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Communauté chrétienne St-Albert le Grand



 

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Commentaires pour le Dimanche de La Toussaint


1er Novembre
2020


Édouard Potworowski

J’ai entendu cette semaine un gourou hindou parler de sa mort en ces termes : 
“Quand viendra le temps pour moi de quitter ce corps…”      
Je trouve ça tellement plus évocateur que les formules que l’on utilise couramment de nos jours !     
Il quittera son corps quand ce sera le temps.
Lui. Tout entier.       
Il entrera dans cette autre dimension non-locale, sans temps ni espace.     
Les contacts avec lui pourront se poursuivre, mais autrement.     
Les catholiques appellent ça la communion des saints.

     


Monique Morval

        
Hayat Mahoul-Mirza est décédée du cancer en juillet dernier. Elle était une fidèle de la communauté chrétienne. Voici ce qu’elle a écrit dans le bulletin Étapes de Pâques 2006.      

        

Des mains ouvertes vers toi, Seigneur…  
Interpellée par le « visuel du fameux drapé bleu », je ne peux m’empêcher de m’interroger sur la manière de donner des mains à ma foi de chrétienne, en ce carême 2006. Or, selon moi, être chrétienne c’est croire à la bonne nouvelle du salut, mais aussi avoir confiance dans la fidélité de Dieu à ses promesses, espérer sa miséricorde et en témoigner par de simples gestes d’amour.        
« Par l’amour, mettez-vous au service les uns des autres (…) Marchez sous l’impulsion de l’Esprit ». Ga 5,13 & 16.
Être chrétienne, c’est donc avoir l’assurance d’être toujours aimée de Dieu et savoir que je ne l’aime jamais assez ! Donner des mains à ma foi reviendrait alors à multiplier mes gestes d’amour, faire en sorte que je devienne plus disponible et solidaire : à Dieu, pour accueillir en moi l’action de son Esprit d’amour; à Jésus, pour le voir dans l’autre que je côtoie au fil des jours; aux autres, pour rester à leur écoute et contribuer à leur bien-être, selon mes moyens; à moi-même aussi, pour sauvegarder ma liberté face aux contingences de ma vie… 
Donner des mains à ma foi, à partir de ce carême 2006, consistera donc à développer, dans la mesure du possible, ma capacité de choisir d’aimer à chaque instant… Tendre vers un peu plus de patience, de douceur et de bonté; modérer mes réactions, réduire mes révoltes ou mes colères et rester à l’écoute.
Mains ouvertesDes mains ouvertes, par Toi, Seigneur, pour recevoir Tes multiples bienfaits;      
des mains ouvertes, vers Toi, Seigneur, pour t’offrir chaque geste de ma journée;
des mains ouvertes, avec Toi, Seigneur, pour partager les joies et les souffrances côtoyées;
des mains ouvertes, pour Toi, Seigneur, qui me combles  inlassablement et sans compter.
        
Hayat Makhoul-Mirza  


Note du Webmestre Jean-Robert Derome : Pour voir le Bulletin Étapes de Pâques 2006 Cliquer ici


