Imprimer

 

Commentaires pour l'Ascension

« Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? »
Que me suggère cette interpellation ? 


24 mai 2020


Christine Mayr

« Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » Que me suggère cette interpellation ? 
Les deux anges qui posent cette question me rappellent les anges au tombeau vide. Non, Jésus n’est ni dans le tombeau, ni au ciel. Il est en chacun, chacune de nous : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » avait-il dit.  
Oui, il est en moi, tout proche, et en chacun, chacune que je rencontre – même à 2 mètres de distance. Quelle joie de le rencontrer, encore et encore.


Antoine Paris

Quand je ne sais pas quelle décision prendre, ce qui aurait du sens, de la valeur, je reste les yeux fixés un peu en l’air. 
Et j’entends cette interpellation : « Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » 
Et aussi une affirmation qui précède : « Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. »       
Et encore une autre phrase : « vous recevrez une puissance lorsque le Saint-Esprit viendra sur vous ». En grec : une dynamis. Une dynamique, un élan.
Je ne saurai jamais ce qui est bien ou mal, ce que j’aurais dû faire : si je joue bien mon rôle, si mes actions s’intègrent bien dans le scénario parce que, s’il y a une telle pièce, un tel scénario, je ne le connais pas. Ce sont des « grands desseins », des « merveilles qui me dépassent » (Psaume 130).  
Je ne saurai jamais ce qui est bien, donc je n’ai pas à m’en tourmenter, à m’arracher la tête et la conscience pour les deviner, ou à regretter.  
Ce que je peux faire, simplement, c’est me laisser emporter par cette « puissance » qu’est le Saint Esprit, comme on se laisse entraîner par un élan d’enthousiasme soudain, par une musique qui motive, qui guide les gestes et les mots, sans savoir « ni d’où elle vient, ni où elle va » (Jean 3, 8), avec confiance.  


Claudine Combeaud

Entre Pâques et Pentecôte, il y a l’Ascension.        
L’évangile de l’Ascension me ramène à la Transfiguration, où Jésus en présence d’Elie et de Moise, dévoile sa nature divine aux apôtres.   
Le temps que les apôtres se jettent à terre, et voilà que Jésus se montre à eux tel qu’ils l’ont toujours vu, sans lumière blanche.                 
La nuée lumineuse a disparu, Jésus et les apôtres descendent de la montagne.
La nuée qui enveloppe Jésus lors de l’ascension est-elle un leurre, un artifice, est-ce que Jésus disparaît dans la nuée, avant de monter au ciel ?   
De même, Jésus rentre dans la maison rejoindre les apôtres même si la porte est fermée, et repart aussitôt ?       
Mais que va dire Thomas qui voulait voir pour croire ? Peut-être dirait-il : « Je n’en crois pas mes yeux… » tant la disparition de Jésus est soudaine.
L’absence de Jésus deviendra présence, et se fera vivante dans le don de l’Esprit Saint à Pentecôte.  


Renaldo Battista

Ce texte des Actes des Apôtres complète le message de l’Évangile de Jean que nous avons lu la semaine dernière. Paradoxalement, l’ascension allégorique de Jésus vers le Père, nous intime de ne pas chercher le Royaume de Dieu ailleurs que parmi nous. La solution n’est pas de s’évader de notre condition humaine, mais au contraire, d’y plonger pleinement, guidé par les enseignements qu’Il nous a laissés et par l’Esprit Saint qui nous accompagne. Vivre la Parole ici et maintenant est la seule façon d’accéder à l’ailleurs intemporel de l’Amour.
« Tu trouveras la paix dans ton cœur, et pas ailleurs, et pas ailleurs… » (Stéphane Venne, Renée Claude). Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?


