Aimer son père, sa mère, ses frères, ses sœurs, c'est aussi chercher à les imiter, du mimétisme.....qui peut servir à perpétuer notre égoïsme, notre esprit de clan. LE DANGER c'est si ces mêmes personnes, que l'on aime imiter,n'ont pas mis en pratique ce conseil de Jésus: AIMER D' ABORD DIEU EN PREMIER, se désarmer de son ego, pour rendre grâce à notre CRÉATEUR.
Oui ce passage de l'évangile est pertinent, mais admettons-le, il est difficile d'imiter ceux qui l'ont bien intériorisé le dit conseil ; il est aussi difficile de bien les détecter ces personnes, nous sommes tellement complexes.
Pour ma propre vie je me pose encore la question.
Mais Jésus, déjà au tout début de sa vie publique, a opté contre le succès facile (la tentation au désert) et à la fin de sa vie il dit : « Personne ne me prend la vie, c’est moi qui la donne ».
Oui, il donne sa vie, la donne jusqu’au bout. Sa mission d’annoncer le règne de Dieu lui était plus important que sa vie même – et Dieu l’a remis debout dans la résurrection.
Sommes-nous capables de l’imiter – à essayer au moins ?
Trouver sa vie, perdre sa vie…
Dans ce texte, Jésus énonce une série d’aphorismes qui contredisent le vécu de chacun. Mon impression personnelle est qu’il cherche à secouer, bousculer le monde de ses disciples, à mettre en perspective l’enseignement qu’ils ont reçu jusque-là de leur tradition.
Si l’on recherche une interprétation, ces propos s’adressent aussi à nous. Par ces propos, Jésus cherche à secouer notre léthargie : Laissez de côté le confort, l’autosatisfaction, la vie tout tracée dans la ligne de votre éducation bien-pensante. Regardez autour de vous, regardez bien : des millions de réfugiés, des enfants qui ont faim, des familles ruinées, des morts en série, des forêts dévastées, des animaux qui disparaissent de la surface de la terre…
Jésus nous ouvre à la réalité : regardez bien autour de vous, ne feignez pas l’ignorance, cultivez la simplicité, l’humilité… Un simple verre d’eau fraiche… Ce texte nous ramène au merveilleux « Sermon sur la Montagne »
Perdre sa vie, trouver sa vie, la voie est là.
Françoise Deroy-Pineau :
L’oncle Fernand n’avait qu’un Dieu : l’argent. Il savait toujours ce qu’il devait faire pour en gagner plus et méprisait mes parents qui cherchaient comme ils pouvaient à vivre selon l’évangile. Dans ma tête d’enfant ou d’adolescente, il était clair que l’oncle avait (mal) trouvé sa vie et mes parents l’avaient (bien) perdue. Est-ce si évident ?
Bien des lunes plus tard, ayant vécu de nombreux Vendredis Saints et autant de jours de Pâques, j’intuitionne qu’à chaque instant il y a une chose désagréable – d’autres diraient une croix – à accepter et une douceur à refuser pour garder la liberté intérieure d’en accueillir de plus grandes. D’où la nécessité de ne pas s‘endormir et d’être présent et éveillé.
La limite entre trouver et perdre est fine comme la lame d’un couteau.
Gaston Pineau :
Pour Gaston « Qu'est-ce que "trouver sa vie", qu'est-ce que "perdre sa vie » ? » C’est d’accepter la force de l’Esprit qui lance dans l’aventure infinie de la vie.
Je me suis plaint à notre président que le texte de cette semaine était “vachement” difficile (il est français, le président). Il m’a envoyé lire l’homélie de Luc Chartrand du 2 juillet 2017, ce que j’ai fait et vous conseille fortement de faire. Essentiellement, Luc nous dit que Jésus nous invite à sortir de notre zone de confort (aimer papa et maman) et d’accueillir l’autre et même le Tout Autre.
Je ne sais pas ce que « trouver ma vie » ou « perdre ma vie » veulent dire… Je me contente de « vivre ma vie », avec ses hauts et ses bas, du mieux que je peux, en restant fidèle à mes convictions et en espérant que l’Esprit saint me guide et me donne la force de passer à travers les difficultés.