Claude Lessard

Hayat Makhoul-Mirza fait partie des toutes premières professeures en sciences de l’éducation de l’université de Montréal. En effet, elle est devenue membre du corps professoral de la faculté des sciences de l’éducation en 1967, soit au tout début de l’existence de la Faculté. Elle y a fait carrière pendant plus de trois décennies. Même si les sciences de l’éducation sont aujourd’hui un des champs universitaires parmi les plus féminisés, à cette époque, les femmes y étaient peu nombreuses, puisqu’alors la présence des femmes dans l’enseignement supérieur était partout très marginale.   
HayatMme Mirza est d’origine libanaise et chrétienne. Cela permet de comprendre son parcours de formation, sa francophilie et son engagement de pédagogue croyante. Au Liban, à la fin des années cinquante et au début des années soixante, elle a obtenu une licence en philosophie, puis en psychologie; elle y a réussi le CAPES de l’enseignement de la philosophie. Elle a ensuite quitté Beyrouth pour se rendre à Genève, y étudier et travailler au laboratoire de recherche de Jean Piaget (à l’Institut Jean-Jacques Rousseau où œuvrait aussi Barbel Inhelder). Forte d’un diplôme général de psychologie de l’enfant de l’université de Genève et de l’aura de Piaget qui rayonnait toujours un peu sur ses étudiant.es, elle a débuté sa carrière d’enseignante universitaire à Montréal. Tout en étant professeur à la faculté, elle a complété un doctorat en psychopédagogie à l’université de Caen, en France, où Gaston Mialaret incarnait le projet d’une pédagogie à la fois plus scientifique et humaniste. Cette pédagogie, alors en pleine ascension, s’inspirait en France de la pensée cristallisée en 1968 au Colloque d’Amiens, et au Québec dans celle du Rapport Parent (1962-1966).
Au cours des années 70 et 80, Mme Mirza, à plusieurs reprises, a voulu se perfectionner et élargir son champ de préoccupations, notamment par le biais de stages de formation au Centre de sociologie du loisir, dirigé par Joffre Dumazedier, à Paris; au centre de sémiotique appliquée (les professeurs Greimas et Bremond), et au département de Sociologie de l’université McGill.       
Rattachée au secteur des fondements de l’éducation, Mme Mirza y a fait valoir une polyvalence typique des « fondamentalistes » de cette génération, formée à l’européenne, tout à la fois en philosophie, en psychologie, en psychopédagogie et en sociologie. Curieuse et intéressée par de nombreuses questions éducatives, elle aimait discuter avec collègues et étudiant.es de divers enjeux, n’hésitant pas à traverser les frontières de disciplines dont elle s’autorisait à débattre des tenants et aboutissants sans retenue. Car à ses yeux, l’éducation ne pouvait que gagner de regards pluridisciplinaires, en autant qu’une philosophie explicite intègre ses divers apports.      
Elle a participé aux programmes de formation des enseignantes du préscolaire et du primaire et y a enseigné surtout des cours de psychologie de l’enfant, et de didactique des mathématiques. Au fil des ans, elle a rendu de fiers services à la faculté en acceptant de nombreuses charges d’enseignement en formation initiale des maîtres. Aux études supérieures, dans les programmes de fondements de l’éducation, elle a assumé pendant un certain temps des enseignements de philosophie et de pédagogie générale.
Au plan de la production intellectuelle, elle a voulu centrer ses travaux sur le processus d’enseignement/apprentissage et sur la relation éducative. On se souvient d’elle pour des ouvrages de psychopédagogie générale, notamment Apprenons à apprendre (1976) et L’enseignant et sa boussole (1978). Soucieuse de retombées pratiques, elle a, pendant un certain temps, œuvré au service de la recherche de la Commission scolaire régionale de Chambly, en collaboration avec des acteurs de ce milieu.     
À la fin des années 80, une entente entre l’Université de Montréal et l’Institut Catholique de Montréal a facilité la formation d’enseignantes et d’enseignants désirant assumer pleinement le projet catholique de certains établissements. Sans modifier le baccalauréat d’éducation préscolaire et d’enseignement primaire, l’entente prévoyait que l’Institut Catholique serait agréé par la Faculté pour l’encadrement des stagiaires et pour l’enseignement de quelques cours optionnels, désormais colorés par la foi chrétienne. Tout le reste de la formation étant assumée par la Faculté, dans le cadre du baccalauréat régulier. Mme Mirza s’est considérablement impliquée dans ce projet, y assumant des enseignements et de la supervision de petits groupes de stagiaires. Elle a ainsi pu intégrer à son expertise intellectuelle, l’importance qu’elle accordait à la relation éducative et sa foi.
Mme Mirza nous a quittés le 8 juillet 2020.


Note. Claude Lessard était doyen de la Faculté des sciences de l'éducation, quand Hayat y était professeure. Ce texte a déjà paru dans les Nouvelles de l'APRUM (Association des Professeures et Professeurs de l'Université de Montréal), numéro de Novembre-Décembre 2020 en page 8.    