Michel Rigaud

Pourquoi restons-nous là à regarder le ciel ? À ceci j'ajoute : Pourquoi attendre que tout vienne du Ciel ? 
Dans cette attitude passive on devient facilement justifié à lâcher prise et à apprendre comment tirer profit du système, système que notre civilisation continue de complexifier tout en maintenant ces inégalités si manifestes.  
Il n'y aura pas de miracle, c'est à nous, un par un, d'agir en implorant la grâce que nos actions soient conformes à ce que Jésus nous a indiqué de faire : aimons Dieu et aimons-nous les uns les autres, tous, même les égarés et surtout en commençant par les plus démunis. Dieu nous aime et nous a laissé libre d'agir.   
La meilleure réponse à la question initiale est donc que chacun cherche à contribuer en s'éloignant de sa zone de confort ! de façon à ce que chaque contribution positive s'additionne, dans le concret de la vie. Réfléchir n'est pas suffisant, c'est même une manière de se défausser.
Cherchons à imiter quelques-uns des actes qui nous sont suggérés dans l'évangile le plus tôt possible. C'est à moi de jouer.  


Annie Laporte

Pourquoi restez-vous là à attendre ? En effet moi aussi je serais restée là bouche bée regardant le ciel me demandant c'est quoi la suite, qu'allons-nous devenir ? Retourner à la pêche, retourner à nos occupations ?        
Les anges sont nos anges intérieurs quand on essaie de comprendre et de réagir devant une situation qui nous dépasse.   
Ce que les apôtres avaient vécu, ce qui avait marqué leur cœur rien ne pouvait s'en effacer.      
Comment partager ce que nous avons vécu ce que nous avons compris d'être ensemble avec Lui. Ils sont partis "en confinement" y réfléchir portant en eux la force de l'Esprit qui les amènera à un consensus de se donner entièrement à partager ce qu'ils avaient vécu de si intense de leur vie avec Jésus. Ce sera dimanche prochain qu'éclatera le feu, la lumière, le décloisonnement.       
Je m'excuse de faire rappel encore à la mort subite d'André Gignac op., fondateur de la communauté St-Albert-le- Grand quand nous avons appris le dimanche de l'Ascension son départ. Quelle émotion dans l'assemblée.        
Nous nous disions qu'allons-nous devenir ? Ce n'est pas possible que la communauté s'arrête. Comme nous n'étions pas en confinement, les jours qui ont suivi nous avons réfléchi seul, avec d'autres, des téléphones, des rencontres se dire notre peine et comment mettre en commun ce que nous pouvons assumer pour que la communauté St-Albert soit encore vivante.        
En période de confinement sociale qu'allons-nous devenir ? Comment prier le Notre Père à 2 mètres de distance, comment partager le pain, le vin à 2 mètres de distances ?     
Heureusement que Sylvain et Claude-Marie sont à plus de 2 mètres ainsi que l'homéliste ! et que l'assemblée est à 2 mètres de distance !    
Luc raconte à Théophile les débuts de la chrétienté, aujourd'hui en 2020 nous vivons une pandémie mondiale qui modifie tout jusqu'au plus petit geste.
Ancrer dans l'Espérance de la Vie,ß je porte "Vous ne serez pas seul, mon Père veille sur vous et moi  je serai toujours présent par mon Esprit"   


Édouard Potworowski

Il y a Pâques, il y a la Pentecôte, deux grandes fêtes, puis entre les deux il y a l’Ascension, en somme la moins intéressante des trois. Si on interprète l’histoire littéralement, ça soulève toutes sortes de questions difficiles.

Alors on hausse les épaules et on attend la Pentecôte.

Par contre, si on regarde le sens de ces trois fêtes, on s’aperçoit que le triduum pascal et la Pentecôte nous concernent directement, nous les chrétiens : l’institution de l’Eucharistie, la mort de Jésus, la victoire sur la mort et la descente de l’Esprit sont des moments forts pour nous. L'Ascension ? Pas tant que ça.

À l’Ascension, Jésus rejoint son père. Pour Jésus, c’est un moment charnière. Il abandonne définitivement son humanité ; certes, il restera avec nous mais différemment, plus en tant qu’homme. L’Ascension termine une étape et en commence une autre, mais seulement ou en tout cas surtout pour Jésus.

Est-ce pour cette raison que les apôtres regardaient vers le ciel sans trop comprendre en quoi ça les concernait ?


