous guette, n’enfouissons pas nos talents. Laissons libre cours à notre créativité. Osons innover.
Le message du texte d’aujourd’hui est bien connu: il faut faire fructifier nos talents. Je trouve intéressant toutefois de prendre un peu de recul et de réfléchir sur les talents en question, particulièrement sur la combinaison unique de talents que chacun de nous a reçu. St Paul nous dit que chacun de nous a des dons particuliers de prophète, de guérisseur etc. C’est cette variété de dons qui fait que chacun de nous est unique et que chacun de nous a une responsabilité toute aussi unique non seulement envers l’autre, comme nous disions la semaine dernière, mais aussi envers toute la communauté.
C’est bien sûr valorisant de savoir que chacun de nous ait un ensemble unique de dons, mais l’important pour moi, c’est le potentiel créatif qui vient avec, et qui nous incite à faire fructifier nos talents et à les utiliser, chacun à notre manière, pour le plus grand bien de tous.
La parabole des talents résonne bizarrement à une époque où tant de gens ont perdu leur travail habituel et sont au seuil de la pauvreté. Mais quelque chose nous frappe dans cette parabole : le Maître est parti et les ouvriers doivent se débrouiller tout seuls. C’est là qu’intervient la nécessité de survie. Elle passe d’abord par l’amour de la vie sous toutes ses formes. Célébrons la vie, même dans les circonstances les plus noires et cherchons alors ce qui peut nous faire exister « mieux », dépasser nos peurs, explorer en nous des possibilités ignorées jusque-là, essayer, recommencer, corriger sans nous décourager. Sommes-nous tentés par l’art, la lecture, la communication, le service ?
« Comment dépasser nos peurs et oser davantage la liberté créatrice qui nous est donnée ? »
Quelles sont mes peurs ? Question indiscrète. Toutefois l’octogénaire que je suis n’a pas grand-chose à perdre en confiant que depuis sa plus tendre enfance et au fil de la vie, elle n’a pas répondu aux attentes des petites sociétés successives qui l’ont formée, conformée ou déformée.
D’où un sentiment d’enfermement entre l’arbre de la créativité et l’écorce des bonnes manières du milieu ambiant - dont les diktats, d’ailleurs, changent d’une sphère sociale à une autre.
Dans ce cadre, oublier ses peurs et oser la liberté créatrice, c’est s’exposer à la raillerie, aux critiques et brimades des personnes et des groupes établis. Ma mère me trouvait trop imaginative, mon père, féministe enragée. La gauche me situe à droite (et vice-versa). Les uns m’ont épinglée « grenouille de bénitier » ou vestige d’avant la Révolution tranquille. D’autres me vouent aux gémonies.
Mais l’amour et l’amitié demeurent. N’est-ce pas là la source et le canal de la liberté créatrice ?
Cette parabole me laisse perplexe… Bien sûr, on ne peut qu’être d’accord avec le fait qu’il faut faire fructifier ses talents. Mais je pense que cela est plus facile quand on en a plusieurs : on ne risque pas grand-chose quand on les place… Et je comprends la réaction de celui qui n’en a reçu qu’un et qui risquait de le perdre par une mauvaise manœuvre. Il aurait eu besoin d’être conseillé… Par ailleurs, je ne peux pas être d’accord avec le maître qui punit durement le malheureux et le prive même de ce qu’il a, pour le donner au plus doué : « À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a »… N’est-ce pas ce qui se passe trop souvent envers les démunis ? Cette parabole me fait surtout réfléchir au partage de la richesse et à l’importance d’accompagner les personnes vulnérables dans leur recherche de dignité…
Ouf, la parabole des talents dans Matthieu me heurte. La vigilance est massacrée, l'aide aux plus démunis est scalpée. J'y vois un programme économique qui favoriserait les riches et anéantirait les petits.
Je préfère la lettre aux
Thessaloniciens chap 5 versets -8- 9-10-11:
la vigilance en attente.
" Revêtons la cuirasse de la foi et de la charité avec le casque de l'espérance du salut. Dieu ne nous a pas réservés pour sa colère, mais pour acquérir le salut de notre Seigneur Jésus-Christ qui est mort pour nous afin que, éveillés ou endormis, nous vivions unis avec Lui. C'est pourquoi il faut vous réconforter mutuellement et vous édifier l'un l'autre comme déjà vous le faites. "
Oui en 2020 en période de confinement pour battre la covid-19.
Douce semaine en éveil.
Comment dépasser nos peurs et oser davantage la liberté créatrice qui nous est donnée ?
Se savoir aimé.e, comme être en amour, « donne des ailes » et libère presque naturellement les forces créatrices présentes en nous (quels que soient nos talents…). Les images que se fait le serviteur de son maître dans la parabole sont à l’opposé de la confiance et sa méfiance paralyse son action créatrice. « J’ai eu peur d’être blâmé et je n’ai pris aucun risque » pourrait-il nous dire.
Pour oser la liberté et la confiance, je redirais ces mots du Psaume 143 : « Seigneur, je compte sur Toi. Fais que j’entende au matin ton Amour »
Nous naissons tous avec un ou plusieurs talents, ce sont des dons de Dieu; dans l’épanouissement de nos talents nous nous rapprochons de Dieu. Dieu en nous.
Comment faire pour les découvrir, s’y reconnaître, arriver à les exprimer, les extérioriser pour les faire vivre et les partager dans la société ?
C’est un long parcours qui suppose quelques fois de savoir affronter les regards hostiles, ou l’incompréhension, et d’affirmer comment on voudrait être, pas comment on voudrait que l’on soit.
Les talents peuvent se manifester tout au long de la vie, ils se laissent découvrir à tout âge, ils s’accumulent. Ils font partie de l’évolution de la vie, du développement personnel: à chaque âge son talent !
La vie est créativité, elle chasse la peur et encourage le dépassement de soi.
Le talent c’est la lumière en soi qui se propage, c’est ce qui fait que l’âme va s’accomplir.