Suzanne Lavigueur

Pour célébrer la mémoire de notre chère Monique Gélinas, j’ai pris la liberté de résumer et de colliger quelques-uns des témoignages partagés publiquement lors de son décès.
Monique GélinasLouise-Edith Tétrault (Revue Rencontre, vol.10 #31) écrit : « Une pionnière nous a quittés, une grande figure du CCCM… Elle faisait partie des fondateurs du CCCM dont l’apport fut essentiel permettant au nouvel organisme de prendre son envol. Longtemps responsable du secrétariat, Monique était une femme méticuleuse, intelligente et discrète, à la foi chrétienne authentique et pleine d’espérance. Fidèle en amitié, elle laisse un doux souvenir à ceux et celles qui ont eu le bonheur de la connaître ».      
Huguette Teasdale (sa fidèle oreille d’écoute attentive au téléphone) souligne « sa présence, sa patience, son amabilité, son sourire, sa fidélité dans ses engagements… Nous te remercions Monique de nous avoir offert ces occasions, de nous faire proches de toi et de vivre en vérité l’expérience fraternelle. »   
Claude et moi (qui avons eu le privilège de la connaître plus intimement pendant les derniers mois de sa vie) témoignons que Monique, qui s’est retrouvée sans famille suite au décès de son frère « s’est laissée entourée, aidée, aimée par ses amis. Nous sommes reconnaissants de ces moments de complicité et de tendresse partagées, qui éveillaient le meilleur en nous-mêmes, heureux de nous sentir utiles et appréciés par elle. »       
Clotilde Pouliot (qui a accompagné Monique dans son passage vers l’au-delà) confie : « Monique qui aimait tant les voyages, s’est éloignée de la rive comme un bateau de ses amasses… vers la Paix. Monique, une équipière fidèle à son rôle, une femme organisatrice et chaleureuse, humble et discrète sur les embûches de sa vie et dont la foi était solide. Merci Monique pour ta présence parmi nous. »    


Geneviève Comeau (Xavière)

La fraternité à laquelle nous croyons est mise à mal… L’assassinat d’un enseignant, au nom d’une compréhension déformée de l’islam, nous a tous bouleversés. L’assassinat de trois chrétiens dans une église à Nice, trois personnes qui ne faisaient rien d’autre que d’être là et de prier, nous plonge dans une douleur et une incompréhension immense.     
        
Au XVI° siècle, à Genève, un protestant a dit avec vigueur : « Tuer un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme. »        
        
Devant cette violence, il nous faut résister, par les armes de la raison, de la fraternité, de la paix. Préparons nos cœurs à la rencontre avec nos frères et sœurs au-delà des différences d’idées, de langues, de cultures, de religions.      
        
La béatitude de l’Évangile « Heureux les artisans de paix » est plus que jamais d’actualité.     
        
Alors que la France entre dans une nouvelle période de confinement, la fête de la Toussaint nous invite à une ouverture universelle. Célébrons donc ensemble la sainteté de tous ceux, connus ou inconnus, qui par des petits gestes quotidiens ont fait grandir la confiance et l’amour autour d’eux, et prenons leur suite, où que nous soyons !     
        
Bonne fête de la Toussaint !       


Marlene et Jean-Robert

Nous pleurons, tous les deux, le départ pour un monde meilleur de notre grand ami Laurent Dupont. Jamais nous n'oublierons sa contribution à notre communauté. Comment oublier sa voix si chaude pendant ses homélies et en tant que lecteur à Silence-Prières-Musique ? Il restera toujours dans nos deux cœurs.


Annie Laporte

Le rappel de la vie des personnes de la communauté que la mort a emportées dans la communion des saints suscite l'espérance.

Les informations ouvrent ma prière d'amour pour les personnes que la mort habite pour réchauffer leur cœur et leur donner vie.


Claudine Combeaud

En union de prière auprès du frère Laurent Dupont,     
En pensée et en prière auprès de Mirza Hayat-Markhoul, rencontrée trop tard,  
À ceux de ma famille, à Pierre.       
À tous ceux que je ne connais pas qui vivent la souffrance de la perte,        
présence à eux, dans l’espérance et l’amour de Dieu.  
        
Psaume 62 (61) 6,7, 8    
        
En Dieu seul repose-toi, mon âme;
     de lui vient mon espoir;     
lui seul mon rocher, mon salut,       
     ma citadelle, je ne bronche pas;        
en Dieu mon salut et ma gloire,      
     le rocher de ma force. 

Dent d'orlu

La dent d’Orlu, Ariège, Pyrénées.   VOIR