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Commentaires pour le Dimanche du 29e Dimanche du Temps Ordinaire


18 Octobre
2020


Annie Tard   

Chers amis,        
Je vais essayer de vous écrire ces quelques mots de présentation, en tenant ma main pour suivre les lignes de mon papier. C’est en écho aux témoignages hebdomadaires de la communauté.        
Je suis une centenaire soumise aux pincements de l’arthrite et aux trous de mémoire. Pas assez pour ne pas avoir repéré, dans les bousculades de la vie, un fil conducteur; un genre de compagnon-témoin - j’ose dire - d’une forme de fidélité profonde à Dieu créateur. Il nous appelle à participer à cette création en devenir. Pour moi qui ne crois à aucune expérience de vie en dehors de la mienne je ne me suis jamais sentie seule, même menacée du trou noir bien connu.         
Je pense encore qu’avoir perdu à un an d’intervalle deux de mes filles, jeunes mères de famille, n’est pas juste. Maintenant elles reposent en paix et pour moi le temps de l’offrande est arrivé. C’est là que la richesse de notre vie de famille m’a aidée; la corde a tenu. Les amis, après les deuils, ont pris le relais pour donner toute la place que je souhaitais à une recherche de vie spirituelle.   
Grâce à vous je retrouve goût à la Bible et me sens régénérée : le fil conducteur de ma jeunesse est réapparu pour me réanimer d’abord et puis m’accompagner vers le vigneron de la parabole. Un épisode, vieux d’une trentaine d’années - apparition ou projection ? - est remonté. Au cours d’une délicieuse promenade dans un bois ensoleillé, le Sacré-Cœur, à qui avec insolence je demandais de définir mon rôle et ma place dans la Trinité, m’a répondu : « en rompant doucement tout lien ». M’est resté le sentiment d’être privilégiée par ce que j’appellerais la présence d’un amour inconditionnel, l’amour d’un Esprit que j’ose appeler peut-être trop familièrement « mon copain ». Ma tâche est dans la continuité. Dieu m’attend au travail de sa vigne. Je ne cherche pas pour combien de temps encore. 
               


Christine Mayr  

« Donner à Dieu ce qui est à Dieu »
Je ne peux pas entendre cette parole de Jésus, sans son autre moitié : « donner à Caesar ce qui est à Caesar ».  
Les pharisiens ont voulu tendre un piège à Jésus en créant une différence entre Dieu et Caesar, comme s’il fallait choisir entre l’un et l’autre.  
Caesar, pour moi aujourd’hui, est le monde de nos institutions humaines, et Jésus nous dit très clairement que nous n’avons pas besoin de choisir entre Dieu et le monde, car tout, absolument tout, ce monde y inclus, nous est donné par Dieu.
En donnant au monde ce qui est à ce monde nous donnons à Dieu, ce qui est à Dieu.


Michel Rigaud

Oui Dieu est bien présent, nous ayant donné Vie. Il n'est pas responsable de nos agissements d'humains.   
Il nous aime et nous laisse libre d'agir. C'est à chacun de nous de le chercher, lui la source de toute vie, de la dynamique de toute évolution. Pour le trouver nous devons être, envers tous, charitables et solidaires pour bâtir le Royaume, avec discernement, avec espoir et joie.           


Thérèse Corbeil Parent

Dieu veille avec amour sur l'humanité et sur chacun chacune d'entre nous. Il respecte notre liberté, c'est à nous de choisir de participer, de collaborer selon sa vision de ce qui peut nous acheminer vers notre épanouissement et notre bonheur.
Pour rendre à Dieu ce qui est à Dieu, il s'agit de le chercher pour l'aimer, le connaître à travers sa parole, le comprendre, à travers les évènements et dans la prière.
Il s'agit ensuite de travailler selon nos capacités et nos talents afin d'accomplir chaque jour sa volonté par amour, dans la confiance et l'espérance.


Françoise et Gaston Deroy-Pineau   

Que veut dire, dans notre vie, rendre à Dieu ce qui est à Dieu? »… « et à César ce qui est à César. »
Donner, recevoir, rendre : trois verbes qui forment comme un cercle.
Pour ce qui est de César - État, administrations, Compagnies - est codifié, donc assez facile. On donne obligatoirement aux impôts, on paye les factures. On reçoit des services.