Monique Morval

« Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel? » La suite logique de cette question est, me semble-t-il : « Il vous a donné une mission : mettez-vous en route » … Et pourtant, il y a des situations qui semblent désespérées. Et où l’on aimerait bien qu’il y ait une intervention divine… Des situations qui paraissent inextricables, qui nous empêchent de bouger… Aller en route, vers où ? ... Alors, la seule issue possible est de se rappeler qu’Il nous a aussi dit : « Je ne vous laisserai pas orphelins. » Et : « Je vous enverrai mon Esprit » … Et d’attendre en espérant des jours meilleurs, où l’on pourra se remettre en marche.


Hubert de Ravinel

Quarante jours après Pâques, Jésus, selon l’expression, monte au ciel.
Je comprends les premiers disciples qui, surpris ou certainement déçus, le regardent Longuement « s’en aller »
Nous avons tous été bercés par cette allégorie : Jésus nous quitte, comme si ce « départ » mettait fin à sa présence parmi nous. Ce que personnellement j’ai longuement pensé : il est parti rejoindre son père, sa mission est terminée, il a droit de se reposer !
Je parviens maintenant à saisir ce qui me parait être le vrai sens de l’ascension. Jésus nous demande de devenir ses témoins, de continuer à propager son message « jusqu’aux extrémités de la terre »
Cela n’est pas une mince tâche mais j’espère commencer à m’en acquitter en priant le Christ pour qu’il demeure à mes côtés en toutes circonstances et m’aide à transmettre son message d’amour.


Anne Wagnière

Pourquoi ces yeux levés, pourquoi restez-vous là ?   
J'imagine les disciples assister à la disparition physique de Jésus.
Je les imagine les yeux au ciel, saisis une fois de plus par l'émotion… et le très beau passage du prophète Malachie (ch.3 ; 10 b) me revient à l'esprit :    
Mettez moi ainsi à l'épreuve, dit l'Éternel des Armées; vous verrez si je ne vous ouvre pas les écluses des cieux. 
Le bleu du ciel, le bleu de l'eau… et toutes ces bénédictions possibles si on essaie…


Marie-Gabrielle

Le texte proposé (Actes 1, 1-11) comporte pour moi deux difficultés. La première est une discontinuité dans le récit ou une incohérence :l'histoire commence par un repas, donc a priori dans la chambre haute où les apôtres se réfugiaient depuis la mort de Jésus, ou du moins à l'intérieur. Mais plus loin au cours du dialogue, on mentionne une nuée et le ciel, donc l'action se passe clairement à l'extérieur. Je ne réussis pas à me représenter la scène. La seconde incohérence que je perçois est dans les paroles des deux hommes : puisque Jésus doit revenir par le même chemin, ça justifie de continuer à regarder dans cette direction, d'autant plus qu'il venait de leur dire de rester là et d'attendre. Il me semble que c'est exactement ce qu'ils font, alors que les deux hommes semblent le leur reprocher. Mais ce n'est peut-être pas un reproche. Je n'ai pas encore lu comment vous recevez cette question.

Jésus a rencontré plusieurs personnes auxquelles il a dit "Va". Les apôtres sont ceux auxquels il a dit "Suis-moi". Mais il est rendu au point où il n'est plus possible de le suivre. À eux aussi, il dira "Allez", mais pas tout de suite. Entre l'Ascension et la Pentecôte, c'est le temps de l'attente, une sorte de vide, une transition, un peu comme le Samedi Saint. Alors, qu'est-ce qu'on fait ? On se met en pause ? Pour les apôtres, c'est le temps du détachement, celui d'accepter ce qu'on ne peut changer : l'absence de Jésus. Les apparitions du Ressuscité étaient aussi une période de transition pour les préparer à la Pentecôte. Ils ne sont pas encore prêts à accueillir du nouveau. Ça prendra quelques jours. Chaque chose en son temps. Le détachement, c'est aussi apprendre la patience. C'est inconfortable de vivre dans l'incertitude. J'ai hâte de choisir dans quelle direction me diriger, de me mettre au travail. Qu'attends-tu de moi, Seigneur ? Mais il ne m'appartient pas de connaître les plans de Dieu. Sa patience est un défi à la mienne.

Je vous demande de prier pour moi, et je vous assure que je prie pour
vous toutes et tous, de la communauté St-Albert.