Pourquoi Jésus pose-t-il de telles exigences ? Qu’est-ce que cela signifie ?
J’ai vu ce texte d’évangile, différent des autres évangiles, qui dérange en opposant l’amour inconditionnel des membres de la famille, fils aux pères, et pères aux fils, à la nécessité d’un amour exclusif au Christ.
Ainsi on brise le lien entre les générations pour suive le Christ, pour parvenir à être comme lui, jusqu’à porter sa croix et en mourir. C’est à ce prix, c’est à cette extrême limite qu’il faut se préparer, si on veut entièrement témoigner du message du Christ, et répandre la bonne nouvelle. C’était le défi vécu par les premiers chrétiens.
Il est question des relations d’ascendants à descendants, et l’inverse dans la verticalité des filiations, on ne mentionne pas les relations entre mari et femme, ni entre membres d’une même fratrie, dans l’horizontalité. Père et Fils en Trinité ? Relation trinitaire ? Une.
Le Christ exige de ceux qui sont prêts à le suivre d’être semblables à lui, à ne craindre, ni la souffrance, ni la torture, ni le sacrifice, ni la mort. Aller jusqu’au bout, ne pas se laisser détourner par l’Adversaire, lutter sans cesse pour rester dans les traces du Christ.
C’est le combat actuel pour arriver à sauver le monde et apporter la Lumière.
Depuis l’Adam de la Genèse nous continuons à dévorer l’arbre de la connaissance, avec toujours le même besoin de possession, de puissance, de pouvoirs, d’être au-dessus de… mais nous oublions d’explorer l’arbre de la connaissance intérieure qui nous parle de Dieu, l’arbre de l’intimité à soi qui aspire à recevoir l’amour Divin, à vivre en se rapprochant de Dieu. Sortir de l’illusion que tout se trouve à l’extérieur, entrer dans son intériorité pour y trouver son « cosmos intérieur ». C’est un premier pas.
(Tel que mentionné dans le livre d’Annick De Souzenelle : Le Baiser de Dieu)
« Qui aura trouvé sa vie la perdra et qui aura perdu sa vie à cause de moi la trouvera. » (Mt. 10, 39) Cette phrase est bien énigmatique, du moins à première vue. Mais, en y repensant, ne nous parle-t-elle pas de l’essence même de l’existence ? L’impermanence bouddhiste et le « tout passe » d’Héraclite en sont des expressions.
Qu’est-ce qu’une vie réussie ? Le bonheur d’une vie familiale ? Et pourtant, l’évangile nous parle des limites de ces liens, père, mère, fils, fille. La réussite au travail ? Et pourtant, la retraite emporte parfois son éclat. Toutes ces réalisations, nobles et légitimes, ne sont peut-être que des véhicules plutôt que des fins en soi, des instruments permettant d’accéder à ce qui nous inscrira dans la durée, autant de facettes du divin.
Qu’est-ce donc qui constitue le roc sur lequel bâtir sa maison ? La réponse est à chercher dans l’intangible, puisque tout ce qui est tangible glisse, comme on nous l’a rappelé avec force pendant ces derniers mois. « Avec le temps, va, tout s’en va… » (L. Ferré) Seule reste à l’horizon, l’accolade immense du créateur.
Gagner ou perdre sa vie
– Tout ce qui brille n’est pas or…
– Qui perd gagne…
– Les apparences sont souvent trompeuses…
Au royaume du paradoxe, nous sommes souvent déconcertés.
Nous amenant sur ce terrain, Jésus ne voudrait-il pas nous apprendre la vigilance dans notre appréciation de ce qui nous touche intimement comme dans nos engagements…
Je vois dans les expressions apparemment déstabilisantes une invitation au "second regard" qui porte sur une vision d’un réel bien au-delà des vues à courte portée…
Cette école du regard, c’est bien la Bonne Nouvelle, l‘Évangile, le chemin de la vie de longue durée…