Mais Dieu ? Surtout en notre temps de pandémie. On ne peut plus se sentir quitte en respectant une série d’obligations : pas de messe, pas de réunions. On peut se soulager la conscience en faisant quelques dons, quelques visites, quelques téléphones. C’est très bien. Mais le fond de l’histoire maintenant, c’est qu’avec le confinement, on ne donne pas forcément de l’argent, mais du temps, de l’écoute, du dialogue intérieur. Et là, rendre à Dieu ce qui est à Dieu peut devenir une chasse aux pensées négatives ou vaines. C’est ouvrir l’horizon sur l’infini pour échapper au confinement.


Édouard Potworowski  

“Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu”. Je pense à toutes les situations aujourd’hui où cette recommandation est mal appliquée. Je pense aux différentes théocraties dans le monde, et par extension, aux pays où les gouvernements ont des rapports trop proches et malsains avec l’Église, comme c’est le cas en Pologne.
Je pense aussi à cet évêque texan qui menace les catholiques de son diocèse de feu éternel s’ils votent pour Biden (The Economist, 3 oct., p25). Je pense aux curés québécois qui au temps de Duplessis rappelaient à leurs paroissiens que “le ciel est bleu et l’enfer est rouge”.       
Bien sûr, les questions de moralité et de justice sociale sont des responsabilités tant religieuses que civiques et les autorités civiques et religieuses tentent d’influencer la conscience des individus.        
Mais notre conscience, c'est nous qui en sommes responsables. Donc cette invitation de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu nous invite à faire preuve de discernement, à vivre pleinement comme participants à notre société, et à travailler pour promouvoir le bien-être de tous.


Monique Morval 

Me voilà bien embarrassée !… Comment rendre à Dieu ce qui est à Dieu, quand je ne sais pas ce qui est à Dieu ? Rendre peut signifier que Dieu m’a prêté quelque chose dont je suis la dépositaire et dont je dois prendre soin : mais quoi ? La nature ? La vie ?… Un autre sens serait de lui « rendre hommage », de le reconnaître pour ce qu’Il est, c’est-à-dire le Tout autre dont je ne peux rien dire sans l’anthropomorphiser… Et en espérant que, quelque part, Il m’entend.


Marie-Gabrielle 

À la première écoute du texte, cette phrase m'a rappelé mon inconfort lorsqu'une personne nomme Dieu à la légère, du moins selon ma perception. Personnellement, je crois qu'il y a des événements qui sont le fruit du hasard, et même si Dieu n'y est jamais étranger, les interpréter comme un signe de sa volonté me semble parfois abusif. Je reconnais que ça m'arrive aussi. D'une manière, c'est se servir de Dieu. 
           
À la deuxième écoute, une tâche en cours me préoccupait, et j'ai entendu la même phrase comme un appel au détachement, à lâcher prise sur des objectifs inutilement élevés.    


Suzanne Lavigueur

Pour moi, « rendre à Dieu ce qui est à Dieu », c’est d’abord reconnaître son mystère et sa présence, c’est reconnaître que la vraie source d’Amour au cœur de ma vie, c’est Lui.  
Ma façon d’être, le meilleur de moi-même, émerge et se partage, quand je fais confiance et je Lui laisse la place.
C’est la belle image de ce passage de Jérémie (2, 13) : « Ils m’ont abandonné, moi la Source d’eau vive, pour se creuser des citernes lézardées qui ne tiennent pas l’eau ».
Ce changement de perspective, c’est comme redire cette simple prière : « Que je Te laisse être Dieu dans ma vie! ». Voilà ce que je voudrais rendre à Dieu…  


Claudine Combeaud

Comment défendre Dieu dans une époque où éclate d’un seul coup tout ce qui a été caché, non-dit, protégé, tout ce qui a été entouré de silence, d’une complicité implicite allant jusqu’à la protection des coupables pendant des années. 
Pendant des années des « hommes » à la charge d’un ministère religieux ont abusé sans éprouver de remord, de jeunes et d’enfants, les laissant à jamais seuls avec le désastre intérieur de leur âme détruite.
Il y a quelque temps la parole s’est libérée, ce qui se disait à demi-mot est devenue audible, et les médias aidant, a envahi toute la société.
Avec ces scandales dans l’Église, me disait une amie, avec tout ce qu’on entend, moi je ne crois plus…
L’Église, les « hommes » d’église ? Ils appartiennent au monde concret et au monde terrestre, les hommes sont faillibles, soumis aux forces du mal, au péché, à la lâcheté, à la faiblesse morale, aux mensonges, à la dissimulation, aux manipulations…

Le Christ est d’une dimension qui se rapporte au sacré, au spirituel, au divin, il faut savoir se dissocier des actes et des paroles des hommes pour préserver sa foi. 
Savoir faire preuve de discernement pour ne pas tout amalgamer et se laisser emporter par le courant, réfléchir, faire preuve de bon sens, et recadrer les choses.
Il faut rendre aux hommes ce qui est aux hommes, et rendre à Dieu ce qui est à Dieu.


Marie-Pierre Paris

Bonjour à tous les membres de la Communauté,
      
En France, dans notre beau Jura, nous avons connu aujourd'hui les premières gelées mais avec elles les préludes d'une journée lumineuse.     
      
Avec le soleil qui, déjà, darde ses rayons, je me rappelle l'évangile d'hier selon Saint Matthieu et la phrase qui termine cet extrait : " Rendez à Dieu ce qui est à Dieu ".     
" Que veut dire, dans notre vie, rendre à Dieu ce qui est à Dieu ? ".

Quand je lis cette phrase, éclairée par le soleil du matin, je rends Grâce à Dieu pour toutes les beautés de la nature, les belles couleurs d'automne, pour toutes les merveilles que le Créateur nous donne gratuitement par amour pour que nous soyons heureux dans ce monde enchanté. Mes deux minets s'étirent doucement sur la table de la terrasse profitant au maximum de ses derniers beaux jours. Si nous les imitions, que dirait notre entourage ? Incontestablement, il nous traiterait de paresseux oubliant que, par notre attitude, nous goûtons pleinement la vie reçue. Il nous dirait aussi d'attendre pour que "dans l'éternel repos" nous chantions avec les anges du Ciel les louanges du Dieu vivant. 
      
Pourtant, je commence toujours ma journée par le chant d'un psaume à ma façon et celui d'hier ouvre nos cœurs : "Chantez au Seigneur un chant nouveau, chantez au Seigneur, Terre entière…" Je n'ai que ta louange à ma bouche, tout le jour ta splendeur. Qu'il est bon de chanter ainsi, ne dit-on pas que chanter c'est prier deux fois ? Puis vient l'Angelus et les trois "Salue Marie" qui nous plongent dans le mystère de l'incarnation. Marie, Reine du Ciel et de la Terre, nous conduit vers son fils qui, par elle et avec la puissance de l'Esprit Saint s'est fait homme, "et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous". Dieu est présent dans toute création, il est présent dans le cœur de tout homme, créé à l'image de Dieu, peu importe sa religion, ses doutes ou sa complète ignorance, Dieu est là au cœur de nos vies. Nous sommes tous enfants de la terre, frères et sœurs en humanité.  
      
Dans ma vie, rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c'est suivre le Christ telle que je suis, c'est partir annoncer la Bonne Nouvelle : que nous avons tous du prix aux yeux du Seigneur qui nous aime tellement qu'il a envoyé son Fils pour nous sauver du péché et de la mort. En ce premier jour de mes vacances vers qui m'enverras-tu Seigneur ? J'ouvre grand mon cœur pour permettre à l'Esprit d'agir par ma pauvre personne mais le Seigneur a besoin de mes pauvres mains, de mes paroles hurlées derrière un masque à l'oreille d'une personne âgée, résidente d'une maison de retraite, pour qu'elle reçoive un peu de réconfort. Il a besoin de mes jambes fatiguées pour aller au funérarium entendre les pleurs déchirants d'une amie qui vient de perdre son mari tant aimé, parti bien trop tôt. Il a besoin de ma foi pour porter le Pain de Vie à celui ou celle qui attend la force du Seigneur pour continuer la route dans la paix et l'espérance. Il a besoin de nos prières pour déposer au pied de la croix bien des souffrances. Il a besoin que je parte en mission avec Anne, une visiteuse de malade qui m'accompagne fidèlement si complémentaire et sur laquelle je peux m'appuyer.    
Merci pour elle.   
Merci Seigneur pour cette belle journée, je te la donne en rendant Grâce.   
      
En union fraternelle, Marie-Pierre PARIS